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ÉTUDE GÉNÉRALE

fournissent un témoignage bien solide de l’existence d’un cinquième banquet. Il est probable
que ce banquet fut le premier démantelé et, pour se faciliter la tâche, les ouvriers avaient supprimé
les têtes devant l’entrée. Ces têtes auraient formé le lot trouvé dans la partie frontale de la galerie
en 1969 (cf. cat. 30-32 et 53), mais cette supposition ne repose pas sur des bases suffisantes et
juste nous la mentionnons.
Par contre, nous croyons que notre reconstruction du décor sur le podium est certaine et
nous proposons de nommer ce groupe grandiose en forme d’oméga, composé de cinq lits, un
penteklinium (cf. pl. XVI).
Revenons maintenant au problème signalé plus haut, comment remplir les espaces vides
entre les parois latérales des sarcophages du triclinium et ceux sur les murs larges (cf. p. 39).
Nous croyons que ces deux espaces étaient remplis par deux bases rectangulaires pour deux
statues funéraires. Une telle statue, de femme en pied, cat. 5, a été trouvée sur le sol de la galerie,
située à droite du sarcophage cat. 8, tout comme les autres pierres, pour remplir l’espace entre
les deux sarcophages, cat. 8 et 7, dans la galerie (cf. pl. II et XVIII).
Les statues funéraires à Palmyre sont rares, mais il existe un cas isolé d’un couple, trouvé
dans un tombeau. Il s’agit de deux figures archaïques fragmentaires, trouvées dans le tombeau
de Zabdâ, fils de Moqîmû 3. La statue de femme de ce tombeau, bien qu’archaïque, exécutée
en calcaire tendre et polychrome, ressemble beaucoup par la position des pieds et la coupe de la
robe à celle ici étudiée, cat. 5 (fig. 46). Il serait inutile de nier que le rôle des femmes dans la
culture palmyrénienne et dans la sculpture funéraire était subordonné. Par conséquent, il est
impensable qu’il existe dans un tombeau une statue monumentale de femme non accompagnée
par celle de son mari. Nous croyons qu’une telle statue se trouvait en effet sur la base entre les
sarcophages, cat. 9 et 7 à droite et que la statue de femme, cat. 5, faisait pendant à gauche
(cf. pl. XVI). Certains traits de notre statue confirment cette supposition. Les trois quarts de sa
surface sont bien travaillés et un quart (le dos) d’une façon schématique. La plinthe arrondie
de la statue est coupée dans la partie dorsale. La femme est tournée légèrement vers la droite.
Dressée à gauche, elle se penchait légèrement vers le centre et en même temps vers la statue de
droite, probablement de son mari (cf. pl. XVI).
Ajoutons que la plinthe de la statue est décorée d’un kymation sur le ressaut, au-dessous
de l’anneau supérieur plus large. Ce décor n’était visible que quand il se trouvait à la hauteur
des yeux. Or, nous croyons que le bas de cette statue (en forme d’un tenon) était enfoncé dans
la base rectangulaire qui devait avoir 0,98 m de hauteur pour cacher les côtés non travaillés des
sarcophages avoisinants. Cette base, tout comme les sarcophages, se trouvait dans la chambre
funéraire sur le podium d’environ 1 m de haut. Par conséquent, la plinthe décorée se trouvait
à la hauteur de 2 m au-dessus du sol de la galerie et son décor était parfaitement bien visible.
Pour finir, analysons l’agencement vertical des autres sculptures. Tout le penteklinium se
dressait à une hauteur de 1 m (celle du podium) au-dessus du sol de la galerie. Les banquets
posés sur les sarcophages se dressaient à la hauteur de 1,98 m et se terminaient à la hauteur
de 3,12 m (cat. 1 et 4) ou 3,20 m (cat. 2). Les têtes des personnages des banquets se trouvaient,
par rapport au sol du tombeau, à la hauteur d’environ 3 m et les têtes des deux statues, de
3,30-3,50 m. Les têtes donc se trouvaient à environ 2 m au-dessus du regard et à peine
à 1 m au-dessous de la voûte. Nous croyons que c’est la cause des proportions étranges des figures
aux têtes d’apparence trop grosses (figs 18, 36). Cette position explique aussi le travail négligé
ou même inexistant de certaines parties qui n’étaient jamais visibles (p.ex. la surface supérieure
de la coupe — cf. fig. 37 et p. 83).

3 Michatowski 1959, p. 185, fig. 203 ; pp. 182-184, nos 4-5. La date proposée par l’auteur, env. 150, semble
être très abaissée, les statues sont probablement du Ier siècle.
 
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