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que certains moyenagistes du jour ne
veulent pas de Michel-Ange, mais il est
bon de noter que ce n'est La qu'un système
isolé et qui, chez les esprits sincères, est
déjà battu en brèche.

C'est égal, malgré l'injustice des hommes
du temps présent, saluons les beaux livres
dont il vient d'être parlé. Un jour viendra
où on les complétera par quelques lignes
courageuses et de bonne foi. S.

L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE
des Arts industriels, a Bruxelles, en 1876.

Dans le courant de l'été prochain, s'ou-
vrira à Bruxelles une Exposition rétrospective
des arts industriels.

Placée sous la haute protection de S. M.
le Roi, la présidence d'honneur de S. A. R.
le comte de Flandre et le patronage de la
ville, n'étant ni la glorification d'un culte
comme l'Exposition de Malines de '1864,
ni l'affirmation d'un parti comme l'Exhibition
de Manchester de 1857, ni une spéculation
de coterie mercantile comme la plupart
de celles ouvertes à Paris sous le second
Empire, l'Exposition rétrospective de Bru-
xelles n'aura qu'un but patriotique, avoué
sans ambages : arracher nos artistes indus-
triels à l'espèce de vasselage où les détient
l'influence française en leur offrant comme
modèles les œuvres de nos vieux artisans
de génie, qui valurent une renommée euro-
péenne aux tapisseries flamandes, aux
meubles et aux cuirs dorés malinois, aux
bronzes dinantais, aux orfèvreries anver-
soises et gantoises et aux dentelles braban-
çonnes.

C'est en abandonnant la peinture plastique
de David pour s'attacher à la peinture vivante
de Rubens, que l'Ecole flamande moderne a
reconquis sa place au soleil; c'est en reniant
le boulevard des Italiens, ses pompes et ses
œuvres que nos artisans-artistes finiront par
imaginer et exécuter aussi bien que leurs
illustres devanciers du xvr et du xvnc siècle.

La nationalisation de nos arts industriels
nous semble, à cause de ses conséquences
obligées, devoir exercer une influence déci-
sive sur la transformation de l'architecture
moderne en Belgique.

Nous avons prouvé à suffisance ailleurs
cette thèse : « le meuble nouveau précéda
toujours l'architecture nouvelle. »

En effet, « une fois entré dans un édifice,
» il s'impose brutalement avec sa silhouette
» inaccoutumée et force l'architecte à trans-
» former la masse décorative pour la faire
» cadrer avec des objets auxquels on tient à
» cause de leur nouveauté gracie'ise et de
» l'effet original produit par l'inattendu de
» leurs formes (i). »

La Belgique se trouve à l'heure présente
en pleine gestation d'un style architectural
nouveau ; elle tâtonne encore dans l'incerti-
tude, pastichant tour à tour Vredeman De
Vries ou Rubens. Ces deux sources essen-
tiellement nationales, étroitement assimilées,
fourniront à une époque prochaine, les élé-
ments constitutifs d'un art complet qui sera
le Style Léopold II ou style Néo-flamand.

L'impulsion donnée par le Concours du
Boulevard Central, à Bruxelles, a précipité
l'avènement décisif de cet affranchissement

(1) Avènement et progrès de la renaissance aux
Pays-Bas au point de vue philosophique, p. 40.

de la pensée architectonique chez les belges.
Ce qui n'y a pas peu contribué encore, c'est
le discrédit sérieux ou est tombé l'emploi abu-
sif de la pierre blanche. Les rabotteurs pari-
siens n'ont réussi à étaler au Boulevard Cen-
tral que la décadence et la castration de cette,
architecture fausse et tapageuse que les ra-
pins de l'Ecole des Beaux-Arts ont si éner-
giquement flétri sous le nom de Style Ba-
dinguet.

Ces motifs vieillis, démodés, cent fois
ressassés par les entrepreneurs de sculpture
de ïllaussmanisation parisienne,piteusement.
recopiés sur nos nouveaux boulevards, mis
en parallèle avec les constructions en pierre
bleue, aux saillies accusées, à l'aspect pitto-
resque,dont le moindre mérite est la savante
stéréotomie, ont produit sur nos architectes,
nos artistes et le public éclairé la même
impression que la vue repoussante de
l'ilote ivre sur l'esprit des jeunes Spartiates.
La mesure était désormais comble, le dégoût
du genre français s'étendit comme par con-
tagion et les architectes furent ramenés
d'instinct vers les vieux types de notre pit-
toresque Grande Place. De ce jour data la
renaissance de l'architecture flamande.

Mais des pastiches réactionnaires ne con-
stitueront jamais les éléments d'un style. Il
faut prendre l'esprit des constructions de
Floris, de de Vries, de Rubens, de Faidherbe,
de Francquart, de Coberger, de Mercx et de
Cortvrient, et non reproduire servilement
leurs dispositions plastiques qui traduisaient
la vie extérieure et intérieure d'une société
éteinte. Il faut, s'il nous est permis de chan-
ger quelque peu un vers célèbre de Chénier :

Sur des pensers nouveaux faire du vieux flamande

Voilà pourquoi nous applaudissons de tout
cœur à l'idée de l'Exposition rétrospective des
Arts Industriels qui sera le prélude chez nous
de la création d'un musée d'Art Industriel
comme nous en avons vu à Vienne, à Ken-
sington, à Florence, à Berlin, à Munich, à
Carlsruhe, à Cologne, à Paris et à Lyon. La
nation tout entière nous semble engagée
d'honneur à la réussite imposante de l'Expo-
sition de Bruxelles de 1876.

Un mot encore, afin que dans les racontars
d'Outre-Quiévrain, l'on n'accuse à tort, une
millième fois de plus, la Belgique de contre-
façon gauloise : l'honneur d'avoir organisé
la première exposition d'Art rétrospectif
revient à la ville d'Anvers, qui, au mois
d'août sous le patronage de l'autorité

communale, à l'occasion du 400e anniversaire
de la S. Lucas-Gilde d'Anvers, organisa une
Exposition de tableaux et d'objets d'art exé-
cutés par des artistes décèdes. Ce ne fut qu'en
1857 que Manchester organisa son Exibilion
of art treasures qui, comme chacun le sait,
donna naissance à Sydenham et à South
Kensington.

Auguste Schoy.

©ironique générale.

•— Ch. Hen vient de mourir. Ce fut un homme
modeste et utile. Il ne rechercha point la gloire et
cependant il eût pu l'obtenir. Ch. Hen était un écri-
vain national aux idées nobles et larges et au style
châtié. Il a beaucoup publié mais il dérobait son nom
à la malignité des critiques et il marcha dans sa voie
sans se préoccuper d'autre chose que des.services qu'il
pouvait rendre à son pays. Il est, avec Van Hasselt,
l'éditeur anonyme d'un cours de littérature très-estimé
et fort habilement combiné. La reconnaissance pu-

blique sauvera peut-être1 sa1 mémoire du néant. En
attendant, ceux qui l'ont connu — et nous sommes du
nombre — n'oublieront jamais sa serviabilité ainsi que
l'aménité et le charme de son caractère. Rappelons
ici qu'il fut, avec Alexandre Jamar, un des premiers
éditeurs qui tentèrent d'ouvrir à la littérature belge
les horizons fermés jusqu'alors pour elle. Pendant
vingt ans il a dirigé la maison Bruylant Christophe
qui lui doit en grande partie sa prospérité. Charles
Hen n'avait que 56 ans.

— Le nouveau musée d'Anvers sera, paraît-il,
construit dans le Quartier-sud. Il avait été un instant
question de l'établir soit à la Pépinière, soit Place de
la Commune.

— La dernière livraison de Y Art (première de 1876)
contient une eau-forte admirablement travaillée de
Monziès, d'après un des personnages du célèbre tableau
de Meissonier : 1807. Cette eau^forte représente
Duroc, duc de Frioul, achevai. Signalons aussi, dans
la même livraison, deux beaux bois dessinés par Le Rat
et Gilbert d'après le même tableau.

•— Le tableau de notre compatriote M. Hermans,

Y Aube, vient d'être exhibé à Dusseldurf à l'exposition
permanente de Bi3meyer et Kraus. En Allemagne
comme en Belgique, cette toile si remarquable à
beaucoup d'égards, cause une véritable sensation.

— Signalons, pour les louer comme ils le méritent,
les beaux portraits sur bois que depuis deux ans

Y Illustration européenne donne à ses abonnés.

—■ Le retable flamand de Beaune, le Jugement der-
nier, fait l'objet d'une monographie de M. l'abbé
Boudrot qui malheureusement ne se prononce pas sur
l'origine de ce monument pictural. Si M. Boudrot
veut nous permettre de communiquer une partie de
son travail à nos lecteurs, on pourrait peut-être abou-
tir à percer ce mystère.

— Le journal flamand, de Eendraoht, qui existe
depuis 30 ans, est passé sous la direction de M. Henri
Keurvels. Il se met à la tête d'un mouvement musi-
cal très prononcé et qui a pour base la musique natio-
nale. Un comité vient de se former à Gand. tl se
compose de MM. J. Vanden Eedén, H. Keurvels,
V. Van Wilder, J. Fauconnier et Ed. Blaes.

— Le Salon des inondés à Anvers reçoit tous les
jours de nouveaux dons. Voici, parmi les tableaux
récemment arrivés, ceux qui attirent la foule. La Dor-
meuse de J . De Vriendt, le Rosier d'Ad. De Vriendt,
îtn Jeune garçon "peignant, de Hoeterick, Téle de vieil-
lard de J. Pauwels, La femme au miroir de Lam-
brichs, plus des tableaux de Courtens, Den Duyts,
Hens, Carstens, etc. La commission du Salon des
inondés ne négligé rien pour augmenter l'attrait de
1 exhibition : après l'exposition des tableaux de Ver-
lat, voici venir celle de douze tableaux de J. Lies.
C'est une occasion unique d'admirer dans son ensem-
ble un des coloristes les plus harmonieux de notre
école moderne. Le Salon se fermera le 17 de ce mois.

Rappelons à ce propos qu'on peut se procurer, dans
les bureaux du Journal des Beaux-A ris, au prix de
50 c. des billets de la tombola des <t00 objets d'art
exposés.

— Dans sa séance du 6 de ce mois, la classe des
Beaux-Arts de l'Académie royale de Belgique, a
nommé membres effectifs : en remplacement de
M. Van Hasselt, M. Eélix Stappaerts ; en remplace-
ment de M. Gustave Wappers, M. Godefroid Guffens.
M. Eugène Guillaume, statuaire, et M. Perd. Hiller
compositeur, ont été nommés associés.

— L. Gallait vient de terminer deux grands por.
traits du Roi et de la Reine. On dit qu'ils seront
exposés au profit de la Caisse des artistes.

— M. Wynn Ellis a légué sa collection de tableaux
anciens à la National-Gallery et a fait, en outre,
un legs de 2000 1. st. pour la restauration de la cathé-
drale de St-Paul.

— Au palais de la Bourse, à Paris, on a trouvé,
en nettoyant l'ancienne salle du Tribunal de Com-
merce, des peintures murales en grisaille parfaitement
conservées et dues à MM. Blondel, Degeorges et
Vinchon; malgré le style de l'époque, un peu poncif,
elles sont d'un beau style et représentent, en allégories,
la Vigilance, l'Ordre, l'Étude, le Travail, l'Économie,
la Prudence et le Calcul.
 
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