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N° 14.

31 Juillet 1876.

Dix-huitième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

et de la littératïïre

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. SIRET, membre de l'Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l'Institut des provinces de France, de la Société française d'Archéologie, etc.

ON" S'AB03Sr3STTr; : à Anvers, chez TESSAEO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
PUHENT et chez MUQTJABDT ; à Gand, chez HOSTE et chez BOGGHÉ ; à Liège, chez DE SOEE
et chez DECQ : à Louvain, chez Ch. PEETEES ; dans les autres Tilles, chez tous les lihraircs. Pour
l'Allemagne, la Bussie et l'Amérique : C. MUQUAKDT. La France : DTJSACQ et Cie, Paris. Pour
la Hollande : MAETINUS NYHOFF, à la Haye. — PRIX X)'A.BON"N"Ii',M;TGN"T :
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, le port en sus. —
PEIX PAR nttméko : 60 e. — EBCLAMES et Insertions extraordi-
naires : 2 fr. la ligne. — Pour les grandes annonces on traite à forfait. — -AJNriNrOjNrCICS :
dO c. la ligne. — Pour tout ce qui regarde l'Administration ou les annonces s'adresser à l'Admi-
nistration, rue du Progrès, 28, ù St-Nicolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse, 22.
— Il pourra être rendu compte des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : Belgique : A nos lecteurs — Revue
musicale. — Les grands architectes de la Renais-
sance : Vredeman de Vries.—xvme Congrès Néerlan-
dais : questions d'architecture.— La dernière bara-
que — Hollande : Correspondance particulière :
Exposition historique d'Amsterdam. — Autre cor-
respondance. — Chronique générale. — Annonces.

.rjique.

A NOS LECTEURS.

Un des musicologues et compositeurs les
plus distingués du pays, M. le chevalier Van
Elewyck,a bien voulu apporter à la rédaction
du Journal des Beaux-Arts l'appui de sa
science et de son talent par une collaboration
dont nos lecteurs se réjouiront avec nous.
M. le chevalier Van Elewyck nous offre au-
jourd'hui une revue musicale raisonnée avec
ce charme, cette sûreté et cette lucidité qui
régnent dans tous ses écrits et qui ont été si
universellement remarqués dans le rapport
qu'il a publié récemment sur l'état de la
musique en Ralie. Nous offrons à notre ho-
norable et digne correspondant l'expression
de notre gratitude pour l'affectueuse initia-
tive qu'il a prise dans cette circonstance
non moins que pour les procédés délicats
auxquels nous devons sa précieuse collabo-
ration.

Nous saisissons cette occasion pour adres-
ser l'hommage des sentiments de reconnais-
sance dont nous sommes pénétrés à ceux de
nos amis qui, dans l'épreuve cruelle à la-
quelle nous venons d'être soumis, se sont
mis à notre disposition avec un empresse-
ment que nous n'oublierons jamais!

Le directeur du Journal des Beaux-Arts.

Ad. Siret.

REVUE MUSICALE.

Je me propose de présenter, de temps en
temps, aux lecteurs du Journal des Beaux-
Arts, le résumé des nouvelles musicales tant
de l'étranger que de notre pays. Je me per-
mettrai de commenter les faits, voire même
de juger les auteurs, mais ce sera toujours,
suivant l'adage des anciens, fortiter in rem,
suaviter in personas. Il y a du bon dans toutes
les écoles-. Si le système est le plus souvent,
chez les artistes, la preuve d'une intelligence
supérieure, le parti-pris n'en constitue que
le travestissement et à notre époque, mal-
heureusement, on rencontre trop de gens
confondant Yoriginalité de bon aloi, la per-

sonnalité vraie, le génie, avec la singularité,
ce cachet de prétention mais de vanité, que
le plus médiocre des compositeurs peut faci-
lement se donner. Lamennais l'a dit dans une
parole devenue célèbre : « Beaucoup d'hom-
» mes croupissent dans la vanité, peu savent
» s'élever jusqu'à l'orgueil! » Il en est, sous
ce rapport, de la musique comme de toutes
les productions de l'esprit humain.
Entrons en matière.

Belgique. — L'année 1876 aura vu paraître
trois œuvres d'une valeur transcendante,
publications qui dateront dans l'histoire de
l'art et qui, pour le très grand honneur de
notre pays, émanent de plumes belges. C'est
d'abord le tome V de YJIistoire générale de la
musique, par feu M. Fétis, père.

Ce cinquième volume est encore, tout en-
tier, écrit de la main de son illustre auteur.
Le 6mc qui suivra l'est en partie et, pour les
deux derniers tomes (Vil et VIII), tous les
documents étaient classés; d'où il résulte
que M. Edouard Fétis n'aura, pour livrer
l'ouvrage complet à la publicité, qu'un sim-
ple travail de rédaction à faire.

Le tome II et dernier de PHistoire de la

théorie musicale chez les peuples de l'anti-
quité de M. Gevaert est sous presse. Comme
l'ouvrage de M. Fétis, cette vaste entreprise
constitue une œuvre de Bénédictin. Elle ne
prouvera pas que les Grecs aient connu
l'harmonie dans le sens moderne du mot,
mais elle mettra au jour des milliers de
faits nouveaux, d'aperçus neufs et de consi-
dérations esthétiques du plus haut intérêt.
Ce qu'il a fallu de recherches, d'érudition et
de courage pour entreprendre ce labeur, est
inimaginable. De même que son vénérable
prédécesseur, M. Gevaert pourra dire : Exegi
monumentum et l'Europe artistique ratifiera
ce jugement.

Un autre de nos compatriotes, lui aussi
une de nos plus belles gloires nationales,
M. Lemmens a fait paraître récemment, à
Londres, Trois grandes sonates pour orgue
monumental. Ce sont les trois plus impor-
tantes compositions du maître. Elles se distin-
guent par l'élévation de la pensée, par l'élé-
gance du style (ce qui veut dire qu'une science
immense s'y trouve cachée sous des formes
douces et attrayantes), et enfin par ces con-
trastes et cette belle gradation que les artis-
tes de génie savent, seuls, donner à leurs
conceptions. Entre tous les numéros des
trois partitions, nos préférences sont pour
la Marche Pontificale de la première, pour le
Cantabile de la sonate 0 filii, 0 filiœ et pour
la Fugue de la troisième, sur le sujet mélo-
dique de YAlleluia de Pâques. Dans ce der-
nier morceau l'auteur est véritablement
grand, dantesque, biblique. Sa fugue jouée
sur l'orgue que M. Cavaillé Coll de Paris

voudrait placer dans la Basilique du Vatican,
ne déparerait certes aucune des splendeurs
que Michel-Ange et le Bramante ont accu-
mulées sous les voûtes splendides de Saint-
Pierre de Rome. C'est tout dire.

Mentionnons encore, sous la rubrique
belge, une très belle messe (la quatorzième),
que M. B. C. Fauconier va éditer, chez
MM. Schott à Bruxelles, sous le vocable de
Messe du Sacré Cœur. Cette œuvre écrite
pour orchestre complet, est pleine de mélo-
die suave et onctueuse. Elle s'adapte, on ne
peut mieux, au sens liturgique des paroles
et elle dénote, comme toutes celles qui l'ont
précédée, une entente exceptionnelle des
effets de couleur orchestrale.

Enfin, saluons la présence en Belgique
d'un excellent compositeur allemand, le
R. P. de Doss, qui s'est réfugié au collège
St-Servais de Liège et y compose des parti-
tions de haute valeur. Au moment où ces
lignes s'imprimeront un opéra en trois actes,
Maurice, du P. de Doss, sera solennelle-
ment exécuté en cette ville. Le style de l'au-
teur est sobre, net, coulant, plein de vie
cependant et d'une inspiration très-dis-
tinguée.

L'opéra de Maurice ajoutera un fleuron de
plus à la couronne artistique de ce modeste
religieux

Voilà pour la Belgique. Un autre jour nous
parlerons de nos principaux éditeurs et de
quelques bons facteurs d'instruments, dont
l'étranger fait l'éloge et dont la critique
belge ne s'occupe pas suffisamment à notre
avis.

Italie. — Je signale, tout d'abord, à l'at-
tention des musicologues, l'impression, ter-
minée cet été même, du catalogue de la
célèbre maison Ricordi de Milan. Ce catalo-
gue raisonné, vrai chef-d'œuvre d'exactitude,
comprend la liste détaillée de quarante neuf
mille morceaux de musique, grands et petits,
édités, depuis moins de 20 ans, par MM. Ri-
cordi, père et fils. Quelle maison en Europe
pourrait citer un pareil chiffre d'affaires?
Hâtons-nous d'ajouter que le papier, la gra-
vure, en un mot, toutes les qualités exté-
rieures des ouvrages,rivalisent de mérite avec
la supériorité des compositions musicales
dont, du reste, les auteurs sont les pre-
miers musiciens de l'Italie moderne. L'Italie
et le monde musical tout entier doivent une
grande reconnaissance à ces Messieurs Ri-
cordi. Pour eux les questions d'impression
ne sont point des affaires de boutique. Qu'ils
découvrent n'importe dans quelle école, fût-
ce dans une bande dé musique populaire,
comme ce fut le cas pour le maestro Pon-
chielli, une nature d'élite, un jeune homme
d'avenir, ils l'adopteront, lui paieront ses
études, le lanceront dans sa carrière et se
 
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