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faire. Mais l’honneur de ces MM. était en-
gagé. En reprenant l’ancienne maison Merck-
lin ils tenaient à prouver au Gouvernement
qu’ils feraient passer leur conscience avant
tout et qu’ils termineraient l’instrument
comme s’ils avaient été chargés primitive-
ment de le construire. Aussi, le jury leur a-t-il
été favorable en tous points et s’est-il cru
obligé de signaler à M. le Ministre de la Jus-
tice les additions et suppléments ajoutés par
eux à la régistration, sans demande aucune
de majoration dans le prix convenu.

Le premier orgue construit complètement
parM. Scheyven(i) est, à notre connaissance,
celui qui est placé au nouveau Conservatoire
de Bruxelles. Il est spécialement destiné aux
études des élèves et se trouve établi dans une
salle provisoire dont la sonorité ne semble
pas devoir devenir favorable.

L’emplacement ne comportait qu’un orgue
très-ordinaire. La somme allouée ne pei met-
tait nullement de donner un grand dévelop-
pement au travail. Néanmoins, au moyen
de l’excellent système dit de Transmission et
dont, à maintes reprises, nous avons eu l’oc-
casion défaire l’éloge dans la presse, M. Schey-
ven a fait un orgue à trois claviers et cinq
jeux de pédales séparées, dont voici la ré-
gistrature et toute l’économie.

Au Grand ORGUE : Montre 8, Bour-
don 16, Bourdon 8, Flûte-harmonique 8,
Gambe 8 , Flûte 4, Fourniture 3 rangs ,
Trompette 8.

Au Clavier du POSITIF : Par transmission,
Bourdon 8, Flûte-harmonique 8, Flûte 4,
Gambe 8, Quinte 3, Trompette 8, plus une
Clarinette 8 en jeu effectif.

Au Clavier du RÉCIT : Flûte harmoni-
que 8, Bourdon idem 8, Dolciana 8, Voix
céleste 8, Flûte-Echo 4, Doublette 2, Voix
humaine 8, Basson-Hautbois 8.

Au Clavier des PÉDALES SÉPARÉES :
Flûte 16, Flûte 8, Bombarde 16, Trom-
pette 8, Contre-basse 16, (transmission prise
au Bourdon 16 du Grand-orgue).

Enfin, pour les PÉDALES D’ACCOUPLE-
MENT ET DE COMBINAISON : Réunion du
Grand-orgue au Pédalier, du Positif au Pé-
dalier, du Récit au Pédalier, du Récit au
Grand-orgue, du Récit au Positif: Jeux de
combinaison du Grand-orgue, idem du Récit.
Enfin Expression et Trémolo.

Voilà bien, dans des conditions fort éco-
nomiques,un instrument capable de préparer
les élèves du Conservatoire à l’interprétation
de n’importe quelle œuvre de maîtres an-
ciens ou modernes. Et c’est ce qu’il fallait et
c’est ce que le jury officiel a déclaré en consta-
tant, en plus, que plusieurs additions notables
avaient été faites au devis convenu avec
l’État, non-seulement par le placement de
divers régistres non commandés, mais par
l’ajoute d’une machine pneumatique pour le
Grand-orgue (Clavier n° 1).

(1) Achevé au mois d’octobre 1876.

Notre but, en rendant compte des pro-
duits de nos grands établissements belges,
n’est nullement de déprécier la valeur d’au-
tres maisons soit du pays soit de l’étranger.
Mais, disons en toute justice que l’orgue
d’études du Conservatoire royal de Bruxelles
fait honneur à M. Scheyven et, lui vaudra,
sans aucun doute, de nouvelles et de plus
importantes commandes.

Aussi, avons-nous déjà vu, depuis cette ré-
ception, deux instruments demandés à la même
maison, ceux-ci plus développés et plus coû-
teux ; l'un destiné à l’église principale de
Charleville en France, l’autre placé tout ré-
cemment en l’église paroissiale de Saint-Brice
à Tournai.

Le cadre du Journal des Beaux-Arts
ne nous permet pas d’entrer dans les détails
descriptifs de ces deux nouveaux instruments.
Disons seulement que comme proportions
générales, comme solidité de construction,
comme qualité des matières premières,
comme sonorité, comme effet artistique, ils
témoignent de la marche ascensionnelle de
l’établissement et démontrent de plus en
plus, son incontestable valeur.

Terminons par un seul mot. L’Angleterre
semble vouloir devancer la France et la Bel-
gique sous le rapport des moyens de combi-
naison des jeux. Plus, dans l’exécution d’un
morceau, la manœuvre peut se faire vite et
sous les yeux de l’organiste, plus l’effet de
contraste ou de gradation est frappant et
solennel. Nous conseillons vivement, à
M. Scheyven et à tous nos facteurs, d’étudier
le système des boutons à la main ou des
pistons ou clavier, comme on dit de l’autre
côte de la Manche. Il y a là tout un horizon
nouveau dans la voie des progrès et déjà
plusieurs de nos grands virtuoses le préco-
nisent avec enthousiasme.

II.

Parmi les publications musicales parues
dans le courant du dernier trimestre de 1876
nous en citerons une pour la France, une
pour l’Italie et quelques-unes pour la Bel-
gique.

L’illustre compositeur Ch. Gounod a écrit
une nouvelle Messe à 4 voix naturelles avec
accompagnement de grand orchestre, intitu-
lée, Messe du sacré Cœur de Jésus.
Cette œuvre est réellement inspirée. Calme,
onctueuse, spiritualiste au premier chef, elle
est destinée, comme celles qui l’ont précédée,
à faire école.

Malheureusement, il lui manque la pre-
mière qualité de toutes, c’est qu’elle n’est pas
une Messe du Sacré-Cœur de Jésus. Elle n’a
ni Introït, ni Graduel, ni Offertoire, ni Com-
munion, rien de ce qui constitue une MESSE
PROPRE dans le sens liturgique du mot. Les
Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus
et Agnus Dei, sont des numéros communs
à toutes les partitions du genre. Quand un

compositeur veut écrire une messe pour une
fête, le moins qu’il puisse faire, c’est d’en
produire l'Offertoire spécial; et s’il donne
une Communion ce ne doit pas être, comme
l’a fait M. Gounod, un prélude orchestral
ou d’orgue, sans paroles quelconques, chose
très contraire aux prescriptions de la liturgie.

Au surplus, l’Église n’a pas encore imposé
un office unique pour la solennité du Sacré-
Cœur de Jésus. Les Graduels de Malines en
donnent deux, l’un que l’on adopte le plus
généralement à Rome et qui, nous le croyons,
deviendra obligatoire pour l’Église univer-
selle ; l’autre, que suivent l’Espagne et le Por-
tugal et qu’ont choisi, en Belgique, les dio-
cèses de Bruges et de Namur.

M. Gounod avait donc le choix entre deux
offertoires, ce qui aurait facilité son travail.
Il n’en a pris aucun. Sa messe est, comme
tout ce qui sort de sa plume, une fort belle
partition, qu’on pourra, toutefois, exécuter
aussi bien aux Pâques ou à la Trinité qu’à
la fête annuelle du mois de juin.

L’ouvrage italien que nous recommandons
dès à présent, à tous nos professeurs de con-
servatoire, à nos pianistes grands et petits,
artistes ou amateurs, est l’œuvre, en XIV vo-
lumes, que le célèbre éditeur milanais, M.Ri-
cordi, va faire paraître, en 1877, sous le titre
de : L’art antique et moderne du

PIANO DEPUIS 1573 JUSQU’A NOS JOURS.
Cette collection qui comprendra tous les
maîtres (un volume tout entier sera consacré
aux grands clavecinistes belges du XVIIme et
du XVIIIme siècle) ne coûtera, aux souscrip-
teurs, que 20 francs, plus les frais de poste,
pour les 14 volumes réunis. Nous estimons
que cette publication rendra un service inap-
préciable. Nous venons d’en parcourir le pre-
mier volume. C’est un petit chef d’œuvre
d’impression. Des notices en français et en
italien sont jointes à la musique et résument
très bien la biographie des maîtres dont la
musique est éditée dans le volume.

M. Ricordi a choisi, pour ses correspon-
dants en Belgique, MM. Mahillon, frères,
place de Brouckère, à Bruxelles. Il ne pou-
vait remettre cette affaire en de meilleures
mains.

Mentionnons, pour notre pays, une fort
belle Messe à 4 voix avec orgue ou orches-
tre, imprimée chez MM. Schott, à Bruxelles,
composée par M. B. C. Fauconier. Cette
œuvre d’un haut lyrisme et d’une inspiration
des plus distinguées porte, elle aussi, mais
non à tort, le titre de MESSE DU SACRÉ-
CŒUR DE JÉSUS. L’offertoire spécial : Be-
nedic, anima mea, Domino etc. y est tout
au long et donne ainsi le caractère d'Œuvre
propre à la composition de notre brillant
compatriote.

La maison Schott vient de publier, égale-
ment, une nouvelle Messe à 4 voix et orgue
de M. E. Kretschmer, le savant organiste de
S. M. le roi de Saxe. M. Kretschmer, dont
 
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