Chapitre IX
DESTRUCTION ET HISTOIRE APRÈS 272
Pour expliquer l’histoire du tombeau depuis 272 (nous insistons sur cette date, celle du siège
de Palmyre par l’armée d’Aurélien et sa prise) jusqu’à la catastrophe de l’écroulement
de la voûte et après cette catastrophe, il faut tout d’abord reconstituer le processus de destruction
et de démontage. Nous l’avons reconstruit partiellement dans le chapitre consacré aux sculptures
et notamment au penteklinium (cf. p. 38). Il suffit maintenant de rappeller que les sarcophages,
libérés de leurs banquets l’un après l’autre, ont été glissés vers les parois de la galerie et
placés là où ils furent retrouvés en 1971 (cf. pl. II).
Mais le déplacement des banquets et des sarcophages n’était pas la première phase du démon-
tage. Ce travail fut commencé par l’enlèvement des têtes des figures aux banquets pour les jeter
dans les travées. Nous basons cette conclusion sur le fait que certaines têtes furent trouvées dans
les travées, parfois à côté des ossements et toujours couvertes d’une couche de terre sablonneuse,
mêlée de cailloux (cf.p. 65). Sur cette couche gisaient les quatre grands banquets privés de
têtes.
Notamment, la tête de femme du banquet cat. 1 a été trouvée dans la travée 24, dans la tombe
du deuxième étage, avec celle du prêtre du banquet cat. 4 et avec deux crânes (cf. fig. 16). La tête
du second prêtre du banquet cat. 4 fut trouvée avec celle de femme du banquet cat. 2 dans la
travée 22 ; la tête du jeune prêtre du banquet cat. 2 dans la travée 28, avec une tête non ajustée
cat. 28 ; la tête du jeune prêtre du banquet cat. 1 dans la travée 10 (plan II).
La couche de terre entre les têtes et les banquets contredit tout accident. Au contraire, il est
évident qu’au moment du commencement des travaux, les travées au pied des lits funéraires
étaient ouvertes et les têtes étaient jetées dedans, puis de la terre et enfin au-dessus on a posé
les banquets privés de têtes et enlevés des sarcophages.
Nous avons déjà remarqué (cf.p. 29) que les tombes dans la chambre funéraire s’ouvraient
d’en haut, par l’enlèvement des dalles qui formaient le sol du podium. Il en ressort qu’à un mo-
ment donné le podium était ruiné.
Cette ruine sans doute n’était pas due aux ouvriers qui s’occupaient du déplacement des
sarcophages, car elle rendait ce travail becaucoup plus dur, pour ne pas dire impossible.
Par conséquent, il n’y a qu’une conclusion à tirer : avant les travaux méthodiques, qui épar-
gnaient au maximum les forces humaines, une destruction plus ancienne eut lieu dont le résultat
fut la ruine du podium et le but le pillage. Les sépultures au fond du podium ont été ouvertes
par l’enlèvement des dalles autour des sarcophages. Celles de la première rangée s’ouvraient
facilement, une fois les dalles qui les obturaient brisées. Remarquons que dans toutes les cinq
dalles qui ont subsisté (cat. 64-68), les têtes ont été épargnées (le fragment, cat. 64, consiste
en une tête isolée au visage brisé). Ce n’est pas la preuve du respect des violateurs envers les
portraits des Palmyréniens, mais l’effet de leur action brusque. Il était le plus facile d’enlever
la dalle qui obturait le front d’une tombe par un coup fort du fond, là où la dalle était la plus
mince et la moins résistante.
DESTRUCTION ET HISTOIRE APRÈS 272
Pour expliquer l’histoire du tombeau depuis 272 (nous insistons sur cette date, celle du siège
de Palmyre par l’armée d’Aurélien et sa prise) jusqu’à la catastrophe de l’écroulement
de la voûte et après cette catastrophe, il faut tout d’abord reconstituer le processus de destruction
et de démontage. Nous l’avons reconstruit partiellement dans le chapitre consacré aux sculptures
et notamment au penteklinium (cf. p. 38). Il suffit maintenant de rappeller que les sarcophages,
libérés de leurs banquets l’un après l’autre, ont été glissés vers les parois de la galerie et
placés là où ils furent retrouvés en 1971 (cf. pl. II).
Mais le déplacement des banquets et des sarcophages n’était pas la première phase du démon-
tage. Ce travail fut commencé par l’enlèvement des têtes des figures aux banquets pour les jeter
dans les travées. Nous basons cette conclusion sur le fait que certaines têtes furent trouvées dans
les travées, parfois à côté des ossements et toujours couvertes d’une couche de terre sablonneuse,
mêlée de cailloux (cf.p. 65). Sur cette couche gisaient les quatre grands banquets privés de
têtes.
Notamment, la tête de femme du banquet cat. 1 a été trouvée dans la travée 24, dans la tombe
du deuxième étage, avec celle du prêtre du banquet cat. 4 et avec deux crânes (cf. fig. 16). La tête
du second prêtre du banquet cat. 4 fut trouvée avec celle de femme du banquet cat. 2 dans la
travée 22 ; la tête du jeune prêtre du banquet cat. 2 dans la travée 28, avec une tête non ajustée
cat. 28 ; la tête du jeune prêtre du banquet cat. 1 dans la travée 10 (plan II).
La couche de terre entre les têtes et les banquets contredit tout accident. Au contraire, il est
évident qu’au moment du commencement des travaux, les travées au pied des lits funéraires
étaient ouvertes et les têtes étaient jetées dedans, puis de la terre et enfin au-dessus on a posé
les banquets privés de têtes et enlevés des sarcophages.
Nous avons déjà remarqué (cf.p. 29) que les tombes dans la chambre funéraire s’ouvraient
d’en haut, par l’enlèvement des dalles qui formaient le sol du podium. Il en ressort qu’à un mo-
ment donné le podium était ruiné.
Cette ruine sans doute n’était pas due aux ouvriers qui s’occupaient du déplacement des
sarcophages, car elle rendait ce travail becaucoup plus dur, pour ne pas dire impossible.
Par conséquent, il n’y a qu’une conclusion à tirer : avant les travaux méthodiques, qui épar-
gnaient au maximum les forces humaines, une destruction plus ancienne eut lieu dont le résultat
fut la ruine du podium et le but le pillage. Les sépultures au fond du podium ont été ouvertes
par l’enlèvement des dalles autour des sarcophages. Celles de la première rangée s’ouvraient
facilement, une fois les dalles qui les obturaient brisées. Remarquons que dans toutes les cinq
dalles qui ont subsisté (cat. 64-68), les têtes ont été épargnées (le fragment, cat. 64, consiste
en une tête isolée au visage brisé). Ce n’est pas la preuve du respect des violateurs envers les
portraits des Palmyréniens, mais l’effet de leur action brusque. Il était le plus facile d’enlever
la dalle qui obturait le front d’une tombe par un coup fort du fond, là où la dalle était la plus
mince et la moins résistante.