Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Millin, Aubin L.
Dictionnaire des beaux-arts (Band 2): Dictionnaire des beaux-arts — Paris, 1806 [Cicognara, 2167B]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.23928#0579
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
N A ï

Nacelle, est, eri architecture,
une moulure creuse en demi-ovale ,
qu’on appelle aussi , gorge , ou
scotie, ou rond-creux, ou trochile.

Nacre de perle. La nacre de
perle est la valve la plus plate de
cette espèce de moule large et plate
connue sous le nom de moule mar-
gariiifère. La couleur argentée,
irisée et chaloj^ante de cette sub-
stance s’observe encore sur la partie
intérieure de plusieurs coquilles ,
particulièrement de celles à qui on
a enlevé leur enveloppe extérieure
qu’on appelle drap marin , et que
les véritables connoisseurs , les
scrutateurs éclairés de la nature se
gardent bien de leur faire ôter.
On voit une grande quantité de
lames de nacre de perle gravées et
taillées pour faire des plaques de
tabatières , des jetons , des fiches
pour le jeu. Cette substance est en-
tièrement tendre et fragile, et c’est
pour cela que malgré la facilité
avec laquelle on l’entame , elle n’a
pas été employée par les grands
artistes. On ne peut pas assurer
que les graveurs grecs et romains
ayent employé cette matière , quoi-
qu’il soit probable qu’ils ne l’ont
pas négligée , aucun écrivain ne le
certifie, aucun monument ne Tat-
teste. Mais les artistes modernes ,
principalement les graveurs alle-
mands , ont employé la nacre de
perle. Ils s’en sont sur-tout servis
pour faire des camées, mais il existe
peu de morceaux remarquables de
celte sorte , on en cite cependant
quelques-uns qui sont d’une grande
délicatesse. M. Crozat possédoit un
très - beau portrait de Henri iv,
en basse taille, sur un morceau de
nacre.

Naïf. Dans les arts, comme dans
les lettres , il est plus aisé d’être
grand , noble , élevé, fin, délicat,
que d’être naïf , et cependant la
naïveté est la preuve d’un grand
talent, lorsqu’il s’agit de traiter les
expressions douces qui conviennent

N A I 671

à la beauté accompagnée de la jeu-
nesse. La crainte , la tendresse, la
grâce, la douleur, sont d’aulant
plus touchantes dans les jeunes per-
sonnes , qu'elles sont plus naïves.
Des monvemens faciles sont tou-
jours naturels ; mais pour qu’ils
soient naïfs, ils doivent être pro-
duits par la candeur. Les enfans du
Dominiquin sont naïfs,ses femmes
sont quelquefois naïves. Le Sueur a
très - bien exprimé la naïveté du
jeune âge. Dans l’un de ses tableaux
faits pour le cloître des Chartreux ,
et qu’on voit à présent dans le pa-
lais du Sénat conservateur , un jeune
novice , les yeux baissés, plaît par
sa modestie naïve. Le seuhconseil
qu’on puisse donner aux artistes
pour les conduire à exprimer la
naïveté , c’est d’en bien observer
les mouvemens dansla nature ; mais
ils échappent aisément par leur ex-
trême simplicité. Il est essentiel de
les saisir avec la plus grande pré-
cision , sinon c’est un contre-sens
ridicule.

Nains ; chez les anciens , c’étoit
pour les riches la mode d'avoir ,
parmi ses esclaves, des nains plus
ou moins laids; ce goût avoit été
poussé très-loin, et avoit passé des
Grecs dégénérés après les temps d’A-
lexandre , aux Romains dégénérés
sous les empereurs. Casaubon a re-
cueilli sur ce point de bons maté-
riaux dans ses remarques sur le cha-
pitre. 83 delà Vie d’Auguste, par
Suétone. Les anciens ne confon-
doient pas cependant les vérilables
nains, nani,pianili, avec les petits
monstres à grosse tête que Suétone
distingue des précédens , et qu’il
appelle disiorli. Les nains éloient
des espèces de pygmées , d’ailleurs
très-bien faits. Les Orientaux de
tous les temps ont raffiné sur les
plus cruelles mutilations des hom-
mes , c’est d’eux que l’art d’empê-
cher l’accroissement, et de créer
pour ainsi dire des nains artifi-
ciels , avoit passé aux Grecs et aux
 
Annotationen