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7 8 EXPLICATION DES PLANCHES.

avait des gladiateurs de deux espèces. Les uns étaient forcés à embrasser cette profession :
c'étaient des captifs étrangers et des condamnés, la plupart esclaves. Ceux-là obtenaient quel-
quefois la faculté de ne plus combattre dans l'arène, ou même leur affranchissement, quand ils
avaient déployé un courage et une adresse remarquables. Les autres étaient volontaires et se
vouaient à cet état, soit par cupidité, soit par amour de la renommée. Ce dernier motif, et quel-
quefois le désespoir causé par les revers politiques, fit descendre dans l'arène les plus illustres
citoyens et jusqu'à des femmes (i). Les gladiateurs combattaient par couples et quelquefois
en plus grand nombre, en formant une mêlée. Au commencement du combat, ils se ser-
vaient d'armes émoussées; mais bientôt, animés par le bruit du fer et le son de la trompette,
ils prenaient des glaives aiguisés et pointus, soit en, gardant leurs cuirasses et leurs boucliers,
soit pour combattre sans aucune armure défensive. Les uns n'avaient d'arme offensive qu'une
épée; d'autres en tenaient une de chaque main, et on les appelait dimachœri (2). Il y avait les
secutores qui, outre l'épée, portaient une massue garnie de plomb : quelques archéologues
les ont confondus avec les mirmillons, Thraces ou Gaulois. Ceux-ci portaient une épée, un
bouclier et un casque sur lequel était représenté un poisson, nommé, dit-on, Mormyros. C'est à
cause de ce dernier emblème que le rétiaire, armé d'un filet et d'un trident, chantait en atta-
quant le mirmillon : « Je ne t'en veux pas, je n'en veux qu'à ton poisson : Gaulois, pourquoi
« me fuis-tu? » (3) Ils combattaient quelquefois au premier sang; mais, le plus souvent, comme
s'exprime Tite-Live, sine missione (4), jusqu'à la mort d'un des deux adversaires. Les gladiateurs
vivaient en général par familles^ comme on l'a vu lorsqu'il s'est agi d'Ampliatus (5), et se trou-
vaient sous la conduite d'un lanista qui les faisait instruire dans l'art de manier les armes. Sou-
vent des hommes puissants avaient de ces familles à leurs ordres, et Ton sait dans quel péril
elles mirent la république lors de la révolte de Spartacus et de la conjuration de Catilina.
Auguste se vit un jour sur le point d'être enlevé par un parti de gladiateurs qui étaient sortis
de la ville; et sous l'empereur Probus, en l'an de J. C. 281, environ quatre-vingts de ces hom-
mes intrépides, au lieu de verser leur sang pour l'amusement d'une vile populace, massacrèrent
leurs chefs, remplirent les rues de Rome de terreur et de carnage, et furent enfin taillés en
pièces par les troupes régulières, auxquelles ils opposèrent une résistance désespérée.

Mais les gladiateurs n'étaient pas les seuls arenarii ou combattants de l'arène. Pour une autre
espèce de jeux non moins cruels, il y avait encore les bestiaires, parmi lesquels les venatores
ou chasseurs, soit volontaires, soit contraints, qui combattaient les bêtes féroces à main armée. Les
autres malheureux condamnés, des chrétiens sous les premiers empereurs, étaient livrés, nus et
sans armes, quelquefois même les pieds et les mains liés, à la fureur des animaux qu'on

lâchait dans l'arène (6).

Primitivement, les combats de gladiateurs et les venationes se donnaient sur la tombe même
des morts en l'honneur desquels on célébrait les jeux. Bientôt, les premiers eurent lieu dans le
forum, et les seconds dans le cirque. C'est dans le cirque en effet que, pendant les jeux offerts
par Pompée, des éléphants furieux brisèrent les barrières qui les séparaient des spectateurs. Cet
accident, joint à l'incommodité d'un local tel que le cirque, qui était très-allongé et séparé en deux

(1) Suet., Dom., 4; Stat, Sylv. I, 6, 53.

(2) Inscr. Apud. Mur. 613, 3.—Voyez aussi quatre statues, provenant de la casafamese, dont le dessin se trouve dans le
Real museo borbonico, t. V, pi. 6 et 7; t. Vin, pi. 7 et 8.

(3) Festus, sub verbo Retiarius.

(4) T.-Liv. XLI, 20.

(5) Tom. I, p. 46 et suiv.

(6) Cic. ad Q. fratr. II, 6. - Tert., Apol. 9.
 
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