SCULPTURES
41
Un tel penteklinium n’existe dans aucun tombeau. Mais les tombeaux du même type que
le notre, les tombeaux rupestres 4, étaient jusqu’à présent peu étudiés et leur aménagement
intérieur n’est pas connu.
Il est difficile de s’imaginer, sans modèle connu, la chambre funéraire du tombeau de 'Alainê
avec ses sculptures grandioses, polychromes et richement décorées, se dressant à une hauteur
imposante. Le penteklinium dépassait de loin les autres formes de décor funéraire et témoignait
de la richesse et de la puissance de ses fondateurs.
RECONSTRUCTION DU FRONT DU PODIUM
La reconstruction de la chambre funéraire démontre trois niveaux de sépultures (cf. p. 27).
On se souvient, que le premier niveau était enfoncé dans le sol, le second égalait à peu près
le socle du podium et le troisième se situait au-dessus du socle. Par conséquent seules les tombes
supérieures dans les travées 27-31 (cf. pl. Il) étaient placées au-dessus du socle et celles-là seule-
ment pouvaient être obturées par des dalles décorées de portraits. Il en ressort que dans la chambre
funéraire se trouvaient à peine 5 bustes funéraires. En effet, nous avons trouvé 5 bustes (cat.
64-68), ni plus ni moins.
Parmi ces cinq bustes (cf. pl. XVII) un est sensiblement plus grand que les autres (cat. 64).
C’est un portrait masculin dont l’état est déplorable, mais sans doute sa tête se trouvait rigoureuse-
ment de face et il nous semble que ce portrait occupait le centre du front de podium, sur le devant
de la travée 29, dans la tombe supérieure. Les bustes d’un prêtre et d’une femme (cat. 65 et 67),
se ressemblent par le style et les dimensions (qui toutefois ne sont pas identiques) et probablement
ils obturaient les tombes dans les travées 28 et 30, à droite et à gauche du centre. Enfin les deux
bustes de dimensions plus restreintes (cat. 66 et 68), d’un prêtre et d’une femme, obturaient
semble-t-il les tombes dans les travées latérales 27 et 31, partiellement cachées derrière les piliers
d’angle. Nous obtenons ainsi un décor symétrique au-dessus du socle (cf. pl. XVII), qui correspond
à la symétrie des grands banquets et sarcophages dans le penteklinium.
Il faut remarquer, que les inscriptions des deux côtés de la tête masculine mutilée (cat. 64),
proposée par nous pour le centre, témoignent en faveur de notre hypothèse, car elles renforçaient
l’impression de symétrie. Il faut croire, d’après les parallèles, que la tête était flanquée par les
figures de deux garçons, qui remplissaient un rôle similaire. Nous croyons que les deux bustes
de femmes au dessus du socle étaient du côté gauche et ceux des hommes à droite, parallèlement
aux statues funéraires d’une femme (cat. 5) à gauche et d’un homme (statue perdue) à droite,
sur le podium (cf. pis XVI et XVII).
Il est certain, à la lumière de nos recherches sur l’histoire de la famille de 'Alainê, que les
trois sépultures superposées de la travée médiane dans la première rangée des tombes au-dessous
de la dalle de 'Ogeilû et de ses deux fils (cat. 64) étaient postérieures à l’an 180 de n.è. (cf. pp.
34 et 156). Nous croyons que les quatre bustes des deux côtés (cat. 65-68) furent commandés peu
après et exécutés par paire pour aménager le front du podium avec la même symétrie que le
penteklinium. Je crois que tous ces portraits, ou au moins deux d’entre eux, d’un prêtre et d’une
femme, furent conçus comme des types et que le remplissement des quatre tombes derrière ces
bustes leurs fut subordonné, contrairement aux idées modernes sur le portrait funéraire. En
d’autres circonstances le choix de quatre portraits, deux masculins et deux féminins, formant
Gawlikowski, p. 125, notes 68-69.
41
Un tel penteklinium n’existe dans aucun tombeau. Mais les tombeaux du même type que
le notre, les tombeaux rupestres 4, étaient jusqu’à présent peu étudiés et leur aménagement
intérieur n’est pas connu.
Il est difficile de s’imaginer, sans modèle connu, la chambre funéraire du tombeau de 'Alainê
avec ses sculptures grandioses, polychromes et richement décorées, se dressant à une hauteur
imposante. Le penteklinium dépassait de loin les autres formes de décor funéraire et témoignait
de la richesse et de la puissance de ses fondateurs.
RECONSTRUCTION DU FRONT DU PODIUM
La reconstruction de la chambre funéraire démontre trois niveaux de sépultures (cf. p. 27).
On se souvient, que le premier niveau était enfoncé dans le sol, le second égalait à peu près
le socle du podium et le troisième se situait au-dessus du socle. Par conséquent seules les tombes
supérieures dans les travées 27-31 (cf. pl. Il) étaient placées au-dessus du socle et celles-là seule-
ment pouvaient être obturées par des dalles décorées de portraits. Il en ressort que dans la chambre
funéraire se trouvaient à peine 5 bustes funéraires. En effet, nous avons trouvé 5 bustes (cat.
64-68), ni plus ni moins.
Parmi ces cinq bustes (cf. pl. XVII) un est sensiblement plus grand que les autres (cat. 64).
C’est un portrait masculin dont l’état est déplorable, mais sans doute sa tête se trouvait rigoureuse-
ment de face et il nous semble que ce portrait occupait le centre du front de podium, sur le devant
de la travée 29, dans la tombe supérieure. Les bustes d’un prêtre et d’une femme (cat. 65 et 67),
se ressemblent par le style et les dimensions (qui toutefois ne sont pas identiques) et probablement
ils obturaient les tombes dans les travées 28 et 30, à droite et à gauche du centre. Enfin les deux
bustes de dimensions plus restreintes (cat. 66 et 68), d’un prêtre et d’une femme, obturaient
semble-t-il les tombes dans les travées latérales 27 et 31, partiellement cachées derrière les piliers
d’angle. Nous obtenons ainsi un décor symétrique au-dessus du socle (cf. pl. XVII), qui correspond
à la symétrie des grands banquets et sarcophages dans le penteklinium.
Il faut remarquer, que les inscriptions des deux côtés de la tête masculine mutilée (cat. 64),
proposée par nous pour le centre, témoignent en faveur de notre hypothèse, car elles renforçaient
l’impression de symétrie. Il faut croire, d’après les parallèles, que la tête était flanquée par les
figures de deux garçons, qui remplissaient un rôle similaire. Nous croyons que les deux bustes
de femmes au dessus du socle étaient du côté gauche et ceux des hommes à droite, parallèlement
aux statues funéraires d’une femme (cat. 5) à gauche et d’un homme (statue perdue) à droite,
sur le podium (cf. pis XVI et XVII).
Il est certain, à la lumière de nos recherches sur l’histoire de la famille de 'Alainê, que les
trois sépultures superposées de la travée médiane dans la première rangée des tombes au-dessous
de la dalle de 'Ogeilû et de ses deux fils (cat. 64) étaient postérieures à l’an 180 de n.è. (cf. pp.
34 et 156). Nous croyons que les quatre bustes des deux côtés (cat. 65-68) furent commandés peu
après et exécutés par paire pour aménager le front du podium avec la même symétrie que le
penteklinium. Je crois que tous ces portraits, ou au moins deux d’entre eux, d’un prêtre et d’une
femme, furent conçus comme des types et que le remplissement des quatre tombes derrière ces
bustes leurs fut subordonné, contrairement aux idées modernes sur le portrait funéraire. En
d’autres circonstances le choix de quatre portraits, deux masculins et deux féminins, formant
Gawlikowski, p. 125, notes 68-69.