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tra pour s'assurer qu'elle ne contient aucun
gravier. Puis, le noyau solidement établi sur
sa selle, il dispose la terre autour de l'arma-
ture. C'est tout d'abord une masse sans
forme. Une silhouette lui succède. Le sujet
se dessine.

Si la figure modelée doit porter le costume
moderne ou même une simple draperie, le
statuaire la fera nue.

(]'est à ce prix qu'il peut être vrai.

L'étude des dessous de chair est néces-
saire au sculpteur, mais l'exacte connais-
sance du nu lui est indispensable. Pendant
qu'il travaille l'argile de ses doigts fiévreux,
usant peu de l'ébauchoir, encore moins de
l'échoppe, l'artiste suit amoureusement les
ondulations de la forme. Sous le galbe d'une
chair vivante, il a soin d'indiquer sans af-
fectation le jeu complexe des muscles.

Il ne laisse rien au hasard.

Tout ce qu'il sait, il l'applique. Ses obser-
vations personnelles sur l'attitude, le geste,
le mouvement, lui reviennent à l'esprit.
L'œil subtil, l'âme aimantée vers un idéal
qu'il sent planer au-dessus de lui, la science
et l'art se fondent dans sa main dont la puis-
sance est doublée. Sur chaque point de
l'ébauche, l'idée vient transparaître.' Et pen-
dant de longs jours il poursuit sa tâche
grandiose et pénible.

XIV.

Chaque soir, à l'heure où le soleil décline,
on le voit tremper dans un vase une touffe
de genêt. Avec le geste du semeur sur les
sillons, il fait le tour de sa statue. On dirait
que l'argile, en lutte avec l'idée, réclame un
peu de fraîcheur. Quand la rosée se con-
dense en perles sur le front gris du colosse,
le sculpteur l'enveloppe de bandelettes.

XV.

Si les écrivains de l'antiquité mentionnent
l'importance de l'œuvre modelée précédant
le marbre, nulle part, — c'est Ottfried Mill-
ier qui en fait la remarque, — il n'est ques-
tion'de modèles d'hommes.

Les jeux publics suffisaient au statuaire.

Là, de perpétuels exemples de souplesse
et de force s'offraient à lui. Quoi de plus
propice à l'étude du mouvement que ces
luttes dans lesquelles l'athlète athénien se
sentait stimulé par l'adresse de vingt rivaux?
L'aisance du geste et de la pose s'ajoutait à
la beauté des formes.

Il est pourtant inadmissible que les sculp-
teurs grecs se soient dispensés de consulter
un modèle pendant le travail de l'argile.
Des commentateurs de Cicéron, pour n'avoir
pas saisi le sens juste d'un mot, ont prétendu
que Phidias avait modelé de mémoire les
figures de Minerve et de Jupiter.

Cela ne peut être.

XVI.

Mais si utile que soit la présence du mo-

dèle auprès du sculpteur, il faut bien se dé-
fendre d'en exagérer l'importance.

Le modèle est le point de repère de la vie.

L'anatomie, Tostéologie, la science des
muscles, s'acquièrent par l'expérience de la
mort. Un scalpel est à la base de ces sortes
d'études. L'artiste a pratiqué la dissection.
Il a compté les rouages des attaches, mesuré
ces leviers qui sont les os d'un corps d'hom-
me , analysé ces fibres irritables dont les
contractions produisent nos mouvements;
mais lorsque l'œil du statuaire s'est instruit
de toutes ces choses, l'invisible moteur était
inerte.

L'âme avait disparu. Le cadavre gisait.

Et c'est avec le secours de ces seuls frag-
ments que l'artiste doit apprendre la vie!
Nul doute qu'une science exacte, mais froide,
soit l'unique résultat de pareilles recherches.

Le modèle vient se poser à la droite du
statuaire. Il se tient immobile, muet. Il sait
que son rôle est humble. Ce n'est pas lui
qui inspire, il règle. Il n'existe pas, il mo-
dère. Le génie ne lui dit point : « Sculptons
ensemble, » mais : « Sois ma limite. »

(La fin prochainement). Hekry Jouin.

{Chronique générale.

.— Le corps académique d'Anvers dans sa séance
réglementaire annuelle tenue le 22 août dernier,a pro-
cédé au remplacement de ses membres décédés. Les
élections ont donné les résultats suivants : M. Charles
Verlat a été nommé membre effectif, en remplacement
de M. Van Ysendyck.

MM. Slingeneyer et Pauwels, membres agrégés,
en remplacement de MM .Van Lerius et Jacob-Jacobs,
ce dernier élu précédemment membre effectif.

MM.Gachard etPinchart archivistes,ont été nommés
membres honoraires.

— M. Franz Verhas, dont nous faisions, dans notre
numéro précédent, un brillant éloge, à propos de
ses tableaux exposés au salon d'Anvers, vient d'être
nommé officier de l'ordre du Nicham-al Iftikhar par
le Bey de Tunis. .

— M.Emile Sinkel,lieutenant de vaisseau en retraite,
directeur du journal hebdomadaire Le Droit, est
décédé à Ixelles, le 18 septembre à l'âge de 53 ans.
M. Sinkel comptait de nombreux amis dans le monde
artistique et il s'était acquis une réputation méritée
comme connaisseur et comme critique. La perte sera
vivement ressentie par ses nombreux amis. Le défunt
était chevalier des ordres de Léopold et de François-
Joseph d'Autriche.

— M. Quinaux vient d'être nommé professeur à
l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en remplace-
ment de M. P. Lauters décédé.

— C'est par erreur que dans notre dernier numéro
nous avons attribué à M. Rousselle les sondages
exécutés proche le sentier appelé Hout weg. C'est
M. le géomètre Seghers qui dirigeait les travaux.

— Le fleuron dont nous regrettions la perte pro-
bable à propos de la démolition de l'ancienne porte
des écuries du roi, a été heureusement envoyé au
musée de la porte de Hal par les soins de M.Willame,
architecte attaché au service des bâtiments civils,
chargé de la démolition.

— A l'occasion des fêtes de septembre l'on a décou-
vert le nouveau soubassemsnt de la maison du roi
à Bruxelles. Ce soubassement rebâti du fond eh
comble est plus élevé de 0,60 centimètres que l'ancien,
à partir du sol de la Grande Place. Nous reviendrons
sur ce sujet.

— M. Jean Baes, qui vient d'obtenir, en partage le
1er prix d'architecture au concours annuel d'art ap-
pliqué, ouvert par l'Académie royale de Belgique est
un élève de l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles.
C'est la quatrième distinction décernée depuis une
année à ce jeune artiste, qui a remporté le grand prix
triennal de l'Académie de Bruxelles, le 3e prix pour
le nouvel hôtel-de-ville de Saint Nicolas et le i" prix
au concours ouvert pour un château gothique, par la
Société royale pour l'encouragement des Beaux-Arts
d'Anvers.

— Un de nos artistes belges les plus aimés, M. Jean
Swerts, directeur de l'Académie des Beaux-Arts de
Prague, vient de perdre son fils ainé, à l'âge de 21 ans.
Que les sympathies des nombreux amis de cette famille
éplorée viennent du moins lui donner les seules con-
solations possibles dans un aussi cruel moment!

— Le palais des Beaux-Arts ne sera certainement
pas achevé pour 1878, année de l'exposition officielle
de tableaux, objets d'art, etc.On s'occupe à l'adminis-
tration des Beaux-Arts des combinaisons à adopter
pour décider si l'exposition se fera dans la capitale ou
dans une des grandes villes du royaume.

ï^ério cliques illustrés.

L'ART. N° 89. Texte : Essai d'iconographie vôl-
tairienne. — Souscription ouverte par l'Art pour la
fondation d'un Musée des arts décoratifs. — Nécessité
de la création du Musée des arts décoratifs, documents
à l'appui, par Paul Leroi. — Exposition rétrospective
de Reims. — Félicien David. — Chronique étrangère.

— Nos planches hors texte. — Nécrologie. — Gra-
vures : Planches hors texte : A Scafati, environ de
Naples, eau-forte de L. Gaucherel, d'après l'aquarelle
de Mme la baronne Nathaniel de Rothschild. — Locuste
essaie en présence de Néron le poison préparé pour
Britannicus. — Gravures dans le texte : Portrait de
Voltaire ; Mademoiselle Clairon à Ferney. — Saint-
Pierre de Rome ; Massif d'arbres dans le parc du
Château de Verrières; Environs d'Hérisson (Allier);
Sous bois ; Un baptême à Rocca-Priora, environs de
Rome ; Abbazia di San Gregorio (Venise). — Fleurs.

— La Nourice ; Buste. — Fleuron. — Lettres ornées.

— Cul-de-lampe.

L'ART. N° 91. Texte : «Old» Crome, 1769-1821.

— Le musée Torlonia. — L'art décoratif. — Les pro-
pylées de l'Acropole d'Athènes.— Les parias du salon.

— Ioseph Vernet. — Souscription ouverte par l'Art
pour la fondation d'un Musée des arts décoratifs. —
Le palais Rameau et les expositions de Lille en 1877.

— Chronique française. — Chronique étrangère. —
Notre planche hors texte. — Gravures : Planche hoïp
texte : Charles Moxon,esquire, eau-forte de A. Mongin,
d'après le tableau de William Q.. Orchardson, A. R. A.

— Un Vainqueur, gravure d'Edmond Yon, d'après
F. Ehrmann. — Une kermesse au moyen-àge, gravure
de F. Méaulle, d'après le tableau d'Adrien Moreau. —
Gravures dans le texte : Bacchus et Silène.—Ariadne
abandonnée; Histoire de l'art. — Propylées de l'Acro-
pole d'Athènes. — Marine. — Fleuron. •— Lettres
ornées. — Culs-de-lampe.

L'ART

REVUE HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉE.

Le numéro 91 de VArt, terminant le troisième vo-
lume de 1876, vient de paraître.

Rien de plus légitime que le succès toujours crois-
sant de cette splendide Revue qui a si rapidement
conquis une place exceptionnelle parmi les publications
du même genre, non seulement en France, mais dans
le monde entier.

L'Art a consacré au Salon de cette année 183 de
ses illustrations (gravures sur bois, dessins à la plume,
sur verre) et 18 eaux-fortes. C'est assez dire quel est
 
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