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N° 1.

15 Janvier 1876.

Dix-huitième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTERATURE

ois, sous la di
royî '

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. S1REÏ, membre de l'Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l'Institut des provinces de France, de la Société française d'Archéologie, etc.

OiN" S'AIBOINjSrîC : à Anvers, chez TESSARO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
DUHENT et chez MUQUAJÎDT; à Unrid, chez HOSTEet chez ROGGHÉ; à Liège, chez DE SOER
et chez DECQ : à Louvain, chez Ch. PEETERS ; dans les antres villes, chez tous les libraires. Pour
l'Allemagne, la Russie et l'Amérique : C. MUQUARDT. La France : DUSACQ et Cie, Paris. Pour
la Hollande : MART1NUS NYHOFF, à la Haye. — PRIX D'ABONNPMJfiNT :
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, le port en sua. —
PRIX PAR NPMBRO :50 c. — RECLAMES et Insertions extraordi-
naires : 2 fr. la ligne. — Pour les grandes annonces on traite à forfait. — _AJN"3SrO]NrCES :
40 c. la ligne. — Pour tout ce qui regarde l'Administration ou les annonces s'adresser à l'Admi-
nistration, rue du Progrès, 28, a St-Nicolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse,22.
■— Il pourra être rendu compte des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMATRE : Belgique : Concours de gravure pour
1876. — Artistes flamands à l'étranger. Les haute-
liciers bruxellois à Florence. — Le Michel Ange
de la Gazette des Beaux Arts et celui de l'Art. —
Exposition rétrospective à Bruxelles.— Chronique
générale. — Nécrologie. — Annonces.

eloi

CONCOURS DE GRAVURE A L'EAU-FORTE
ouvert par le journal des beaux-arts
ën 1876.

L'administration du Journal des Beaux-Arts ouvre
aujourd'hui, pour 1876, son concours de gravure à
l'eau-forte aux conditions suivantes :

Une somme de mille francs, qui, dans aucun cas,
ne sera dépassée, est affectée aux prix qui se divisent
ainsi :

Histoire.

Un prix unique de 400 francs pour la meilleure
gravure à l'eau-forte représentant, soit un sujet,
inédit, soit une copie d'un tableau flamand ancien ou
moderne. — A mérite égal, la préférence sera don-
née au sujet inédit.

Gense.
Un prix unique de 300 fr.

Païsages. — Iniériiurs, etc.

Un premier prix de 200 fr. et un prix de 100 fr.

La dimension des cuivres ne pourra excéder, en
hauteur : 260 millimétrés, et, en largeur : 190 mil-
limètres. Dans cette limite, les artistes sont libres
d'assigner telles mesures et telles formes qu'ils juge,
ront nécessaires à leur travail.

Les artistes couronnés au concours précédent, ne
peuvent prendre part au concours que nous ouvrons
aujourd'hui qu'à la condition de ne point remporter
un prix égal en rang à celui qu'ils auraient obtenu
dans les concours antérieurs. Si l'ouverture du billet
cacheté amenait un cas semblable, le prix sera donné
à la planche venant après, dans l'ordre indiqué par
le jury.

Les artistes étrangers sont admis à concourir s'ils
ont deux ans de résidence dans le pays.

Les auteurs devront faire remettre leurs cuivres
avec deux exemplaires, tirés, l'un sur chine, l'autre
sur papier blanc ordinaire, à l'Administration du
journal, rue du Progrès, à St-Nicolas (Flandre Orien-
tale), avant le 15 avril .1876. (Affranchir). Toute
planche remise après cette date, sera exclue du con-
cours. Les auteurs ne pourront passe faire connaître,
mais ils accompagneront leur envoi d'un billet cacheté
contenant leur nom et leur adresse. Sur l'enveloppe
ils indiqueront sommairement et clairement le sujet
de leur planche.

Les gravures couronnées seront la propriété du

Journal des Beaux Arts qui s'engage à les publier
et à en remettre 25 exemplaires d'artiste aux auteurs.
Les cuivres non couronnés seront restitués.

Le rapport du jury sur le concours de 1S75 a été
publié dans le n° du 30 juin dr (no 12).

ARTISTES FLAMANDS A L'ÉTRANGER.
L'ARAZZERIA MEDICEA.

haute liciers (1) bruxellois a florence.

Jean van der Roost, Nicolas Kerckx, Jacques et
Bernard van Hasselt, Arnold van Haarlem, Henri De
Coninck, Albert Olbrechts, Corneille van Alsemberg,
Jacques Gielis, Henri Jans et Pierre Peys, haute-
liciers. — Jean van der Straat, Jean Jansz, Frédéric
Lambertsz Sustermans , Corneille le Flamand et
Juste Sustermans, peintres de cartons pour tapisse-
ries.

Les U/fizi sont reliées au palais Pitti par
un corridor où l'on a classé, un peu « à la
diable » une magnifique collection de près
de dix mille pièces de gravures rares et de
dessins originaux des anciens maîtres.

Dans la partie la plus obscure de ce long
boyau sont accrochées aux parois, sur plu-

(1) Nous orthographions « Haute-liciers» (Bescherelle)
et non « Haute-lissiers » (Littré) uareeque cette der-
nière leçon se trouve en désaccord formel avec l'ortho-
graphe du radical étymologique.

Les tapisseries étaient de haute ou de basse-lice.
Ce nom leur venait des lices, pièces mobiles d'un métier
à tisser, au moyen desquelles et ries pédales (ralnola)
on faisait ouvrir les fils de la chaîne d'un tissu pour
passer la navette et par conséquent le fil de la trame.
Ces lices, — longs fils de chanvre laine ou soie — pou-
vaient être assemblées et tendues sur les métiers de
deux façons différentes.

Quand la chaîne était horizontale et que lous les fils
de la trame restaient dans le même plan, l'on tissait
en basse-lice; si, au contraire, la chaîne s'élevait verti-
calement et que les flis de la trame étaient également
tendus dans le sens vertical on avait la haute-lice.

Les lices à grandes coutisses étaient celles qui ser-
vaient à passer les fils d'or et d'argent dans les tapis-
series riches.

Au xv siècle on orthographiait haulte-lice: «Ordonner
les lits et les chambres, tendre les tapis de haulte-lice
et toutes choses de broderie (Menagier I, G, xv'.S ) » —
« Henri IV établit des manufactuies rie haute-lice en
laine et en soie rehaussée d'or, Voltaire (Mœurs. 174-)
nous prouve que l'on écrivait encore lice au xvm'siècle
— Haute-lice, espèce rie tapisserie. Haute-licier, qui
fait la tapisserie de haute-lice (Bescherelle ainé, Dic-
tionnaire Paris, Garnier) telle est l'autorité du xix' sur
laquelle nous nous appuyons pour employer le vocable
haute-licier conforme à l'orthographe étymologique.

M. l'ai bé Vaûrjrival qui a rédigé le § relatif aux
tapisseries, etc du catalogue de l'Exposition rie Malines
en 1864 écrit : « haulelisseurs de Flandre » nous n'avons
jamais rencontré ce barbarisme Par contre, haute-liceur
et haute-liciers et surtout haulte-liciers se retrouvent
à chaque page dans les archivesde cette corporation. Au
reste M. Vandrival ne semble pas bien fixé sur ce point
car il emploie page 139, haute-lisse et plus loin, page
143, « hnute-lice. ouvrage d'Arras. »

sieurs épaisseurs, traînant jusqu'au sol, ex-
posées à la poussière et aux accidents de
toute nature, les plus précieuses tapisseries.
Ces riches et artistiques tentures viennent
pour la plupart de la Guarda roba reale du
Palazzo-Vecchio où les conservait le ci-devant
Gouvernement Grand-Ducal de Toscane.

Le nombre de ces tapisseries monte à près
de sept cents! Une centaine appartiennent
à nos fabriques, quelques-unes aux Gobe-
lins; les six cents autres sont sorties de
YÂrazzeria Medicea de 4846 à 1737. Au xvic
et au xviie siècle ces dernières ont, pour le
plus grand nombre,été tissées par des haute-
liciers bruxellois OU flamands et des pein-
tres flamands ont composé quantité de car-
tons pour les autres.

Cette collection, unique au monde, mérite-
rait une classification sommaire qui permît,
sinon de l'apprécier à sa juste valeur, au
moins de la signaler au monde artistique;
car, chose déplaisante à dire, le très-précis
et très-savant guide de Bscdeker ne souffle
pas un traitre mot touchant l'existence de cet
incomparable trésor.

Il a fallu l'Exposition historique de Milan
pour les révéler aux artistes et aux connais-
seurs sur le vu d'un échantillon qui apparte-
nait à la précieuse série de l'« Histoire de
Joseph » tissée sur les cartons du Bronzino
par le Bruxellois Jean van der Roost, « il
Rost » comme le nommaient les Florentins.

Ce Jean van der Roost, fils de Laurent, de
môme qu'un autre flamand, Nicolas Kerckx
«Carcher» sont tout simplement les fon-
dateurs de YArazzeria Medicea établie à
Florence le 20 octobre 1546, d'après la
volonté de Cosme 1er, qui renouvela le règne
de Laurent le Magnifique en travaillant éner-
giquement au progrès des arts. Bien plus, la
convention originale de ce contrat existe :
chacun peut en prendre lecture aux Archives
du Ministère de la maison de S. M. le Roi
d'Italie. [Archivio délia Corte Medicea).

Quels beaux fleurons pour notre école,
quelle gloire à recueillir le jour où classées,
cataloguées et décrites, les tapisseries du
sombre corridor des Ufflzi révéleront quels
furent les maîtres qui en tracèrent les car-
tons et les capi arazzieri qui en dirigèrent
l'exécution quand ils ne les tissèrent pas
eux-mêmes.

Ce jour là, nous inscrirons à notre Pan-
 
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