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EXPLICATION DES PLANCHES

DE LA QUATRIÈME PARTIE.

LA VENDANGE.

PLANCHE PREMIERE

SERVANT DE FRONTISPICE.

Dans cette charmante composition, l'Amour cueille les raisins d'une vigne qui se trouve
hors du cadre, probablement enlacée aux branches d'un orme élevé, ou soutenue par une espèce
de colonne en treillage placée au milieu du tableau, et à l'extrémité de laquelle l'échelle est ap-
puyée (i).

A mesure que le petit vendangeur détache les grappes, il les dépose dans un vase de bois
que lui présente une nymphe. Rien de plus naturel que la position de la jeune fille, de plus
gracieux que la draperie jetée sur son épaule. Cette figure est portée sur une espèce d'arabesque
arrondie qui imite une fleur de lotus, piédestal où peut-être l'équilibre est difficile à garder;
mais ce n'est point une mortelle. De même, les pieds de l'Amour semblent mal assurés, sur les
barreaux qui le supportent; mais c'est un dieu, et il a des ailes. Cette échelle, si incommode
pour de simples et grossiers humains, paraît être du genre de celles dont Mazois a parlé plus
haut (2), en citant le passage de Pline sur l'élévation des vignes de ce pays, quand ies vendan-
geurs stipulaient que, s'ils venaient à se laisser tomber, le propriétaire les ferait enterrer «à ses
frais f3). Les raisins que cueille le hardi vendangeur sont sans doute de cette espèce célèbre
que l'on appelait Pompejana ou Murgentina wa, parce qu'originaire de la ville de Murgente en
Sicile, on l'avait apportée dans les environs de Pompéi (4).

Mazois n'a laissé aucune note pour indiquer le lieu où il a trouvé cette peinture murale, et
les collections que nous avons consultées n'ont pu nous donner le moindre renseignement à
cet égard. Mais Mazois destinait formellement cette première planche à être placée avant la vue
du temple grec et du putéal. Or nous savons que les portiques qui conduisaient aux temples
étaient souvent décorés de tableaux de cette espèce; d'ailleurs, celui que nous appelons à juste
titre notre maître a été amené à parler des échelles des vendangeurs anciens en décrivant le
paysage que l'on aperçoit de l'hémicycle situé dans l'enceinte de l'ancien forum. Nous pouvons
donc conjecturer que cette peinture se trouvait sous l'espèce de propylée d'ordre ionique par
lequel on arrivait dans l'hécatonstylon, au milieu duquel était le temple grec (5). Peut-être
cependant, le sujet bachique de ce tableau engagerait-il quelques lecteurs cà le renvoyer au temple
dlsis, à cause de la fleur de lotus sur laquelle pose la nymphe, et de l'identité que l'on doit
reconnaître entre Osiris et le Bacchus isiaque (6).

(1) On prendrait cette treille pour l'ombre de l'échelle, si le jour qui éclaire les figures ne venait pas de la gauche.

(2) Vol. III, page 21.

(3) Plin.,XIV, 1.

(4) Plin., XIV, 2, 6. — Colum. III, 2.

(5) Voyez tome III, pi. IX bis et suiv.

(6) Voyez, dans ce volume, la description delà planche VIII.
 
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