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NOTES AU JOUR LE JOUR
fête «au bris des amphores et à l'ouverture du minot ». Il
y a donc ici nécessité do traduire 1 '(( j\
£3 ^ sortir pendant le sommeil, sortir quand tout dort, de
même qu'on traduit <=5> f\ <rr> par sortir dans le jour,
sortir pendant le jour. En résumé notre personnage fait
allusion ici à une de ces fêtes de soir, où l'on se rassemblait
pour boire de la bière jusqu'à une heure avancée, comme
aujourd'hui encore les gens des villages du Saîd et de la
Nubie, pour boire la bouzah, la bière douce des Berbérins.
Je puis donc maintenant donner do notre passage une tra-
duction complète, où je me suis efforcé d'être intelligible
sans trop changer aux tournures de l'original. « Si parfois
» on ouvre bouteilles pleines de bière de Qodi et que les gens
» sortent pour faire carousse au dehors, — comme il y a bien
» deux cents grands mâtins et trois cents chiens-loups, cinq
» cents en tout, qui se tiennent tout le long du jour à la porte
» de ma maison — chaque fois que je sors tandis qu'on dort,
» quand on casse le cou aux bouteilles et qu'on ouvre le mi-
» not, je serais exclu [de la fête], si je n'avais le petit chien-
» loup de Mahihou, le scribe royal qui demeure avec moi
» dans ma maison : c'est lui qui me sauve d'eux ». Les cinq
cents chiens n'ont probablement pas été recensés, mais le
nombre, pour être rond, n'en est pas exagéré. Il faut se figu-
rer la maison de notre fonctionnaire située, comme beau-
coup des divans des villes et villages de l'Egypte actuelle,
sur une place irrégulière, ou plutôt sur une sorte de terrain
vague où les chiens du quartier campent soir et matin :
pour peu que la bourgade de Qonqentooui fût importante,
les chiens s'y comptaient par centaines, et le chiffre de
cinq cents ne devait pas être fort éloigné de la vérité. Ils
ne disent rien pendant le jour, mais la nuit, quand on les
dérange pendant leur sommeil, ils harcèlent le passant et
se mettent en bande pour le reconduire à force aboiement,
et, s'ils le peuvent, à coups de dents., hors de leur terri-
NOTES AU JOUR LE JOUR
fête «au bris des amphores et à l'ouverture du minot ». Il
y a donc ici nécessité do traduire 1 '(( j\
£3 ^ sortir pendant le sommeil, sortir quand tout dort, de
même qu'on traduit <=5> f\ <rr> par sortir dans le jour,
sortir pendant le jour. En résumé notre personnage fait
allusion ici à une de ces fêtes de soir, où l'on se rassemblait
pour boire de la bière jusqu'à une heure avancée, comme
aujourd'hui encore les gens des villages du Saîd et de la
Nubie, pour boire la bouzah, la bière douce des Berbérins.
Je puis donc maintenant donner do notre passage une tra-
duction complète, où je me suis efforcé d'être intelligible
sans trop changer aux tournures de l'original. « Si parfois
» on ouvre bouteilles pleines de bière de Qodi et que les gens
» sortent pour faire carousse au dehors, — comme il y a bien
» deux cents grands mâtins et trois cents chiens-loups, cinq
» cents en tout, qui se tiennent tout le long du jour à la porte
» de ma maison — chaque fois que je sors tandis qu'on dort,
» quand on casse le cou aux bouteilles et qu'on ouvre le mi-
» not, je serais exclu [de la fête], si je n'avais le petit chien-
» loup de Mahihou, le scribe royal qui demeure avec moi
» dans ma maison : c'est lui qui me sauve d'eux ». Les cinq
cents chiens n'ont probablement pas été recensés, mais le
nombre, pour être rond, n'en est pas exagéré. Il faut se figu-
rer la maison de notre fonctionnaire située, comme beau-
coup des divans des villes et villages de l'Egypte actuelle,
sur une place irrégulière, ou plutôt sur une sorte de terrain
vague où les chiens du quartier campent soir et matin :
pour peu que la bourgade de Qonqentooui fût importante,
les chiens s'y comptaient par centaines, et le chiffre de
cinq cents ne devait pas être fort éloigné de la vérité. Ils
ne disent rien pendant le jour, mais la nuit, quand on les
dérange pendant leur sommeil, ils harcèlent le passant et
se mettent en bande pour le reconduire à force aboiement,
et, s'ils le peuvent, à coups de dents., hors de leur terri-