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CONSIDÉRATIONS

SUR LA FORME ET LA DISTRIBUTION

DES

THEATRES ANTIQUES,

Par feu M. MAZOIS (i).

En lisant ce qui nous reste des poètes tragiques et comiques de l'antiquité, l'imagination se re-
porte à ces représentations théâtrales où un peuple entier venait, à la suite des solennités les
plus saintes, au milieu des fêtes de la patrie, donner des larmes aux douleurs d'OEdipe et d'An-
tigone, ou se livrer avec Aristophane et Plaute à toute l'hilarité que peut inspirer la peinture maligne
ou naïve des ridicules et des vices. On cherche à se figurer ces vastes enceintes décorées de mar-
bres précieux, de colonnes, de bas-reliefs, de bronzes, de statues, et dont les gradins nom-
breux, couverts de milliers de spectateurs, devaient offrir un coup d'œil si imposant, si différent
de celui qu'offrent nos salles modernes.

Plusieurs auteurs, livrés à l'étude des monuments antiques, et entre autres Palladio, ont
cherché, à l'aide des descriptions de Vitruve et de quelques ruines trop dégradées, à reproduire
l'ensemble des théâtres anciens; mais la révélation complète de cette espèce de mystère archéolo-
gique était réservée à notre siècle : nous n'avons plus besoin d'interroger des débris épars, d'inter-
préter des vestiges douteux ; plusieurs théâtres nous ont été enfin rendus tels qu'ils existaient, il
y a dix-huit cents ans, au moment où les cendres du Vésuve les ensevelirent. Les marbres, les
bronzes les peintures, les bois carbonisés, les indices des machines existent encore, et tel est
l'effet que produit cette conservation miraculeuse, qu'en se trouvant au milieu de ces théâtres où
rien ne semble manquer que les spectateurs, on écoute si l'écho n'a pas conservé quelques sons
des derniers accents de l'acteur.

C'est donc principalement à l'aide des théâtres d'Herculanum et de Pompéi que nous allons
donner la description des théâtres des anciens. Nous ne citerons point ceux qui existent ailleurs,
parce que ceux-ci sont les plus complets, et qu'ils sont tellement conformes aux descriptions

(i) En lisant les comédies et les tragédies tant grecques que latines qui sont parvenues jusqu'à nous, il n'est personne qui
ne sente très-souvent que, pour en comprendre plusieurs scènes et situations, il faudrait mieux connaître les formes des
théâtres sur lesquels elles étaient représentées. Je désirais donc mettre à la tête du Théâtre des Latins une dissertation qui
eût contenu des recherches sur la forme et la distribution de ces monuments. Mais bien que j'eusse autrefois visité les
théâtres d'Herculanum et de Pompéi; bien que j'eusse lu avec attention les ouvrages des savants qui, tels que Boulanger et
Boindin, ont longuement disserté sur les jeux scéniques des anciens, je n'avais pu encore résoudre plusieurs questions
relatives aux décorations de la scène, au jeu des machines, etc., etc. J'appris alors que M. Mazois, jeune artiste dont je
connaissais les talents et l'érudition, était de retour de l'Italie, où il a passé plusieurs années, uniquement occupé de l'étude
des monuments antiques. Je le consultai, et il voulut bien, non-seulement tracer le plan d'un théâtre antique d'après ceux
qu'il venait d'étudier, mais rédiger la notice que nous offrons ici au lecteur. Elle m'a paru résoudre en grande partie les diffi-
cultés qui m'arrêtaient dans mon travail, et atteindre le but que je m'étais proposé. Am. D.

Telle est la note par laquelle M. Amaury Duval, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, chargé de rédiger
les dissertations qui devaient faire partie de la collection du Théâtre des Latins, annonça le travail de Mazois qu'il substi-
tuait au sien. Il fut tellement satisfait de ces Considérations, qu'il renonça à traiter lui-même les questions que le jeune archi-
tecte avait abordées et résolues, la plupart d'une manière neuve et avec une grande sagacité.

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