EXPLICATION DES PLANCHES. I9
tous les calculs établis de cette manière, c'est que les entre-colonnements n étaient pas tous égaux,
comme Mazois Ta reconnu d'après des traces irrécusables, et comme nous l'exposerons tout
à l'heure. Le double entre-colonnement que l'on remarque entre les colonnes du pourtour et le
mur de la cella, fait de ce temple un pseudo-diptère octostyle (i) qui ne diffère de celui de
Vitruve que par le nombre des colonnes de côté, onze au lieu de quinze ou dix-sept.
On voit, par les tronçons qui subsistent encore, que ces colonnes étaient d'ordre dorique,
qu'elles avaient trois pieds dix pouces de diamètre à leur base, et trois pieds à la partie supé-
rieure. L'abacus était un carré de quatre pieds onze pouces de côté; et le chapiteau présente
cela de remarquable, que l'ouvrier n'a taillé dans la même pierre aucune partie du fût de la
colonne, tandis que dans les plus beaux exemples qui nous soient restés de l'ordre dorique, on
remarque entre le chapiteau et la partie supérieure du fût une continuité qui produit un fort
bon effet. La grande hauteur de tout ce chapiteau, qui n'a pas moins d'un pied dix pouces, et
la hardiesse de sa coupe saillante, semblable à celle des chapiteaux de Paestum, sont des carac-
tères d'une construction très-ancienne. Aussi fait-on remonter ce temple à la période étrusque.
Un de ces chapiteaux se trouve par terre à côté des deux tronçons de colonne représentés à
la figure première.
L'entre-colonnement est très-remarquable, en ce qu'on lui reconnaît trois dimensions différentes,
pour les côtés, les angles et les façades. Ces trois dimensions sont:
Pour les côtés, un diamètre et un quart;
Pour les façades, un diamètre ;
Pour les angles, trois quarts de diamètre.
En outre, l'entre-colonnement du milieu de la façade est plus large que les autres; ce qui se
rapporte à la disposition d'une harmonie parfaite que l'on désigne sous le nom deustyle (2).
Les ébranlements qu'a soufferts l'édifice, et dont la fente ou la lézarde représentée sur le
plan peut donner une idée, expliquent les légères différences que l'on remarque encore entre
plusieurs entre-colonnements : ces différences ne sont nullement proportionnelles, et l'on sait
que les dimensions se prenaient toujours par parties aliquotes du diamètre de la colonne. Nous
voilà bien loin dupycnostyle même qui, offrant la plus serrée des dispositions admises par Vi-
truve avait un diamètre et demi (3); mais ce peu d'espace est précisément le caractère des
constructions véritablement grecques, que l'architecte romain n'avait pas entrepris de décrire. Ce
qu'il y a de plus remarquable ici, c'est la différence des entre-colonnements des faces et de
ceux des côtés. Car celle des angles n'est pas sans exemple : dans le temple de Thésée à Athè-
nes (4), on voit que les huit entre-colonnements des angles ne sont à peu près que d'un diamètre
et demi, tandis que les autres ont environ un diamètre et trois quarts. De même, au temple de
Minerve (5), l'architecte a donné aux premiers un diamètre et aux seconds un diamètre et un
quart. C'est une précaution que l'on prenait pour assurer la solidité de l'édifice.
Le temple entier occupe un espace rectangulaire d'environ quatre-vingts pieds de long sur
cinquante de large. Il est élevé sur un podium qui forme cinq degrés, toujours le nombre
impair. Mais comme ces degrés étaient fort élevés et très-incommodes, on a construit postérieu-
rement, au milieu de la façade du sud, un perron de sept marches.
(1) Voyez ci-dessus l'Essai sur les Temples, page 9.
(2) Voyez l'Essai sur les Temples, page 10.
(3) Voyez l'Essai sur les Temples, page 11.
(4) Spon, Ant. d'Ath., Vol. III, p. 39, pi. V.
(5) Spon, Ant. d'Ath., Vol. II, p. i5, pi. V.
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tous les calculs établis de cette manière, c'est que les entre-colonnements n étaient pas tous égaux,
comme Mazois Ta reconnu d'après des traces irrécusables, et comme nous l'exposerons tout
à l'heure. Le double entre-colonnement que l'on remarque entre les colonnes du pourtour et le
mur de la cella, fait de ce temple un pseudo-diptère octostyle (i) qui ne diffère de celui de
Vitruve que par le nombre des colonnes de côté, onze au lieu de quinze ou dix-sept.
On voit, par les tronçons qui subsistent encore, que ces colonnes étaient d'ordre dorique,
qu'elles avaient trois pieds dix pouces de diamètre à leur base, et trois pieds à la partie supé-
rieure. L'abacus était un carré de quatre pieds onze pouces de côté; et le chapiteau présente
cela de remarquable, que l'ouvrier n'a taillé dans la même pierre aucune partie du fût de la
colonne, tandis que dans les plus beaux exemples qui nous soient restés de l'ordre dorique, on
remarque entre le chapiteau et la partie supérieure du fût une continuité qui produit un fort
bon effet. La grande hauteur de tout ce chapiteau, qui n'a pas moins d'un pied dix pouces, et
la hardiesse de sa coupe saillante, semblable à celle des chapiteaux de Paestum, sont des carac-
tères d'une construction très-ancienne. Aussi fait-on remonter ce temple à la période étrusque.
Un de ces chapiteaux se trouve par terre à côté des deux tronçons de colonne représentés à
la figure première.
L'entre-colonnement est très-remarquable, en ce qu'on lui reconnaît trois dimensions différentes,
pour les côtés, les angles et les façades. Ces trois dimensions sont:
Pour les côtés, un diamètre et un quart;
Pour les façades, un diamètre ;
Pour les angles, trois quarts de diamètre.
En outre, l'entre-colonnement du milieu de la façade est plus large que les autres; ce qui se
rapporte à la disposition d'une harmonie parfaite que l'on désigne sous le nom deustyle (2).
Les ébranlements qu'a soufferts l'édifice, et dont la fente ou la lézarde représentée sur le
plan peut donner une idée, expliquent les légères différences que l'on remarque encore entre
plusieurs entre-colonnements : ces différences ne sont nullement proportionnelles, et l'on sait
que les dimensions se prenaient toujours par parties aliquotes du diamètre de la colonne. Nous
voilà bien loin dupycnostyle même qui, offrant la plus serrée des dispositions admises par Vi-
truve avait un diamètre et demi (3); mais ce peu d'espace est précisément le caractère des
constructions véritablement grecques, que l'architecte romain n'avait pas entrepris de décrire. Ce
qu'il y a de plus remarquable ici, c'est la différence des entre-colonnements des faces et de
ceux des côtés. Car celle des angles n'est pas sans exemple : dans le temple de Thésée à Athè-
nes (4), on voit que les huit entre-colonnements des angles ne sont à peu près que d'un diamètre
et demi, tandis que les autres ont environ un diamètre et trois quarts. De même, au temple de
Minerve (5), l'architecte a donné aux premiers un diamètre et aux seconds un diamètre et un
quart. C'est une précaution que l'on prenait pour assurer la solidité de l'édifice.
Le temple entier occupe un espace rectangulaire d'environ quatre-vingts pieds de long sur
cinquante de large. Il est élevé sur un podium qui forme cinq degrés, toujours le nombre
impair. Mais comme ces degrés étaient fort élevés et très-incommodes, on a construit postérieu-
rement, au milieu de la façade du sud, un perron de sept marches.
(1) Voyez ci-dessus l'Essai sur les Temples, page 9.
(2) Voyez l'Essai sur les Temples, page 10.
(3) Voyez l'Essai sur les Temples, page 11.
(4) Spon, Ant. d'Ath., Vol. III, p. 39, pi. V.
(5) Spon, Ant. d'Ath., Vol. II, p. i5, pi. V.
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