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Overbeke, Bonaventura van; Overbeke, Michel van [Hrsg.]
Les Restes De L'Ancienne Rome (Band 1) — La Haye, 1763 [Cicognara, 3807-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.25064#0144

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e


DE




M

55




FORTUNE VIRILE,


aujourd’hui de S. MARIE EGYPTIENNE.
E Roi Servius bâtît ce Temple, dans le Quartier de la Ville, qui est borné par le
Tibre, entre les Portes TrigemineRc Flumentane, vers le Pont Palatin rompu, Repro-
che du Temple d’Hercule. C’est là sa véritable situation, comme on peut levoir enco-
re aujourd’hui. Denys en parle de cette maniéré (Lib. IV. Antiq. cap. 33.) Servius Tul-
lius, dit-il, déjà avancé en âge bâtît deux Temples, l'un fur le Marché aux Bœufs, &
dédié à la Bonne Fortune, parce qu’il en avoit toujours été favorifé, & l'autre fur le
bord du Tibre, & confacré à la Fortune Virile, qui e/l le même Nom qu'on lui donne aujourd'hui.
On voit encore à présent sur les cotez de ce Temple sept Colomnes, & quatre dans chacune des
Façades, devant Rc derrière, qui sont canelées, de Pierre de Tivoli, Ri de l’Ordre Ionique. Ces
Colomnes ne sortent qu’à demi des murailles, où l’autre moitié est enfermée , pour mieux soutenir
l’Edifice. A l’Orient de l’Eté, il y a une petite Colomne d’Albâtre enchastée dans la muraille, qui,
lors que le Soleil est levé sur l’Horison, paroit embraser tout ce qui l’environne. D’ailleurs, le Toit
de ce Temple est lait à la maniéré des anciens. Ovide en parle, (VI. Fuji, s 569) où il dit
Lux eadem, Fortuna, tua ejl, aufîorque, locufque ;
Sedjuperinjeclis (qui s latct <ede togis ?
Servius ejl, Rtc.
C’est-à-dire, O Fortune, le même jour, le même Auteur & le même Lieu fapartiennent-. Mais qui ejl
celui, qui couvert de quantité de Tpbes, qu'on a jettées de (fus, eft caché dans ton Temple ? C’efi le Roi
Servius, Rtc.
Volaterran (Lib. XXX. dans le Chapitre, où il prouve que les Romains adoroient sur tout la
Fortune,) dit, que l’Egiise de S.Marie d’EGYPTE étoit, sous le Paganisme, le Temple de la Bonne
Fortune ; mais Fulvius conjecture, que c’étoit le Temple de laTudeur Patricienne, quoi que les Savans
croient que celui-ci étoit dans le Marché aux Bœufs, Rtle huitième Quartier de la Ville. Marlian Rc
Nardin, appuiez sur le témoignage de Denys , croient avec plus de raison , que c’étoit le Temple de
la Fortune Virile, comme là struéture de l’Ordre Ionique, qui tient un milieu entre le Corinthien Rt
le Dorique, & qui, sélon Vitruve, convenoit mieux au naturel de cette Déessè , tantôt bon Rt tantôt
mauvais, le persuade facilement.
On voioit dans ce Temple la Statue de la Fortune, couverte de deux Robes ondées, telles que les
Rois les portoient autrefois à Rome, suivant le témoignage de Varron (Lib. I. de VitaTopuliRomani)
Les Vierges y faisoient aussi brûler de l’encens à l’honeur de la même Déeslè, Rt croioient d’obte-
nir par-là, que si elles avoient quelque défaut sur le Corps, le Mari qu’elles auroient, ne s’en apperce-
vroit point.
Le jour destiné à lui rendre un Culte public étoit le 1 d’Avril, & disérent de celui auquel on ado-
roit la Puijfante Fortune : Ovide nous enseigne la première de ces deux particularitez ( Lib. IV. Fuji,
f. 145. &c.)
Difcite mine, quare Fortuna thura Virili
Detis eo, calida qua locus humet aqua.
Accipit ille locus pofit0 velamine cunüas,
Et vitium nudi corporis omne videt.
Ut tegat hoc, celetque viros, Fortuna Virilis
Préfiat, & hoc parvo thure rogata facit.
Nec pigeât tritum niveo cum lacle papaver
Sumere, & exprejjis me lia liquatafavis.
C’est-à-dire, se vai vous aprendre d'oît vient que vous brûlez de l'encens à la Fortune Virile, dans
Tome 1. F e un
 
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