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Niebuhr, Carsten
Description de l'Arabie: faite sur les observations propres et des avis recueillis dans les lieux mêmes — Amsterdam, 1774 [Cicognara, 2539A]

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https://doi.org/10.11588/diglit.5545#0365
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LA PROVINCE D'HEDSJAS,

Mgeuse. Mais par une suite de leur superstitiëuse croyance, les Turcs envoyent
chaque année des souîmes si considérables à la Mekke, que presque tous les habitans
de cette ville & tous les déscendans de Mahomet en Hed.;jâs, en tirent un certain
revenu en qualité de Gâddâm el' Kàbà, ou officiers de la Kâba, titre qui leur appar-
tient, parcequ'ils demeurent en terre sainte, & non parceque l'on exige d'eux quel-
que service près de la Kaba. Outre cela il vient annuellement & aux fraix du Sul-
tan quatre à cinq vaisTeaux chargés de bled, de ris & d'autres provisions de Sues &
de KoJJîr à Jàmbo & à Dsjiddn^ qui sont deftinés pour la Mekke & pour Medîne
Pendant que les pélérins sont à la Makke, l'on y distribue gratis & aux fraix du
Sultan, autant d'eau que 2000. chameaux en peuvent apporter. Les Arabes errans
même tirent de grands profits des Turcs. Car bien que les caravanes soient eseor-
tées par un Pacha de Syrie & par un Bey & Egypte qui ont beaucoup de soldats avec
eux, il faut néanmoins qu'elles falTent aux Arabes de grands présens pour palier sur
leurs terres sans péril.
L'autorité du Sultan n'est pas beaucoup plus respe&ée dans le golfe d'Arabie
qu'en Hedsjâs ; cependant si le commerce des Turcs va mal dans cette contrée, ils
doivent plutôt s'en prendre à leur ignorance, qu'aux procédés des Arabes. On
ne voit point de pirates dans ces parages, ou du moins n'attaquent-ils que de petits
navires ; les grands bâtimens des Turcs n'ont rien à craindre. Comme la côte
d'Arabie est bordée d'écueils de corail &c. & que les bâtimens rangent toujours les
côtes, il n'y a pas de voyage au.monde qui se fasle avec plus- de danger que celui
des vaisTeaux de Kâhira. Le trajet de Dsjidda à Suès pzï le milieu du golfe ne serait
sans doute pas plus périlleux que celui de Bah el mandé à Dsjidda , ou les vais*
séaux d'Europe n'ont pas même besoin de pilote. Comme le vent y souffle ré-
gulièrement pendant six mois du Nord & pendant les six autres du Sud., un ma-
rinier habile d'Europe pourrait aisément aller de Sues aux Indes & y retourner
en moins d'une année; mais les Turcs sont trop ignorans dans la navigation &
trop fiers pour étendre leur commercé chez les étrangers. Pendant toute une année
les vaisTeaux de Kâhira ne font qu'un seul voyage de Sues à Dsjidda, pour y char-
ger le cassé apporté par les Arabes de YTemen, les toiles, les épiceries, l'encens &c.
qu'y transportent les Indiens &-les Anglois de Surat\ de Madras & de Bengate.'
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