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ÉTUDE GÉNÉRALE
Tous les sarcophages furent trouvés dans la galerie auprès des parois, deux de chaque côté,
posés sur de grandes pierres entassées (cf. pis ÏI-III). Ces pierres se trouvent directement sur
le sol antique du tombeau. Nous tirons de ce fait la conclusion que le groupe présumé était
détruit et ses éléments déplacés peu après la violation du tombeau, peut-être au temps des tra-
vaux sur le Camp de Dioclétien (cf. p. 69). Par conséquent la position des sarcophages in situ
était toute différente de l’actuelle.
Dans le tombeau de 'Alainê deux emplacements servaient pour les sépultures : la chambre
funéraire et l’exèdre droite. Tl est évident que les sarcophages et les banquets étaient ou bien
partagés entre ces deux compartiments ou tous placés dans la chambre funéraire.
Dans le premier cas, le sarcophage cat. 7 pouvait seul appartenir à l’exèdre droite, comme
il se trouve auprès d’elle, tandis que les sarcophages cat. 6, 8 et 9 formaient un triclinium dans
la chambre funéraire. Dans ce triclinium, le sarcophage cat. 6 était au centre, cat. 8 à gauche
et cat. 9 à droite. Un tel agencement est démontré par la forme de ces sarcophages et le système
de leur décor (cf. figs 48-52 et pl. XV). Cela explique aussi la position actuelle, si étrange, des
sarcophages en question qui résulte d’un processus très méthodique de déplacement des lourdes
pièces.
Ce processus se présentait comme suit : le sarcophage latéral gauche du triclinium a été poussé
(sans grande difficulté) en arrière et mis du côté de l’entrée, auprès de la paroi gauche de la
galerie. Le sarcophage latéral droit, tourné de 180°, a été placé à côté, auprès de la même paroi.
Le sarcophage central, resté seul au fond, a été mis auprès de la paroi droite, le plus près possible
de la chambre funéraire. Un tel processus de déplacement économisait au maximum le temps
et les forces humaines.
Passons maintenant à l’exédre droite. Dans cette exèdre, il n’y a pas de place pour un triclinium
devant les tombes. L’aménagement du lit au-dessus des tombes n’était non plus possible, vu
la hauteur de la niche découpée dans le roc (1,50 m) et celle du lit tout entier (1,98 m). Un seul
sarcophage avec son banquet devant cette exèdre a pu être aménagé. Mais cette solution se
heurte à un important obstacle. Dans le sarcophage cat. 7, seul à mettre dans cette exèdre, le
côté droit n’est pas travaillé et justement ce côté serait immédiatement visible pour chacun
qui entrait dans le tombeau (cf. pl. XV).
D’après notre seconde conception, tous les quatre sarcophages se trouvaient dans la chambre
funéraire. En théorie, ils pouvaient former un seul triclinium, pareil à celui du tombeau n° 174 * 2.
Dans ce cas, le centre serait formé par les deux sarcophages (cat. 6 et 7) décorés sur toute la face
frontale. Mais une telle situation de nos sarcophages n’est pas possible, car leurs parois latérales
ne sont pas travaillées. Ces deux sarcophages ne possèdent pas de surfaces de contact et il est
impensable qu’on puisse laisser au centre d’un groupe monumental, en face de l’entrée, une
large fente (cf. pl. XV).
Une difficulté pareille nous fait rejeter la conception d’un triclinium traditionnel au fond
de la chambre funéraire. Les surfaces latérales des sarcophages latéraux (cat. 8 et 9) aussi ne
sont pas travaillées (cf. pl. XV) et elles auraient fait une impression déplorable sur chacun
qui s’approcherait du podium.
Signalons enfin un problème supplémentaire très important. Il existe dans la chambre funé-
raire deux murs, 0,50 m larges, dans les niches latérales, entre les tombes 14 et 15 à droite et
d) Dans le tombeau de Julius Aurelius Malê, exèdre de J. Aur. 'Abissai, achétée en 219 de n.è. — cf. Ingholt
1935, pp. 78-82.
e) Dans le tombeau de 'Atenatan, exèdre de J. Aur. Maqqai, triclinium de l’an 229 — cf. Ingholt 1935, pp. 60-68,
pis XXVI-XXVII ; Seyrig 1937, pl. IV ; Seyrig, Sculptures, 1937, pp. 40-43.
f) Dans le tombeau de 'Abd'astôr, sans doute du IIIe siècle -—cf. Ingholt 1938, pp. 138-139, pl. L, 1.
2 Cf. Gawlikowski, p. 133, fig. 77.
ÉTUDE GÉNÉRALE
Tous les sarcophages furent trouvés dans la galerie auprès des parois, deux de chaque côté,
posés sur de grandes pierres entassées (cf. pis ÏI-III). Ces pierres se trouvent directement sur
le sol antique du tombeau. Nous tirons de ce fait la conclusion que le groupe présumé était
détruit et ses éléments déplacés peu après la violation du tombeau, peut-être au temps des tra-
vaux sur le Camp de Dioclétien (cf. p. 69). Par conséquent la position des sarcophages in situ
était toute différente de l’actuelle.
Dans le tombeau de 'Alainê deux emplacements servaient pour les sépultures : la chambre
funéraire et l’exèdre droite. Tl est évident que les sarcophages et les banquets étaient ou bien
partagés entre ces deux compartiments ou tous placés dans la chambre funéraire.
Dans le premier cas, le sarcophage cat. 7 pouvait seul appartenir à l’exèdre droite, comme
il se trouve auprès d’elle, tandis que les sarcophages cat. 6, 8 et 9 formaient un triclinium dans
la chambre funéraire. Dans ce triclinium, le sarcophage cat. 6 était au centre, cat. 8 à gauche
et cat. 9 à droite. Un tel agencement est démontré par la forme de ces sarcophages et le système
de leur décor (cf. figs 48-52 et pl. XV). Cela explique aussi la position actuelle, si étrange, des
sarcophages en question qui résulte d’un processus très méthodique de déplacement des lourdes
pièces.
Ce processus se présentait comme suit : le sarcophage latéral gauche du triclinium a été poussé
(sans grande difficulté) en arrière et mis du côté de l’entrée, auprès de la paroi gauche de la
galerie. Le sarcophage latéral droit, tourné de 180°, a été placé à côté, auprès de la même paroi.
Le sarcophage central, resté seul au fond, a été mis auprès de la paroi droite, le plus près possible
de la chambre funéraire. Un tel processus de déplacement économisait au maximum le temps
et les forces humaines.
Passons maintenant à l’exédre droite. Dans cette exèdre, il n’y a pas de place pour un triclinium
devant les tombes. L’aménagement du lit au-dessus des tombes n’était non plus possible, vu
la hauteur de la niche découpée dans le roc (1,50 m) et celle du lit tout entier (1,98 m). Un seul
sarcophage avec son banquet devant cette exèdre a pu être aménagé. Mais cette solution se
heurte à un important obstacle. Dans le sarcophage cat. 7, seul à mettre dans cette exèdre, le
côté droit n’est pas travaillé et justement ce côté serait immédiatement visible pour chacun
qui entrait dans le tombeau (cf. pl. XV).
D’après notre seconde conception, tous les quatre sarcophages se trouvaient dans la chambre
funéraire. En théorie, ils pouvaient former un seul triclinium, pareil à celui du tombeau n° 174 * 2.
Dans ce cas, le centre serait formé par les deux sarcophages (cat. 6 et 7) décorés sur toute la face
frontale. Mais une telle situation de nos sarcophages n’est pas possible, car leurs parois latérales
ne sont pas travaillées. Ces deux sarcophages ne possèdent pas de surfaces de contact et il est
impensable qu’on puisse laisser au centre d’un groupe monumental, en face de l’entrée, une
large fente (cf. pl. XV).
Une difficulté pareille nous fait rejeter la conception d’un triclinium traditionnel au fond
de la chambre funéraire. Les surfaces latérales des sarcophages latéraux (cat. 8 et 9) aussi ne
sont pas travaillées (cf. pl. XV) et elles auraient fait une impression déplorable sur chacun
qui s’approcherait du podium.
Signalons enfin un problème supplémentaire très important. Il existe dans la chambre funé-
raire deux murs, 0,50 m larges, dans les niches latérales, entre les tombes 14 et 15 à droite et
d) Dans le tombeau de Julius Aurelius Malê, exèdre de J. Aur. 'Abissai, achétée en 219 de n.è. — cf. Ingholt
1935, pp. 78-82.
e) Dans le tombeau de 'Atenatan, exèdre de J. Aur. Maqqai, triclinium de l’an 229 — cf. Ingholt 1935, pp. 60-68,
pis XXVI-XXVII ; Seyrig 1937, pl. IV ; Seyrig, Sculptures, 1937, pp. 40-43.
f) Dans le tombeau de 'Abd'astôr, sans doute du IIIe siècle -—cf. Ingholt 1938, pp. 138-139, pl. L, 1.
2 Cf. Gawlikowski, p. 133, fig. 77.