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AMPHITHÉÂTRE.

PLANCHES XLIII, XLIV, XLV, XLVI, XLVII ET XLVIII,

Dès Fan 490 de Rome, l'usage de faire combattre des hommes entre eux pour le divertisse-
ment des spectateurs setait introduit dans la ville éternelle; et, chose étrange, c'est aux Cam-
paniens, peuple de mœurs très-douces en apparence, que cet usage avait été emprunté. Ceux-ci
portèrent plus tard la fureur de ce genre de spectacles jusqu'à introduire des gladiateurs dans
les salles où ils donnaient des festins (1) : croyant se venger ainsi de leurs voisins et de leurs
implacables ennemis, ils faisaient prendre aux combattants l'armure des Samnites et les dési-
gnaient sous ce nom (2).

Les gladiateurs furent d'abord employés à Rome pour honorer les funérailles des citoyens les
pjus distingués, dont on croyait apaiser les mânes par cette espèce de sacrifice. C'était comme
une réminiscence de l'usage barbare d'immoler des captifs sur la tombe des chefs qui avaient
péri dans le combat. Ainsi, dans l'Iliade, Achille immole douze jeunes Troyens aux mânes de
Patrocle (3). Cette coutume atroce existait également chez les Celtes nos aïeux; elle se retrouve
parmi les peuplades de l'Amérique du Nord. Plus tard, soit par un commencement d'humanité,
soit par une cruauté plus raffinée encore, on eut l'idée de mettre une arme dans la main du
captif pour défendre sa vie : telle est l'origine des jeux sanglants de l'arène. Nous avons vu
dans la première partie de cet ouvrage, qui concerne les tombeaux, les détails de plusieurs
représentations de cette espèce (4). Les premiers combats de gladiateurs furent donnés à Rome
sous le consulat d'Appius Claudius et de M. Fulvius, en l'an 488 de la fondation de la ville, par
M. et D. Brutus, qui prétendaient honorer ainsi la mémoire de leur père (5). Ils ne firent pa-
raître que trois couples de gladiateurs. Mais en l'an 537, les trois fils de M. jEmilius Lepidus
donnèrent au peuple, dans le forum, le spectacle de onze combats singuliers, spectacle qui dura
trois jours. Enfin, en fan 552, les trois fils de Valérius Lsevinus fournirent vingt-cinq couples
de combattants. Le peuple romain prit peu à peu tant de goût à ces spectacles, que les ma-
gistrats qui voulaient lui être agréables lui en offrirent à l'occasion de leur avènement; on cé-
lébra des jeux dans les triomphes et lors de la dédicace des édifices publics; on leur assigna
enfin des époques régulières, sous les noms de jeux quinquennaux, décennaux, etc., etc. Il y

(1) Quin etiam, exhilarare viris convivia caede

Mos olim, et miscere epulis spectacula dira
Certantum ferro, et saepe super ipsa cadentum
Pocula, respersis non parco sanguine mensis.

« Bien plus,c'était autrefois leur coutume d égayer les festins par le carnage et de mêler aux repas le spectacle atroce d'hommes
« combattant le fer à la main, tombant quelquefois parmi les coupes des convives et arrosant la table des flots de leur sang.» SU.

Ital.,XI,5r.

(a) T.-Liv.,IX,4o;Strab.,V,p.a5o.

(3) Homer.,Iliad.XXIlI, i75-

(4) Voyez t. I, p. 46 et suiv., et pi. XXX, XXXI et XXXII. — Mazois promet de donner, en parlant de l'amphithéâtre, tous
les détails qui concernent les jeux publics en général. Nous nous croyons obligé de nous étendre un peu sur ce sujet, pour
faire honneur aux promesses de notre maître.

(5) Valer.-Maxim., II, 4, 7.

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