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TËLL-EL-YAHOUDÎYÉH
» cornes d'un taureau, et elle avait frappé les impies dans
» At-tostes en At-nobsou ; la boucle de la Majesté de Si-
» bou fit comme avait fait la Majesté de ce dieu (Râ), elle
» aussi. »
C'est là un bon exemple des légendes au moyen desquelles
les Égyptiens prétendaient expliquer le nom de leurs tem-
ples, la naissance des dieux secondaires et l'origine des
reliques et des talismans qu'on y vénérait. La suite du récit
nous apprend que Sibou avait comblé de ses dons le temple
d'At-nobsou, autant que ses prédécesseurs ; les lacunes du
texte et le mauvais état du monument l'interrompent brus-
quement et nous dérobent la fin de cette chronique. Tous
les temples en avaient de semblables dont les unes traitaient
des dieux-rois et les autres se référaient plus modestement
aux rois-hommes des premières dynasties : c'est ainsi que
M. Wilbour a découvert à Sehel, dans la première cata-
racte, le récit d'une famine qu'on mettait au temps de Zosiri,
le troisième roi de la IIIe dynastie. On sait que les listes de
Manéthon nous donnent pour ces anciennes époques la men-
tion de prodiges survenus en Egypte, de gouffres ouverts
soudainement, d'une année où le Nil aurait roulé du miel,
de famines et de guerres : divers savants, et récemment encore
M. L. Stern', ont refusé d'admettre que ces légendes pro-
vinssent de l'ouvrage de Manéthon et ils ont préféré y recon-
naître des additions dues aux abréviateurs grecs du prêtre
égyptien. La découverte de monuments tels que la stèle
Wilbour et le naos d'El-Arish prouve que les Egyptiens
tenaient pour authentiques des légendes semblables et qu'au
besoin ils les consignaient sur leurs monuments. Je ne vois
donc aucune raison de rejeter celles qu'on lit dans les extraits
de Manéthon : c'est de l'histoire fabuleuse, mais l'histoire
fabuleuse telle que les Égyptiens eux-mêmes la contaient,
sans avoir besoin des Grecs pour la leur suggérer.
1. Die Raiidbemerkungen su déni manethonischen Kœnigscanon,
dans la Zeitschrift, 1885, p. 87 sq'q.
TËLL-EL-YAHOUDÎYÉH
» cornes d'un taureau, et elle avait frappé les impies dans
» At-tostes en At-nobsou ; la boucle de la Majesté de Si-
» bou fit comme avait fait la Majesté de ce dieu (Râ), elle
» aussi. »
C'est là un bon exemple des légendes au moyen desquelles
les Égyptiens prétendaient expliquer le nom de leurs tem-
ples, la naissance des dieux secondaires et l'origine des
reliques et des talismans qu'on y vénérait. La suite du récit
nous apprend que Sibou avait comblé de ses dons le temple
d'At-nobsou, autant que ses prédécesseurs ; les lacunes du
texte et le mauvais état du monument l'interrompent brus-
quement et nous dérobent la fin de cette chronique. Tous
les temples en avaient de semblables dont les unes traitaient
des dieux-rois et les autres se référaient plus modestement
aux rois-hommes des premières dynasties : c'est ainsi que
M. Wilbour a découvert à Sehel, dans la première cata-
racte, le récit d'une famine qu'on mettait au temps de Zosiri,
le troisième roi de la IIIe dynastie. On sait que les listes de
Manéthon nous donnent pour ces anciennes époques la men-
tion de prodiges survenus en Egypte, de gouffres ouverts
soudainement, d'une année où le Nil aurait roulé du miel,
de famines et de guerres : divers savants, et récemment encore
M. L. Stern', ont refusé d'admettre que ces légendes pro-
vinssent de l'ouvrage de Manéthon et ils ont préféré y recon-
naître des additions dues aux abréviateurs grecs du prêtre
égyptien. La découverte de monuments tels que la stèle
Wilbour et le naos d'El-Arish prouve que les Egyptiens
tenaient pour authentiques des légendes semblables et qu'au
besoin ils les consignaient sur leurs monuments. Je ne vois
donc aucune raison de rejeter celles qu'on lit dans les extraits
de Manéthon : c'est de l'histoire fabuleuse, mais l'histoire
fabuleuse telle que les Égyptiens eux-mêmes la contaient,
sans avoir besoin des Grecs pour la leur suggérer.
1. Die Raiidbemerkungen su déni manethonischen Kœnigscanon,
dans la Zeitschrift, 1885, p. 87 sq'q.