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Niebuhr, Carsten
Description de l'Arabie: faite sur les observations propres et des avis recueillis dans les lieux mêmes — Amsterdam, 1774 [Cicognara, 2539A]

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https://doi.org/10.11588/diglit.5545#0298
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L'E PAYS D'YEMEN.

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11. Le Pays de Dsj'ôf <^>*
Cette grande province de YTemm s'étend au Sud de Nedsjerân jusques à
YHadramaut, & à l'Est depuis Hasibid u BelU jusques au déseit entre YTemen &
YOtnâfu La plus grande partie consiste en plaines, oh l'on trouve de grandes con-
trées sabionneuses & désertes. Cependant en certains endroits ses habitans ne
manquent ni de froment , ni de Durra (millet d'Afrique} ni d'orge, ni de fèves 9
ni d'autres fruits nécessaires à la vie. Quelques Arabes de Sanà & un horrîme de
Dsjôs croyoient avoir vu dans ce pays beaucoup d'or parmi le sable après les
pluycs, mais aucun d'eux n'avoit appris, que cet or eut-été recueilli & employé,
Je crois, que cet or prétendu n'a été que des pailles de pyrites (misa). On en voit
en diverses autres contrées de YTemen jusques dans les grands chemins, & le peuple
s'imagine que c'est de l'or. Les chevaux & les chameaux de Dsjôs sont recherchés.
On en envoie grand nombre dans les états de Yswâm, & tout le sel qui se consom-.
me à Sanà, vient de Mareb,
Le pays de Dsjôs te divise en Bellâd el Bedoui, Bellâd es Sahdîn & Beïïâd
es Sderas Les Bédouins, ou Arabes errans sont guerriers, ils font leurs cam-
pagnes sur des chevaux, ou sur des chameaux. Leurs armes sont le sabre. une
lance, un grand couteau qu'ils portent au devant du corps & chez quelques-uns
un mousquet à mèche. Ils portent une cuirasse, c. à d. une cotte d'armes tissue de
fils de fer, & un casque avec un manteau ausïï de mailles de fer qui leur tombe sur
les épaules & qui étant affermi par devant avec une cheville, leur couvre le visage,
excepté les yeux *). Ils inquiètent beaucoup leurs voisins qui habitent des vil-
lages j,

bitans de cette contrée pourraient être les Catanitte dont parle Ptoîomée dans sa
deseription de l'Arabie.
*) Les cuirasses paroisTent avoir été anciennement plus en usgge chez les Arabes qu'a
présent. Sales Korân ebap. 21. p. %fu On disoit, que les soldats de YJmâm
& du Scberis de Mekke ne s'en servent plus ; mais qu'elles sont communes
aux Indes. Je n'en ai vu qu'une à un voyageur qui venoit de Dsjôs &
l'avoit attachée sur un chameau, pareequ'on n'avoit rien à craindre dans cette
joute.
 
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