DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.66010#0232
140 Les Merveilles Parlantes
Rome avoit guerre sur les bras,
Et 1'ennemi vainqueur la tenoit fort preslee,
Dans la crainte & dans l’embarras,
De voir la grandeur abaissee :
Ses meilleurs Generaux étoienr blessèz ou morts •
Elle étoit hors d’état d’aucuns autres efforts :
La République enfin se croyant lors perdue,
Pour faire un Dictateur jetta sur moi la vue $
De la part du Sénat on me tira des champs,
Où. pour lors occupé de mes soins innocens,
Je conduisois content mon soc 6c ma charue 5
J’eus peine à la quitter, aimant peu la cohue j
Mais ému des malheurs touchans
Qui pressbient ma chere patrie ,
Dont la grandeur ancienne alloit être ssétrie
Par un renversement fatal ,
Je jettai bas la verge 6c le bâton champêtre ,
Dont j’excitois aux champs le bœuf 6c le cheval,
Pour prendre en main alors celui de General r
Dès que des légions je devins chef 6c maître,
Que l’ennemi me vit paroître,
Je mis par ma presence un prompt remede au mal,
Et profitant d’abord d’un petit avantage
Qui mène ensuite â de plus grands,
Le Romain abbatu reprit nouveau courage,
Repou lia le vainqueur dans des chocs disferens,
La fortune de Rome étant ainsi changée,
Je vole aux ennemis en bataille rangée 5
Je leur livre combat, je les mets aux aboisÿ
Et les réduis ensuite à recevoir les loix,
Qu’ils croyoient imposer à ma Ville affligée j
Si bien qu’en moins d’un demi mois,
Rome avoit guerre sur les bras,
Et 1'ennemi vainqueur la tenoit fort preslee,
Dans la crainte & dans l’embarras,
De voir la grandeur abaissee :
Ses meilleurs Generaux étoienr blessèz ou morts •
Elle étoit hors d’état d’aucuns autres efforts :
La République enfin se croyant lors perdue,
Pour faire un Dictateur jetta sur moi la vue $
De la part du Sénat on me tira des champs,
Où. pour lors occupé de mes soins innocens,
Je conduisois content mon soc 6c ma charue 5
J’eus peine à la quitter, aimant peu la cohue j
Mais ému des malheurs touchans
Qui pressbient ma chere patrie ,
Dont la grandeur ancienne alloit être ssétrie
Par un renversement fatal ,
Je jettai bas la verge 6c le bâton champêtre ,
Dont j’excitois aux champs le bœuf 6c le cheval,
Pour prendre en main alors celui de General r
Dès que des légions je devins chef 6c maître,
Que l’ennemi me vit paroître,
Je mis par ma presence un prompt remede au mal,
Et profitant d’abord d’un petit avantage
Qui mène ensuite â de plus grands,
Le Romain abbatu reprit nouveau courage,
Repou lia le vainqueur dans des chocs disferens,
La fortune de Rome étant ainsi changée,
Je vole aux ennemis en bataille rangée 5
Je leur livre combat, je les mets aux aboisÿ
Et les réduis ensuite à recevoir les loix,
Qu’ils croyoient imposer à ma Ville affligée j
Si bien qu’en moins d’un demi mois,