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- 110 —

D’autres travaux, en quantité considérable,
sont là et témoignent de la science et de
l’activité de cet homme qui, un jour, grâce
à des soins touchants et après vingt deux
ans, se leva de son lit et se mit de nouveau
à sourire à la vie. Il avait près de soixante
ans! Ce fut comme une aurore nouvelle, il
marcha tout étonné et vacillant comme un
enfant à ses premiers pas; il sortit, se mêla
à la circulation humaine et prit pied dans
une existence active où il étonna et charma
tout le monde par son érudition et un carac-
tère d’une douceur d’autant moins compré-
hensible que, alité pendant près d’une exis-
tence d’homme, on pouvait s’attendre à une
aigreur qui eut été du reste très excusable.

Son activité ne se démentit pas; déjà
conservateur des collections artistiques de
la maison d’Arenberg, il fut nommé membre
correspondant de la commission royale des
monuments, puis membre de la commission
directrice des musées royaux, puis membre
de la société royale belge de numismatique.
Partout il se multiplia et répandit les trésors
de son intelligence et de son savoir. Le
musée royal des antiques surtout où sa nou-
velle vie s’était concentrée, lui doit une
bonne partie de sa splendeur actuelle. Il a
publié une quantité considérable de notices
dans nos revues belges et dans des journaux
étrangers. Son dernier travail a trait à une
polémique au sujet de la gravure des armes
de Bourgogne de la bibliothèque. On y re-
marque une violence de style inaccoutumée
et qui trouve son explication dans le mal
nouveau qui était venu le frapper et dont il
est mort à l’âge de 66 ans.

Caractère droit, cœur excellent et pur,
esprit loyal. De Brou est mort considéré et
aimé de tous ceux qui l’ont connu. Il était
officier de l’ordre de Léopold. Lors de la
levée du corps à l’hôtel d’Arenberg, Gallait
a honoré sa mémoire par quelques paroles
parties du cœur. Au cimetière d’Héverlé,
près de Louvain, j’ai dit le dernier adieu à
celui dont je suis heureux d’avoir été l’ami.

Ad. Siret.

Le Moniteur des Arts, de Paris, du 20 juil-
let, répond à notre demande au sujet de la
nomination d’un Directeur des Beaux-Arts,
nomination dans laquelle ledit journal avait
fait intervenir la politique.

Le Moniteur se plaint de notre peu de
courtoisie. Nous avons beau relire notre ar-
ticle nous ne trouvons absolument rien qui
soit de nature à faire douter des sentiments
de bonne confraternité qui nous unissent de-
puis longtemps au sympathique directeur du
Moniteur des Arts. Tout ce que nous avons
voulu c’est de l’éclairer sur le genre d’infor-
mations dont il s’est fait, sans le savoir,
l'écho inexact.

« Si le Journal des Beaux-Arts appréciait un chan-
gement d’administration en France, il ne saurait nous

......

venir à la pensée d’exercer sur notre confrère aucune
espèce de censure ni de lui demander compte de ses
opinions, par la raison très naturelle que le Directeur
du Moniteur des Arts ne se mêle jamais de ce qui ne
le regarde pas (C’est cependant ce que le Moniteur
reconnaîtra qu’il a fait s’il veut relire son premier
article).

» Un peu plus de réserve serait peut-être de mise
chez M. Siret, qui passe, à tort ou à raison, pour avoir
été candidat à la direction des Beaux-Arts de Belgique.
Et nous déclarons sans ambage que sa nomination
nous eut fait grand plaisir.

» Mais enfin de quoi se plaint à notre égard M. Siret?
Dans tous les pays du monde, quand un poste impor-
tant est vacant, il se présente plusieurs candidats, cha-
cun de ces candidats fait agir ses influences, et comme
c’est le gouvernement qui nomme, la politique a tou-
jours, quoiqu’on fasse, une certaine part dans le suc-
cès de l’élu. Nous ne voyons pas ce qui a pu dans la
note à laquelle il fait allusion, scandaliser si fort le
Journal des Beaux-Arts.



En ce qui concerne notre candidature à un
poste qui n’est pas plus enviable ici qu’en
France, les journaux du pays et nous même
nous avons assez fait connaître nos inten-
tions pour qu'il nous fut permis de croire
que le correspondant bruxellois du Moniteur
ait été lui-même au courant. Nous ne le
cachons pas, c'est précisément pour ce motif
que nous avons demandé des explications au
Moniteur dont on vient de lire la réponse.
Il comprendra que tout en y mettant la plus
grande réserve il était nécessaire, pour nous,
de bien établir les positions.

Ce journal termine son article par une
allusion qui, il voudra bien en convenir, ne
le regardait point et où se revèle de nouveau
l’inexactitude de ses renseignements. L’abs-
tention dont il parle n’est nullement une
affaire politique : c’est simplement et uni-
quement une question de convenance.

S. M. Le Roi vient d’accepter le titre de
Protecteur du Congrès dAnvers.

L’Illustration de Paris, du 16 juin dernier,
a publié un remarquable article sur l’expo-
sition des œuvres de Frédéric Vande Kerk-
hove, à Paris. Nous avons donné un extrait
de cet article dans notre numéro du 30 juin,
mais nous avons omis de citer le nom de
l’auteur. C’est. Al. Lucien Pâté, auteur des
Lacrymae rerum; de Mélodies intimes; à Mo-
lière; à Corneille, autant de productions dont
s’honore la littérature française moderne.
C’est une affirmation nouvelle dont notre
cause a le droit de sc glorifier.

EXPOSITION DE NAMUR.

Mon cher Directeur,

L’exposition de Namur vaut certainement
la peine d’être signalée, et par le nombre des
œuvres exposées (641) et par le mérite de
plusieurs d’entre elles.—Je ne puis, à mon
grand regret, vous transmettre une revue
analytique complète; je dois me borner à
vous transcrire quelques notes prises au
cours de ma visite.

Comme ensemble ce salon marquera : il y
a là des essais d’une audace inimaginable et
il a fallu une grande indulgence chez le jury
d’admission pour ouvrir les portes à de cer-
tains produits aussi affligeants qu’éphémères.
D’un autre côté il y a des œuvres très-re-
marquables. Vous me permettrez de tailler
ma plume pour la partie saine de l’exposi-
tion, laissant le reste où il est ; dans l’ombre
et l’oubli.

Deux, rien que deux pages de grande
peinture, et peinture historique : le Christ
au tombeau, de Bonef,le Doge Foscari dellen-
nebicq. Cette dernière toile est suffisamment
connue ;l’autreest une des meilleures choses
que Bonet ait signées : c’est vigoureusement
peint, bien dessiné, d’une composition
large. — Emm. Vanden Bussche : la Lorely
(légende du Rhin) me plaît par son coloris
vigoureux et le brio de sa composition. —
Vander Ilaegen : Mercator à l’étude, belle tête,
fond singulier ; mains manquées comme ton
et comme lignes.—Blankarts : Le prince Léo-
pold à la bataille de Culm n’offre guère qu’un
intérêt historique; ces mêlées me vont peu.—
Van Loo : la surprise, finement peint ; insuffi-
samment lumineux. —Soubre : Le plus bête des
trois, plein d’esprit, bien dessiné, couleur ex-
cellente—Blanc-Garin : l'Intérieur de l'atelier
du peintre Wauters, aéré, lumineux, coloré,
d’une touche franche et vraie. — Dubois :
Broyant du noir, dessin forcé, teinte sombre,
gamme fortement accentuée; franchement
peint. Dyonisio me parait de beaucoup supé-
rieure :

Tytgadt : Dernier soutien, beau morceau :
la figure de l’aveugle est d’un modelé vigou-
reux, d’une coloration puissante ; celle de
l’enfant est banale ou au moins insignifiante;
peut-être le tableau eût-il gagné à ce que
l’opposition fût moins vive. — Herbo : Pas-
sage di/ficile, charmant de couleur et de
naturel. Les dernières amours, type vrai, cou-
leur locale, bon petit panneau. Rêveuse,
étude ou portrait très-réussi. — Vanaise, la
Sérénade,ou l’influence du bleu dans les arts.
—Goebbels : Tête de nègre, d’un tonalité som-
bre, lumière mitigée, bien modelée. -- Van
tlammée, Au Pérystile, manque de simpli-
cité et dégoût. Modelé vigoureusement, On
dirait de la grande peinture réduite. —
MincJ. Geefs: Y Italienne, fraîcheur et naïveté,
modelé un peu superficiel. — Dewilde: le Dé-
rangement, sujet agréable, joli tableau, plein
de lumière.—Smits : Tête de femme romaine,
superbe et chaude étude : Misères de la
guerre, beaucoup moins heureux.

J. Meerts, toujours fin, toujours brillant
et pétillant de verve et d’esprit ; mais sa Be-
sogne terminée, est-ce bien un contingent
digne de lui? — Toujours le même aussi,
mais frisant de plus en plus le noir dans Im-
pens : Pensive, Mandolini,Bonne vieille,même
aspect, même facture, même palette. Un
peu de variété ne messierait point dans ce
 
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