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Savoie ; elle y resta jusqu’en i 799 ,
époque à laquelle on la transporta
à Paris, où elle est exposée dans le
Cabinet des Antiques de la Biblio-
thèque nationale. Cette table est de
Bronze ; le fond en est devenu cou-
leur de marron, et la teinte en est
inégale; elle a trois pieds dix pouces
de longueur , et deux pieds trois
pouces neuf lignes de largeur. Les
figures sont gravées avec très-peu
de profondeur, ou plutôt 011 en a
seulement creusé les traits et les
contours , qu’on a remplis par des
Ji 1 et s d’argent incrustés; il est évi-
dent cependant que quelques-uns
des traits les plus tins qui forment
le dessin des ligures ne sont pas in-
crustés , mais seulement argentés,
c’est-à-dire que l’argenta été préci-
pité sur le bronze d’une liqueur qui
le tenoit en dissolution. Ilparoîtque
ceux qui, dans le sac de Mantoue,
se sont emparés de ce monument,
croyoient qu’en arrachant quelques-
unes des plaques d’argent d’une plus
grande étendue qui s’y trouvoient
incrustées, il eu résultèrent pour eux
un bénéfice ; mais ces plaques sont
très-minces, et l’incrustation est faite
avec beaucoup de soin ; ils s’apper-
çurent bientôt que l’argent qu’on
pouvoit en détacher ne valoit pas
la peine que cela leur causoit. On
voit encore les places d’où des
plaques d’argent ont été arrachées.
Heureusement la table étant di-
visée en plusieurs compartimens ,
les mêmes figures , ou du moins
des figures analogues, y sont re-
produites, de sorte que celles qui
sont encore intactes, font voir l’état
dans lequel ont été trouvées les au-
tres figures mutilées actuellement.
La figure principale de cette table ,
et qui s’y trouve placée au milieu ,
est■ Isis ; c’est pourquoi elle porte
le nom de table Isiaque. Sur cha-
cune de ses quatre faces, qui sont
coupées à angles droits , cette table
reçoit des bandes de bronze , qui,
moins épaisses que le dessus de la
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table, viennent s’appliquer, carré-
ment, et se réunissent aux quatre
angles de la table, la font paroître
épaisse de deux pouces. Les quatre
bandes sont, comme le dessus,
chargées de figures hiéroglyphiques.
Il seroit possible qu’anciennemeut
cette table eût été montée sur un
pied séparé.
Ce monument est devenu le sujet
des recherches de plusieurs s'avans
antiquaires. L’ouvrage le plus éten-
du, et le plus savant écrit pour l’ex-
pliquer, est celui de Laur. Pigno-
rius , intitulé * Mens a Isiaca, qua
sacrorum apud Ægyptios ratio et
simulacra subjeclis tabulis æneis
si/nul exhibentur et explicanlur ;
edit. 11 r : Amslelod. 1669, in-40.
O n peut aussi consulter V(Edipus
Ægypt. deKiRCHER, t. ni.Synt. r
— Montfaucon , dans son Anti-
quité expliquée , t. n , partie 2,
•liv. 2, ch. 1-3 ; —les Voyages de
Keysler, t. r, p. 194 de l’édit.
in-40 t —-Banier , dans saMytho-
logie. Mais un des commentateurs
les plus ingénieux de cette, table a
été Jablonsxy, daus les Miscel-
lan. Berolin. t. vi , p. 33g et t. vu,
p. 070 et suiv. Il regarde cette table
comme un calendrier de fêtes à
l’usage desÆgyptiens qui habitaient
Rome ; la surface de la table Tsia-
que est divisée en trois grands espa-
ces, ce qu’il considère comme mie
conformité avec la triple division de
l’année ægyptienne ; il pense que ce
monument n’a été exécuté qu’au deu-
xième ou au troisième siècle de 1ère
vulgaire. Dans les deux mémoires
indiqués, Jablonsky explique une
partie des figures delà table Isiaque;
on trouve encore plusieurs opi-
nions sur le même objet, dans son
Panthéon Ægypùorum ( Franco!’,
ad Yiadr. 1760, gr. in-8° ), com-
posé de trois parties dans lesquelles
il comptait d’abord donner une ex-
plication complète de ce monu-
ment ; par la suite, il changea d’idée,
d’abord parce que le PajUkeon con-
Savoie ; elle y resta jusqu’en i 799 ,
époque à laquelle on la transporta
à Paris, où elle est exposée dans le
Cabinet des Antiques de la Biblio-
thèque nationale. Cette table est de
Bronze ; le fond en est devenu cou-
leur de marron, et la teinte en est
inégale; elle a trois pieds dix pouces
de longueur , et deux pieds trois
pouces neuf lignes de largeur. Les
figures sont gravées avec très-peu
de profondeur, ou plutôt 011 en a
seulement creusé les traits et les
contours , qu’on a remplis par des
Ji 1 et s d’argent incrustés; il est évi-
dent cependant que quelques-uns
des traits les plus tins qui forment
le dessin des ligures ne sont pas in-
crustés , mais seulement argentés,
c’est-à-dire que l’argenta été préci-
pité sur le bronze d’une liqueur qui
le tenoit en dissolution. Ilparoîtque
ceux qui, dans le sac de Mantoue,
se sont emparés de ce monument,
croyoient qu’en arrachant quelques-
unes des plaques d’argent d’une plus
grande étendue qui s’y trouvoient
incrustées, il eu résultèrent pour eux
un bénéfice ; mais ces plaques sont
très-minces, et l’incrustation est faite
avec beaucoup de soin ; ils s’apper-
çurent bientôt que l’argent qu’on
pouvoit en détacher ne valoit pas
la peine que cela leur causoit. On
voit encore les places d’où des
plaques d’argent ont été arrachées.
Heureusement la table étant di-
visée en plusieurs compartimens ,
les mêmes figures , ou du moins
des figures analogues, y sont re-
produites, de sorte que celles qui
sont encore intactes, font voir l’état
dans lequel ont été trouvées les au-
tres figures mutilées actuellement.
La figure principale de cette table ,
et qui s’y trouve placée au milieu ,
est■ Isis ; c’est pourquoi elle porte
le nom de table Isiaque. Sur cha-
cune de ses quatre faces, qui sont
coupées à angles droits , cette table
reçoit des bandes de bronze , qui,
moins épaisses que le dessus de la
I S I
table, viennent s’appliquer, carré-
ment, et se réunissent aux quatre
angles de la table, la font paroître
épaisse de deux pouces. Les quatre
bandes sont, comme le dessus,
chargées de figures hiéroglyphiques.
Il seroit possible qu’anciennemeut
cette table eût été montée sur un
pied séparé.
Ce monument est devenu le sujet
des recherches de plusieurs s'avans
antiquaires. L’ouvrage le plus éten-
du, et le plus savant écrit pour l’ex-
pliquer, est celui de Laur. Pigno-
rius , intitulé * Mens a Isiaca, qua
sacrorum apud Ægyptios ratio et
simulacra subjeclis tabulis æneis
si/nul exhibentur et explicanlur ;
edit. 11 r : Amslelod. 1669, in-40.
O n peut aussi consulter V(Edipus
Ægypt. deKiRCHER, t. ni.Synt. r
— Montfaucon , dans son Anti-
quité expliquée , t. n , partie 2,
•liv. 2, ch. 1-3 ; —les Voyages de
Keysler, t. r, p. 194 de l’édit.
in-40 t —-Banier , dans saMytho-
logie. Mais un des commentateurs
les plus ingénieux de cette, table a
été Jablonsxy, daus les Miscel-
lan. Berolin. t. vi , p. 33g et t. vu,
p. 070 et suiv. Il regarde cette table
comme un calendrier de fêtes à
l’usage desÆgyptiens qui habitaient
Rome ; la surface de la table Tsia-
que est divisée en trois grands espa-
ces, ce qu’il considère comme mie
conformité avec la triple division de
l’année ægyptienne ; il pense que ce
monument n’a été exécuté qu’au deu-
xième ou au troisième siècle de 1ère
vulgaire. Dans les deux mémoires
indiqués, Jablonsky explique une
partie des figures delà table Isiaque;
on trouve encore plusieurs opi-
nions sur le même objet, dans son
Panthéon Ægypùorum ( Franco!’,
ad Yiadr. 1760, gr. in-8° ), com-
posé de trois parties dans lesquelles
il comptait d’abord donner une ex-
plication complète de ce monu-
ment ; par la suite, il changea d’idée,
d’abord parce que le PajUkeon con-