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Chapitre XI

CONCLUSIONS GÉNÉRALES

L5 étude du tombeau de 'Alainê a été très détaillée, mais nous croyons que ce tombeau le
mérite par son caractère tout particulier au point de vue de l’architecture, de la sculpture
et en général de l’histoire de l’art, de la culture matérielle et enfin de l’histoire de la ville de Pal-
myre.
C’est le premier cas d’un tombeau rupestre fouillé méthodiquement et étudié. Il présente
un type intermédiaire entre l’hypogée et le temple funéraire (tombeau-maison), il a pris le plan
horizontal du premier et vertical du second, avec son podium décoré des portraits, remplis des
tombes bien bâties et surmonté des sculptures. C’est un cas rare du tombeau destiné à une seule
famille, tombeau dont les exèdres ne furent jamais l’objet de commerce.
Les sculptures du tombeau de 'Alainê représentent le premier cas connu d’un penteklinium,
forme élaborée du triclinium, qui se place bien dans le développement du décor sculptural des
tombeaux après les banquets et les lits singuliers. L’étude de ces sculptures met en lumière
le problème bien complexe du portrait funéraire àPalmyre et surtout ses formes idéales (portrait
type, si l’on veut).
L’étude détaillée nous a permis en même temps d’établir des relations chronologiques entre
la construction du tombeau et l’aménagement des lits. Elle élucide des cas pareils, c’est-à-dire
l’écart de temps entre la construction des exèdres et l’exécution de leurs sculptures.
L’étude de la généalogie de famille, jointe à celle de la chronologie des sculptures, a permis
de tirer certaines conclusions sur l’histoire d’un milieu, probablement caractéristique pour la
couche supérieure de la société palmyrénienne, depuis la seconde moitié du IIe siècle, jusqu’à
la chute de la ville. La famille de 'Alainê, très riche et puissante, était soumise aux influences
occidentales. Le changement d’esprit de ses membres vers la fin du IIe siècle s’exprime par
l’onomastique devenue grecque, par le goût pour les motifs hellénisants, par certaines coutumes
et usages romains (p. ex. bullae portées par les fils de ’a maison), par leurs relations proches
avec le gouverneur de la province et par leur service militaire dans l’armée romaine.
Nous avons pu en même temps étudier l’activité d’un atelier palmyrénien, à l’orientation
hellénistique sans doute (statue funéraire en forme d’une contamination de Pudicitia et de la
Petite Herculannaise, rinceaux en bas-relief), et de son maître anonyme, comme tous les scul-
pteurs de Palmyre, que nous proposons d’appeller Maître des Rinceaux Animés.
La partie restée du couvercle d’un sarcophage (cf. fig. 17) présente le premier cas connu
et démontre que son usage et sa forme (plusieurs dalles simples) étaient tout autres que pour
les sarcophages grecs et romains, ce qui va de pair avec le système différent du décor. L’étude
de la statue funéraire, dont l’emplacement in situ nous avons pu retrouver, permet de comprendre
la fonction décorative des pièces pareilles trouvées dans les autres tombeaux.
A l’étude des bijoux palmyréniens, nous avons pu ajouter les exemples d’objets pareils à ceux
connus d’après leur iconographie.
 
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