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N° 4.

29 Février 1876.

Dix-huitième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. S1RET, membre de l'Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l'Institut des provinces de France, de la Société française d'Archéologie, etc.

OjV S'-A-BOISTNIC : à Anvers, chez TESSARO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
DUMENT et chez MUQUARDT; à Gand, chez HOSTE et chez EOGGHÉ ; à Liège, chez DE SOEH
et chez DECQ : à Louvain, chez Ch. PEETEKS ; dans las autres villes, chez tous les libraires. Pour
l'Allemagne, la Russie et l'Amérique : C. MUQUARDT. La France : DUSACQ et Cie, Paris. Pour
la Hollande : MARTINUS NYHOFF, à la Haye. — PRIX D'ABONNKMKNT :
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, le port en sus. —
PHIX PAK NTIMBIiO : 60 c. — KBCIxâMES et Insertions extraordi-
naires : 2 fr. la ligne. — Pour les grandes annonces on traite à forfait. — .AJN"IN"OiSrC!ES :
40 c. la ligne. — Pour tout ce qui regarde l'Administration ou les annonces s'adresser à l'Admi-
nistration, rue du Progrès, 28, a St-Nieolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse, 22.
— Il pourra être rendu compte des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : Belgique : Société des Aquafortistes.
Iran ce : Correspondance particulière. — Car-
peaux et Watteau. — Catalogue de la collection
Marcille. — Institut des proviness. — Allemagne:
Correspondance particulière. — Galeries de Pestn.
Chronique générale. —: Annonces.

eujurue.

SOCIETE INTERNATIONALE

des aquafortistes.

Livraisons de Juin, Juillet et Août.

Juin. Un employé des finances, par Taiée.
De l'effet, peu de variété dans les tailles, des-
sin timide. On se rend difficilement compte
de la façon dont la grande fenêtre peut se
fermer sans déranger le bureau massif placé
contre elle. — Euterpe par Gilli. Croquis
plus estompé que gravé, procédé original
qui demanderait à être perfectionné. Israels,
le hollandais,a lithographié des figures dans
ce genre, mais avec infiniment de grâce et
de poésie. Ici Euterpe n'est rien moins
qu'idéale. — Groupes de paysans armés, par
C. Meunier. Franchement enlevé mais d'un
troussage exagéré. Ensuite sont-ce bien des
paysans? On prendrait celui de gauche pour
un grand seigneur en chasse.— Soir d'hiver,
par Tscharner. Fait avec sentiment. Ciel raide
et peu en harmonie avec le reflet qu'il pro-
voque. — Croquis, par le comte d'Ursel. Il
faut remarquer ici un petit cheval de louage
et deux cochers, le tout humoristiquement
enlevé. Le maître du champ, par Jacquelart.
La pose et la tête du maître sont bonnes
mais c'est tout. — Paysage, par Baes. Joli-
ment dessiné mais confus. — Etude, par
Thamner. Un peu lourd mais beaucoup d'in-
tention.

Juillet. Pêcheur par El. Verveer. Excel-
lent petit croquis dont la tête est modelée
de main de maître. Une des bonnes choses
de la collection. — Forêt de Soignes par
E. Puttaert. Planche remarquable comme
effet et comme travail. Premiers plans ren-
dus grassement, flaques d'eau justes, terres
et herbes humides. Monotonie dans le tra-
vail des troncs. Somme toute, eau-forte do
valeur. — Après l'hiver par Tscharner. Ciel
impossible, branchages monotones ; terres,
eau,perspective réussies. L'impression géné-
rale exacte, mais le ciel ! — Croquis, par

Coindre. Main exercée, dessin trop ferme
pour Feau-forle en ce qu'il accuse lourde-
ment certaines choses légères de leur na-
ture. Ensuite l'ensemble est un peu plat et
lourd. Il y a presque trop de science pour le
paysage qui demande plus de poésie au fond
et une touche plus superficielle. Pécheur
par J. Gérard. Etude satisfaisante ; horizon
peu compréhensible. — Scène d'intérieur par
... Beaucoup de sentiment, beaucoup d'in-
tention, travail timide et indécis. Les tètes
des deux enfants ont un excellent cachet.
C'est sans doute un essai qu'il faut encoura-
ger en recommandant à l'auteur d'éviter les
effets de perspective et d'étudier le manie-
ment de la pointe. — L'Aveugle par Lam-
brichs. Travail peu varié. Cette eau-forte
se sauve par un sentiment réaliste qui s'est
arrêté à point. Le griffonnage du mur est
fâcheux; on dirait des aiguilles qui tombent.

— Croquis par Baes. Manque de légèreté.
Par ci par là jolis détails. Effets de tirage
ou de morsure prétentieux.

Août. ... par Savile Lumley. Jeune orien-
tal assis sur le seuil d'une porte; gravé fine-
ment et d'un excellent cachet artistique.
Lumière gaie et naturelle, les demi-clairs
bien sentis et bien rendus, ombres travail-
lées dans une intention et un rendu parfaits.
Jolie planche exécutée dans les bonnes tra-
ditions de l'art. — Mon ami Lesly, par Rops.
Eau-forte d'un effet malheureux. L'artiste vu
isolément est bien planté, mais l'entourage!

— Fantaisie par Demol. Cette fantaisie re-
présente une tête de temme, vue de profil,
d'un travail superbe auquel on ne peut re-
procher qu'un excès de force.—Paysage, par
le baron J. Goethaels. Croquis qui manque
de simplicité par suite des effets qu'on a
voulu obtenir d'un tirage trop calculé. —
Etude par Tscharner. Absolument trop lourd
dans tout l'ensemble. — Tête de vieille
femme, par Taelemans. Système exagéré de
traits qui peuvent être savants et hardis mais
qui enlèvent à la nature toute sa vérité. Que
l'on fasse de ces choses-là en courant pour
conserver le souvenir d'une apparition fugi-
tive, soit, mais de propos délibéré faire de
l'art ainsi, c'est dépasser le but. —Mon pre-
mier mai,par Mars. A enregistrer mais c'est
tout ... pour le moment. — Montagne du
Cygne par Hanon. Petit croquis intéressant
où le jeu des lumières manque d'intensité.

rance.

(Correspondance particulière).

Valenciennes.

CARPEAUX ET WATTEAU.

Le deuil si noblement conduit récemment
à Valenciennes, aux funérailles de l'uiae de
ses gloires, se trouve encore profondément
empreint dans les cœurs. Rien, dans cette
spontanéité enthousiaste, n'était le résultat
de l'engouement d'un jour. Valenciennes
venait de perdre le plus sympathique de
ses enfants.

Il y a quelque vingt ans, elle se pressait
au devant d'un jeune homme, vainqueur
dans la lutte du prix de Rome, et saluait
en lui une célébrité de l'avenir. C'était
Carpeaux.

Plein des douces illusions de la jeunesse,
l'âme remuée des rêves enivrants de l'art,
il partit alors pour franchir les Alpes, chargé
des vœux de ses concitoyens, qui lui con-
fiaient le soin de cultiver, sous le ciel d'Italie,
ce germe profond du génie, et préparer à
leur cité une gloire artistique nouvelle.

Cette foule enthousiaste qui l'acclamait
naguère à son début dans la carrière, est
la même qui se presse maintenant à la suite
de son cercueil, comme pour disputer au
tombeau les dépouilles de l'artiste, enlevé
avant d'avoir pu accomplir le rêve gigan-
tesque qui tourmentait sa pensée.

Le créateur de tant d'œuvres dont la
France s'enorgueillit avec raison, avait
puisé à l'école de ses maîtres, l'amour de
l'antique, pour la forme qu'il en adorait, et
l'amour de la nature, à laquelle il cherchait
à ravir le souffle de la vie.

Marier ces deux beautés dans l'art, a été
pour Carpeaux la préoccupation constante
de son existence, préoccupation que ses
maîtres Victor Liet, Abel de Pujol et Rude
ont tour à tour aidée avec le plus grand soin.

Se dégageant de l'étreinte, insupportable
pour lui, des exigences académiques, Car-
peaux nous apparaît chaque jour plus fort
de la victoire et plus suavement original.
Au milieu de tant de chefs-d'œuvre si
diversement inspirés et si diversement ap-
préciés , il faut le dire, on doit citer le
groupe de la Danse, de l'Opéra, la Cité
 
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