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Allemagne.
(Correspondance d'Allemagne■).
Récemment a eu lieu au Kunstverein au-
trichien, à Vienne, une exposition de toutes
les compositions créées jusqu’à ce jour,dont
les opéras de Richard Wagner ont fourni
le sujet. Quoique le célébré maître compte
à Vienne le plus grand nombre de ses admi-
rateurs les plus enthousiastes, l’exposition
n’a pas eu le succès attendu, parce que les
œuvres n’offraient qu’un intérêt médiocre.
Les meilleures — les cartons de Kaulbach,
de Pixis et les décors de Hoffmann pour le
théâtre de Bayreuth — étaient connues soit
par les originaux soit par d’excellentes repro-
ductions photographiques. C’est toujours à
Kaulbach que revient la palme dans le genre;
il y a de la vie dramatique, de la poésie,
même quelque chose de musical peut-on
dire, dans la mort d’Elisabeth du dernier
acte du Tannhauser.
Les cartons de Pixis sont parfaitement
exécutés, mais raides, guindés, sans âme,
ni vie, ni force; le souffle wagnérien ne s’y
fait nullement sentir, et ils laissent complè-
tement froid. Son « Eva auprès de Hans
Sachs » des Maîtres chanteurs fait exception ;
là les têtes ont une touche spirituelle et
l’ensemble est harmonieux. Les décors pour
le théâtre de Bayreuth par Hoffmann sont
faits incontestablement de main de maître,
il y a du grandiose et de l’énergie En fait de
nouveautés il n’y avait de vraiment remar-
quable que les esquisses pour les fresques
du palais royal à Munich (par Echter). Le
peintre ne s’est pas borné à une reproduction
fidèle de la représentation théâtrale, mais
il s’est inspiré du drame entier et a créé des
œuvres personnelles,- originales, qui sont
plutôt des illustrations des opéras de
Wagner. Ses meilleurs sont les Maîtres chan-
teurs et le Vaisseau fantôme, ainsi que le car-
ton pour Tristan et Isolde.
Parmi les œuvres concernant la personne
même de Wagner on a surtout admiré le
beau portrait peint par Lenbach.
On a remarqué chez Bismayer et Krauss
à Dusseldorf, un tableau sortant du courant
ordinaire : Yhonneur perdu par Ed. Schultz.
Un gendarme amène deux prisonniers dans
la cour d’une prison. Derrière une table sont
placés des fonctionnaires de police dont l’un
écoute avec attention le rapport du gendarme,
tandis qu’un autre s’occupe nonchalamment
de sa pipe et de sa bière. Au fond des enfants
curieux. L’intérêt est dans les deux prison-
niers; l’un, un gros petit homme vulgaire,
a déjà été sans doute dans une situation
pareille car il semble s’en soucier fort peu,
mais l’autre, un grand beau jeune homme
aux traits nobles, chasseur montagnard s’il
faut en juger d’après le costume, et probable-
ment accusé de braconnage, paraît être sous
l’empire de la honte, de la douleur.de la co-
lère, soulevées en lui par son arrestation
d’où résultera sans doute la perte de son
honneur. Le chien couché à ses pieds
semble partager tous les sentiments du
maître. Le tableau est irréprochable comme
facture et comme exécution mais le blâme à
opposer à cet éloge consiste à critiquer le
réalisme cru et brutal qui réside dans le
sujet lui même sans que l’artiste ait cherché
à adoucir par quelque contraste la situation
donnée.
0. Geertz, qui lui aussi était jusqu’ici de
l’école réaliste pure, semble s’en être af-
franchi dans son joli tableau : les sous du
petit mendiant. Ce gamin aux pauvres hardes
déchirées, mais à la figure fraîche et riante,
au corps robuste et qui fait sauter joyeuse-
ment ses sous en l’air,est certes d’un naturel
réaliste, mais il n’est pas repoussant dans
sa misère, au contraire il charme et s’assure
une pitié sympathique par sa jeunesse, son
insouciance et sa gaieté. — Une députation
de paysans par Brütte, œuvre bien faite, plaît
beaucoup par son côté humoristique.
Chez Schulte,à Dusseldorf, on a vu de bons
portraits de Rôting et de Seheurenberg. Le
portrait d’une jeune femme du dernier, sur-
tout, était d’un bon coloris etjd’une excellente
expression.
On a découvert près de Siegburg,en Prusse,
un grand nombre d’objets très-curieux en
anciennes poteries.Le dernier four découvert
(le troisième) contenait des pots, sur lesquels
étaient représentés toute l’histoire sainte à
partir d’Adam et Eve, jusqu’à l’Ascension,
des dessins, des victoires romaines, l’empe-
reur Constantin, des armoiries de Juliers,
Clève et Bery, le tout en terre glaise très-fine,
et recouverte de couleurs magnifiques ainsi
que de vernis. On a trouvé aussi beaucoup
de petites formes, dont on se servait autre-
fois pour la poterie.
Signalons la mort de J. Rungaldier, décédé
à Graz le 20 novembre 1876; né dans cette
ville en Juillet 1799, — graveur et peintre en
miniature peu connu mais remarquable —
élève de Kinninger, a vécu longtemps à
Vienne. Parmi ses plus belles gravures
citons : Ossian d’après Peter Krafft 1822;
Jupiter et Thétis d’après Füger 1824; San
Sébastian d’après Guido Béni. Ses portraits
en miniature étaient très recherchés par
l’aristocratie il y a une trentaine d’années.
Depuis il a mené une vie fort retirée à Graz,
ne travaillant que pour son plaisir. Il laisse
un grand nombre de miniatures ravissantes.
Adolf Burger, le peintre de genre et de
scènes populaires très connu, est aussi mort
à Berlin le 13 décembre 1876.
Chronique générale.
— On voit actuellement dans les ateliers de MM.
Goyers, à Louvain, la magnifique chaire de vérité qui
a obtenu le premier prix à l’exposition de Philadel-
phie. C’est une œuvre considérable qui a pour base
le gothique français.Une cuve pentagonale est appuyée
contre une boiserie solide qui se développant au-des-
sus de la cuve constitue l’intérieur de la chaire et
l’abat voix architectural qui la domine. L’escalier est
adroitement dissimulé dans l’œuvre même qui offre
ainsiune unité monumentale absolue. Quelques détails
permettront à nos lecteurs d’apprécier ce travail qui a
valu à nos compatriotes une légitime récompense.
Le tronc repose sur une base composée de trois
marches de dimensions variées s’amoindrissant dans
la hauteur. Ce trône est formé de cinq arcatelles dont
les baies sont remplies de feuillages symboliques.
Tout autour du sommet circulent deux motifs de
moulures également symboliques. Les supports sont
des colonnettes à chapiteaux variés surmontés de sta-
tuettes de saints. Celles-ci forment les alternances des
panneaux de la cuve qui a leur tour, dans leurs es-
paces cintrés figurent le Mariage de la Vierge, VAn-
nonciation. la Visitation, la fuite en Egypte et le
Couronnement. L’abat voix est un vaste dais dont
l’avant corps repose sur deux colonnes dégagées.
La crête est couronnée d’une rangée d’anges musi-
ciens aux ailes déployées, posées sur des colonnettes
trapues reliées entre elles par un faitage ornementé.
Nous devons nous borner à ces grandes lignes regret-
tant de ne pouvoir parler comme il convient de la
façon dont toutes les parties de cet édifice, peut-on
dire, sont travaillées. Espérons que cet œuvre d art
restera dans le pays.
— Nous apprenons que M. Gustave de Burbure
vient d’être nommé membre de l’Académie royale de
Florence. On sait que M. de Burbure est un de nos
musiciens les plus distingués et que, notamment à
Gand, il a depuis plus de trente ans puissamment
contribué au développement du goût musical et au per-
fectionnnement des études. On doit à M. de Burbure
des compositions musicales très-estimées que l’on
confond parfois avec celles du chr Léon de Burbure,
son frère, d’Anvers.
— Les œuvres acquises à l'exposition de la Lucas
Huys sont de MM. Hamesse, Dieudonné, Hoeterickx,
Seghers, Herbo, Vanden Broeck, Lynen, Maes, Bel-
lis, Baldauf, J. Dillens, Pieters, Marchand, Lensen,
Namur, Monakoff, Cambier, Comeyn, Drains, Dubois,
Navez et Reinheimer. Les acquéreurs sont : S. M. le
Roi, S. A. R. le comte de Flandre, MM. Serezo de
Tejada, Savile Lumley, de Gerlache, Boddaert, Gau-
chez, J. Dillens, prince Charles d’Arenbergh et Bellis.
— P. De Vigne Quyo , le sculpteur, auteur du
Jacques van Artevelde, du marché du Vendredi, à
Gand, est mort à l’âge de 63 ans. C’était un artiste de
mérite. Paul De Vigne, le jeune statuaire, qui a déjà
fait parler de lui est son fils. De Vigne-Quyo était
frère de Félix, le maître de Jules Breton qui a épousé
sa fille. C’est une famille d’artistes parmi lesquels il
faut encore citer Miies Emma et Malvina De Vigne,
peintres de fleurs. Pierre De Vigne était professeur à
l’académie de Gand et chevalier de l’ordre de Léopold.
— Nous ne parlons qu’à regret d’un fâcheux épisode
qui a ému récemment le monde artistique, mais nous
ne voulons pas que notre silence soit considéré comme
une approbation tacite d’une conduite plutôt que d’une
autre. Voici le fait : M. Van Luppen a eu la malen-
contreuse idée de se venger d’une critique qui ne lui
allait point en exposant publiquement un paysage
dans lequel il a introduit des allusions directes à un
de nos confrères dont l’article lui avait déplu. La ré-
ponse de celui-ci ne s’est pas fait attendre elle a été
cruelle mais méritée. Il importe que les choses en
restent là au nom de la dignité des uns et des autres.
Nous croyons bien faire en engageant nos confrères à
ne point éterniser une leçon, suffisante d’ailleurs, et
nous estimons qu’en donnant ce conseil nous faisons
un sage emploi du sentiment de solidarité qu’en cette
circonstance nous tenons tout particulièrement à reven-
diquer.
— Nous remercions cordialement nos confrères de
Allemagne.
(Correspondance d'Allemagne■).
Récemment a eu lieu au Kunstverein au-
trichien, à Vienne, une exposition de toutes
les compositions créées jusqu’à ce jour,dont
les opéras de Richard Wagner ont fourni
le sujet. Quoique le célébré maître compte
à Vienne le plus grand nombre de ses admi-
rateurs les plus enthousiastes, l’exposition
n’a pas eu le succès attendu, parce que les
œuvres n’offraient qu’un intérêt médiocre.
Les meilleures — les cartons de Kaulbach,
de Pixis et les décors de Hoffmann pour le
théâtre de Bayreuth — étaient connues soit
par les originaux soit par d’excellentes repro-
ductions photographiques. C’est toujours à
Kaulbach que revient la palme dans le genre;
il y a de la vie dramatique, de la poésie,
même quelque chose de musical peut-on
dire, dans la mort d’Elisabeth du dernier
acte du Tannhauser.
Les cartons de Pixis sont parfaitement
exécutés, mais raides, guindés, sans âme,
ni vie, ni force; le souffle wagnérien ne s’y
fait nullement sentir, et ils laissent complè-
tement froid. Son « Eva auprès de Hans
Sachs » des Maîtres chanteurs fait exception ;
là les têtes ont une touche spirituelle et
l’ensemble est harmonieux. Les décors pour
le théâtre de Bayreuth par Hoffmann sont
faits incontestablement de main de maître,
il y a du grandiose et de l’énergie En fait de
nouveautés il n’y avait de vraiment remar-
quable que les esquisses pour les fresques
du palais royal à Munich (par Echter). Le
peintre ne s’est pas borné à une reproduction
fidèle de la représentation théâtrale, mais
il s’est inspiré du drame entier et a créé des
œuvres personnelles,- originales, qui sont
plutôt des illustrations des opéras de
Wagner. Ses meilleurs sont les Maîtres chan-
teurs et le Vaisseau fantôme, ainsi que le car-
ton pour Tristan et Isolde.
Parmi les œuvres concernant la personne
même de Wagner on a surtout admiré le
beau portrait peint par Lenbach.
On a remarqué chez Bismayer et Krauss
à Dusseldorf, un tableau sortant du courant
ordinaire : Yhonneur perdu par Ed. Schultz.
Un gendarme amène deux prisonniers dans
la cour d’une prison. Derrière une table sont
placés des fonctionnaires de police dont l’un
écoute avec attention le rapport du gendarme,
tandis qu’un autre s’occupe nonchalamment
de sa pipe et de sa bière. Au fond des enfants
curieux. L’intérêt est dans les deux prison-
niers; l’un, un gros petit homme vulgaire,
a déjà été sans doute dans une situation
pareille car il semble s’en soucier fort peu,
mais l’autre, un grand beau jeune homme
aux traits nobles, chasseur montagnard s’il
faut en juger d’après le costume, et probable-
ment accusé de braconnage, paraît être sous
l’empire de la honte, de la douleur.de la co-
lère, soulevées en lui par son arrestation
d’où résultera sans doute la perte de son
honneur. Le chien couché à ses pieds
semble partager tous les sentiments du
maître. Le tableau est irréprochable comme
facture et comme exécution mais le blâme à
opposer à cet éloge consiste à critiquer le
réalisme cru et brutal qui réside dans le
sujet lui même sans que l’artiste ait cherché
à adoucir par quelque contraste la situation
donnée.
0. Geertz, qui lui aussi était jusqu’ici de
l’école réaliste pure, semble s’en être af-
franchi dans son joli tableau : les sous du
petit mendiant. Ce gamin aux pauvres hardes
déchirées, mais à la figure fraîche et riante,
au corps robuste et qui fait sauter joyeuse-
ment ses sous en l’air,est certes d’un naturel
réaliste, mais il n’est pas repoussant dans
sa misère, au contraire il charme et s’assure
une pitié sympathique par sa jeunesse, son
insouciance et sa gaieté. — Une députation
de paysans par Brütte, œuvre bien faite, plaît
beaucoup par son côté humoristique.
Chez Schulte,à Dusseldorf, on a vu de bons
portraits de Rôting et de Seheurenberg. Le
portrait d’une jeune femme du dernier, sur-
tout, était d’un bon coloris etjd’une excellente
expression.
On a découvert près de Siegburg,en Prusse,
un grand nombre d’objets très-curieux en
anciennes poteries.Le dernier four découvert
(le troisième) contenait des pots, sur lesquels
étaient représentés toute l’histoire sainte à
partir d’Adam et Eve, jusqu’à l’Ascension,
des dessins, des victoires romaines, l’empe-
reur Constantin, des armoiries de Juliers,
Clève et Bery, le tout en terre glaise très-fine,
et recouverte de couleurs magnifiques ainsi
que de vernis. On a trouvé aussi beaucoup
de petites formes, dont on se servait autre-
fois pour la poterie.
Signalons la mort de J. Rungaldier, décédé
à Graz le 20 novembre 1876; né dans cette
ville en Juillet 1799, — graveur et peintre en
miniature peu connu mais remarquable —
élève de Kinninger, a vécu longtemps à
Vienne. Parmi ses plus belles gravures
citons : Ossian d’après Peter Krafft 1822;
Jupiter et Thétis d’après Füger 1824; San
Sébastian d’après Guido Béni. Ses portraits
en miniature étaient très recherchés par
l’aristocratie il y a une trentaine d’années.
Depuis il a mené une vie fort retirée à Graz,
ne travaillant que pour son plaisir. Il laisse
un grand nombre de miniatures ravissantes.
Adolf Burger, le peintre de genre et de
scènes populaires très connu, est aussi mort
à Berlin le 13 décembre 1876.
Chronique générale.
— On voit actuellement dans les ateliers de MM.
Goyers, à Louvain, la magnifique chaire de vérité qui
a obtenu le premier prix à l’exposition de Philadel-
phie. C’est une œuvre considérable qui a pour base
le gothique français.Une cuve pentagonale est appuyée
contre une boiserie solide qui se développant au-des-
sus de la cuve constitue l’intérieur de la chaire et
l’abat voix architectural qui la domine. L’escalier est
adroitement dissimulé dans l’œuvre même qui offre
ainsiune unité monumentale absolue. Quelques détails
permettront à nos lecteurs d’apprécier ce travail qui a
valu à nos compatriotes une légitime récompense.
Le tronc repose sur une base composée de trois
marches de dimensions variées s’amoindrissant dans
la hauteur. Ce trône est formé de cinq arcatelles dont
les baies sont remplies de feuillages symboliques.
Tout autour du sommet circulent deux motifs de
moulures également symboliques. Les supports sont
des colonnettes à chapiteaux variés surmontés de sta-
tuettes de saints. Celles-ci forment les alternances des
panneaux de la cuve qui a leur tour, dans leurs es-
paces cintrés figurent le Mariage de la Vierge, VAn-
nonciation. la Visitation, la fuite en Egypte et le
Couronnement. L’abat voix est un vaste dais dont
l’avant corps repose sur deux colonnes dégagées.
La crête est couronnée d’une rangée d’anges musi-
ciens aux ailes déployées, posées sur des colonnettes
trapues reliées entre elles par un faitage ornementé.
Nous devons nous borner à ces grandes lignes regret-
tant de ne pouvoir parler comme il convient de la
façon dont toutes les parties de cet édifice, peut-on
dire, sont travaillées. Espérons que cet œuvre d art
restera dans le pays.
— Nous apprenons que M. Gustave de Burbure
vient d’être nommé membre de l’Académie royale de
Florence. On sait que M. de Burbure est un de nos
musiciens les plus distingués et que, notamment à
Gand, il a depuis plus de trente ans puissamment
contribué au développement du goût musical et au per-
fectionnnement des études. On doit à M. de Burbure
des compositions musicales très-estimées que l’on
confond parfois avec celles du chr Léon de Burbure,
son frère, d’Anvers.
— Les œuvres acquises à l'exposition de la Lucas
Huys sont de MM. Hamesse, Dieudonné, Hoeterickx,
Seghers, Herbo, Vanden Broeck, Lynen, Maes, Bel-
lis, Baldauf, J. Dillens, Pieters, Marchand, Lensen,
Namur, Monakoff, Cambier, Comeyn, Drains, Dubois,
Navez et Reinheimer. Les acquéreurs sont : S. M. le
Roi, S. A. R. le comte de Flandre, MM. Serezo de
Tejada, Savile Lumley, de Gerlache, Boddaert, Gau-
chez, J. Dillens, prince Charles d’Arenbergh et Bellis.
— P. De Vigne Quyo , le sculpteur, auteur du
Jacques van Artevelde, du marché du Vendredi, à
Gand, est mort à l’âge de 63 ans. C’était un artiste de
mérite. Paul De Vigne, le jeune statuaire, qui a déjà
fait parler de lui est son fils. De Vigne-Quyo était
frère de Félix, le maître de Jules Breton qui a épousé
sa fille. C’est une famille d’artistes parmi lesquels il
faut encore citer Miies Emma et Malvina De Vigne,
peintres de fleurs. Pierre De Vigne était professeur à
l’académie de Gand et chevalier de l’ordre de Léopold.
— Nous ne parlons qu’à regret d’un fâcheux épisode
qui a ému récemment le monde artistique, mais nous
ne voulons pas que notre silence soit considéré comme
une approbation tacite d’une conduite plutôt que d’une
autre. Voici le fait : M. Van Luppen a eu la malen-
contreuse idée de se venger d’une critique qui ne lui
allait point en exposant publiquement un paysage
dans lequel il a introduit des allusions directes à un
de nos confrères dont l’article lui avait déplu. La ré-
ponse de celui-ci ne s’est pas fait attendre elle a été
cruelle mais méritée. Il importe que les choses en
restent là au nom de la dignité des uns et des autres.
Nous croyons bien faire en engageant nos confrères à
ne point éterniser une leçon, suffisante d’ailleurs, et
nous estimons qu’en donnant ce conseil nous faisons
un sage emploi du sentiment de solidarité qu’en cette
circonstance nous tenons tout particulièrement à reven-
diquer.
— Nous remercions cordialement nos confrères de