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EXPLICATION DES PLANCHES. 23

Presque tous les voyageurs et les antiquaires ont cru que le petit temple dont il s'agit avait été
consacré à Esculape (i). D'autres y ont vu un temple de Jupiter et de Junon (2). Ces opinions
sont fondées sur l'examen plus ou moins attentif de trois statues de terre cuite qui ont été
trouvées dans les ruines de cet édifice. Ces monuments de la plastique des anciens peuvent
appartenir, non pas aux premiers temps de l'art, mais à une époque assez avancée de la période
romaine, et ce sont au moins des copies fort estimables de chefs-d'œuvre d'artistes grecs.
Winckelmann, qui les a examinés le premier, a cru y voir Esculape avec une Hygie. Il ne nomme
pas la troisième figure. Selon Gaspard Vinci (3), ce serait un Esculape, un Jupiter, et une Junon.
D'un autre coté, M. Giovan-Batista Finati, dans sa première description du musée royal Bour-
bonien, combat l'opinion de Winckelmann; et où celui-ci a vu un Esculape, il trouve un Jupiter.
Il est vrai que dans l'explication des planches du Real Museo Borbonico (4), M. Finati revient à
la pensée qu'il avait d'abord rejetée. Dans le chaos de ces opinions diverses, le chapiteau dont
nous parlons apporte une lumière nouvelle. La tête dont il est orné au lieu de rosace n'a-t-elle pas
le caractère bien connu de celle de Neptune? N'est-ce point là leplacidum caput du poète latin (5)?
En outre, les feuilles qui remplacent l'acanthe, l'olivier ou le laurier, n1 ont-elles pas quelques-uns
des caractères d'une plante marine? Si enfin nous nous reportons aux statues, le caractère de la
parenté n'explique-t-il pas comment le dieu des mers a été pris pour son frère le dieu du ciel,
ou pour le petit-fils de celui-ci? Tels sont en partie les motifs qui, sans doute, ont porté feu Mazois
à se conformer à l'opinion vulgaire, à l'espèce de tradition qui sur les lieux mêmes désigne
comme un Temple de Neptune l'édifice que nous décrivons. Peut-être en avait-il de plus solides
encore, dont il ne reste pas de traces dans ses notes. Pour nous, il y aurait une raison puissante
de ne pas douter, quand nous n'aurions pour tout argument que l'autorité de l'illustre défunt,
consignée dans une inscription de sa main au bas de la figure.

Il y a du reste une cause générale qui rend assez difficile la tâche de l'antiquaire et de l'artiste,
quand il s'agit de rétablir chaque débris de cette espèce à sa place primitive. Lors des premières
découvertes, on s'est empressé de fermer les lieux qui étaient encore enclos, et d'y mettre sous
clef tout ce que l'on rencontrait de précieux, sans prendre note de l'endroit où chaque objet avait
été trouvé. C'est donc par une simple conjecture que nous pouvons assigner la place du petit autel
circulaire représenté à la figure 5. Il était dans le sanctuaire de Neptune; et c'est de là qu'il pro-
vient peut-être. Le chapiteau dorique, figure 4, qui se trouve dans l'aréa près de l'entrée, appar-
tenait sans doute à Tune des deux colonnes du petit porche.

Ce que l'enceinte de ce temple offre aujourd'hui de plus remarquable et de mieux conservé,
c'est l'autel placé au milieu de l'aréa et au pied des degrés. On en voit le dessin à la figure 3
de la planche VI. Rien de plus correct que la frise ionique dont le profil est répété en grand à la
droite du premier dessin. Rien de plus élégant que le soubassement dont le développement occupe
la gauche. Grâce à un heureux alliage de richesse et de simplicité, ce morceau d'architecture
l'emporte de beaucoup, quant à l'effet général, sur le tombeau tant vanté des Scipions.

(1) Voyage à Naples, déjà cité, p. 23a.

(2) Carlo Bonducci, Pompeï descritta, p. 186.

(3) Descrizione délie ruine di Pompeï, 2a éd. Napoli, i83o, p. 128.

(4) Vol. VIII. tav. XXIX, p. 5.

(5) Virg., Mn., lib. I, 127.

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