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EXPLICATION DES PLANCHES. 79

parties dans sa longueur par la spina (i), engagea Jules-César, durant sa dictature, à cons-
truire dans le Champ de Mars une enceinte de bois pour donner une venatio. Ce ôéaxpov wwtrrrax&v,
dont sans doute le double théâtre de Curion avait donné l'idée(2), fut appelé amphithéâtre, parce
qu'il était tout entouré de sièges, aucun côté n'étant réservé pour la scène (3). Le premier am-
phithéâtre permanent fut construit partie en pierres, partie en bois, par Statilius Taurus. On dit
que cette entreprise fut provoquée par Auguste, qui aimait passionnément les combats d'ani-
maux. Cet édifice fut brûlé sous le règne de Néron et restauré par cet empereur : mais Vespasien
ne le trouvant pas assez magnifique, entreprit la construction de l'amphithéâtre de Flavien, ap-
pelé Colossée, parce qu'il était placé près du colosse de Néron, et par corruption Colisée. Com-
mencé par Vespasien, il ne fut terminé que par son fils Titus. On dit que les sommes qu'il coûta
auraient suffi à la construction d'une capitale entière. Douze mille Juifs y travaillèrent après la
destruction de Jérusalem. Neuf mille animaux sauvages, si l'on en croit Dion Cassius, et cinq
mille seulement, si l'on en croit Eutrope, y furent tués lors de sa dédicace. Après cette chasse
colossale, l'arène fut transformée en un lac, et une naumachie, l'image d'un combat naval, y fut
offerte aux spectateurs. L'eau était amenée par des canaux souterrains (4) qui ont été décou-
verts en i8i3, ainsi que les loges où l'on gardait les bêtes féroces en attendant la représenta-
tion; mais ces excavations devenant un cloaque fangeux, on a été obligé de les combler. Le Co-
lisée est le monument le plus imposant que nous a laissé la grandeur romaine : les pyramides
l'emportent par la masse seule des rochers entassés qui les composent, mais non certes par le
génie de l'architecte. Six siècles et les efforts des barbares de plusieurs âges ont éprouvé sa soli-
dité, qui a suggéré à Beda cette espèce de prophétie : ce Tant que le Colisée sera debout, Rome
« durera comme lui; quand le Colisée tombera, Rome tombera aussi; et quand Rome aura
« tombé, le monde sera près de sa fin. »

Revenons à Pompéi et à son amphithéâtre, dont la description nous fournira l'occasion de
rappeler quelques détails propres à compléter les généralités qui précèdent.

Nous avons déjà parlé du goût des Campaniens pour les jeux de l'arène. Une anecdote de
Tacite, rapportée par Mazois, dans l'introduction du premier volume (5), avait révélé l'existence
d'un amphithéâtre h. Pompéi, et l'espérance de le découvrir avait été confirmée par les affiches
inscrites sur l'album et à la basilique (6). Cette espérance fut réalisée dès i8i3, époque de la
découverte de l'amphithéâtre qui nous reste à décrire. Mais auparavant tirons encore une con-
clusion du récit de Tacite ; c'est que, si l'amphithéâtre, comme on le pense, pouvait contenir au
moins vingt mille hommes, une partie de ces spectateurs appartenait aux villes et aux bourgades

voisines.

Si l'on suit la rue qui conduit à la porte du Sarno, et que tournant à droite derrière le pa-
lais de Julia Félix, on se dirige vers l'angle que forme en cet endroit le mur de la ville, on
découvre devant soi l'amphithéâtre tel qu'il est représenté à la planche XLIII. A gauche, après
une petite rue, se trouve une fabrique que quelques voyageurs prennent pour l'entrée du forum
boarium, mais dont nous verrons plus loin la destination véritable. A droite, des ruines qui
ne sont point encore déblayées; en face, un double escalier, soutenu par six arcades, et condui-

qu

(1) La spina, ou Yagger, était un mur fort bas qui supportait des obélisques, des piliers,des statues et d'autres ornements, et
li régnait dans toute la longueur du cirque.

(2) Voyez les considérations sur le Théâtre des anciens, par Mazois.

(3) Dion. Cass., XLIII.

(4) Fulvius, De mirabilibus Urbis, liv. I.

(5) Tom. I, p. 11 et 12. — Tacit., Annal. XIV.

(6) Tom. III, frontispice, et p. 46.

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