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ÉTUDE GÉNÉRALE
latéraux, cat. 2 ou 3. La statue funéraire, cat. 5, appartenait peut être à la femme de 'Alainê ou de
Soraikû (Marti), accompagnée sans doute par son mari (statue perdue). Les lits dans les extrémités
de penteklinium puissent appartenir aux membres de la seconde génération. Les deux prêtres
du banquet, cat. 4, présentent peut-être Hérôdès-Hairan et Yadê accompagnés par leurs femmes
(cat. 52 et une figure perdue). Mais nous tenons à souligner, que ce ne sont que des hypothèses,
assez vagues, parce que nos sources épigraphiques et archéologiques sont toutes lacunaires.
Remarquons tout de même, que chaque identification supporte nos propositions chronologi-
ques. Les sarcophages et les banquets sans doute marquaient lieu du repos éternel des personnages
représentés. Il en ressort, que pour dresser le penteklinium au-dessus de leurs tombes il fallait
attendre leur mort.
Nous ne pouvons dire grand chose également sur les personnages ensevelis dans les sarco-
phages, mais il nous semble logique que ce soient les descendants de 'Alainê et de Soraikû de la
troisième génération, peut-être les fondateurs des sculptures.
MAÎTRE ET ATELIER
Nous remarquons plus bas, dans notre catalogue des sculptures (cat. 1) que l’ornement des
rinceaux animés dans la sculpture funéraire de Palmyre est si rare (quatre exemples) qu'il faut
penser à un seul atelier, sinon à un seul maître, et nous proposons de nommer ce dernier “ Maître
des Rinceaux Animés ” (cf. p. 95). Il nous semble certain, bien que la plupart de ces sculptures
est sans date exacte, que ce maître travaillait en la première moitié du IIIe siecle. Parmi ces
quatre exemples il y a notre cat. 1, un banquet de l’an 260 (cf. note 5), un banquet dans le
tombeau n° 186 (Aviation), et un buste au Louvre 9 (cf. p. 85, notes 3-5).
A ces remarques il faut ajouter encore une, plus générale. Cet atelier était sans doute influencé
par l’art occidental, hellénistico-romain. Cette supposition est basée sur l’usage du motif en
question et sur la forme hellénisante de la statue funéraire de femme (cat. 5).
R. Pfister et H. Seyrig, après lui10, ont divisé les ornements qui décorent les vêtements des
Palmyréniens en deux classes : ornements d’origine orientale, qui imitent les pierres précieuses
(galons et bordures perlés, encolures en forme de colliers), et d’origine occidentale, bien connu
dans le répertoire de l’art grec et romain, notamment : chien courant, rinceau de vigne, rinceau
d’acanthe, rameau de chêne, de laurier, etc. Il faut ajouter que dans le rinceau animé à ces orne-
ments occidentaux s’ajoutent d’autres motifs par excellence gréco-romains, tels que les Amours
vendangeurs, les Amours tirant de l’arc et les oiseaux qui picorent des grappes de raisin. Si leur
usage était universel ou très répandu dans l’art palmyrénien, on pourrait croire à une mode de
cette époque, mais puisqu’il s’agit à peine de quelques sculptures, sans doute d’un seul atelier,
il faut penser plutôt à une certaine orientation de son maître, et probablement des clients. Les
Amours ont un sens précis dans le répertoire de l’art funéraire gréco-romain. Ce sont des symboles
bien connus de mort, de résurrection et de la vie d’outre-tombe. Mais, il faut le souligner encore
une fois, à Palmyre l’usage de ce motif était exceptionnel et semble justifier notre supposition
que les fondateurs du penteklinium étaient d’orientation occidentale, ayant un penchant pour
la culture gréco-romaine.
9 Cf. Seyrig 1937, fig. 12 et Ingholt, PS 221.
10 R. Pfister, Le début du vêtement copte, Études d’Orientalisme publiées par le Musée Guimet à la
mémoire de Raymond Linossier, vol. II, Paris 1932, p. 445 ; Seyrig 1937, pp. 18-19. Pour les rinceaux animés dans
le décor hellenistico-romain du IIIe siècle cf. M. Squarciapino, Sculture del Foro Severiano di Leptis Magna,
Roma 1974, p. 168.
ÉTUDE GÉNÉRALE
latéraux, cat. 2 ou 3. La statue funéraire, cat. 5, appartenait peut être à la femme de 'Alainê ou de
Soraikû (Marti), accompagnée sans doute par son mari (statue perdue). Les lits dans les extrémités
de penteklinium puissent appartenir aux membres de la seconde génération. Les deux prêtres
du banquet, cat. 4, présentent peut-être Hérôdès-Hairan et Yadê accompagnés par leurs femmes
(cat. 52 et une figure perdue). Mais nous tenons à souligner, que ce ne sont que des hypothèses,
assez vagues, parce que nos sources épigraphiques et archéologiques sont toutes lacunaires.
Remarquons tout de même, que chaque identification supporte nos propositions chronologi-
ques. Les sarcophages et les banquets sans doute marquaient lieu du repos éternel des personnages
représentés. Il en ressort, que pour dresser le penteklinium au-dessus de leurs tombes il fallait
attendre leur mort.
Nous ne pouvons dire grand chose également sur les personnages ensevelis dans les sarco-
phages, mais il nous semble logique que ce soient les descendants de 'Alainê et de Soraikû de la
troisième génération, peut-être les fondateurs des sculptures.
MAÎTRE ET ATELIER
Nous remarquons plus bas, dans notre catalogue des sculptures (cat. 1) que l’ornement des
rinceaux animés dans la sculpture funéraire de Palmyre est si rare (quatre exemples) qu'il faut
penser à un seul atelier, sinon à un seul maître, et nous proposons de nommer ce dernier “ Maître
des Rinceaux Animés ” (cf. p. 95). Il nous semble certain, bien que la plupart de ces sculptures
est sans date exacte, que ce maître travaillait en la première moitié du IIIe siecle. Parmi ces
quatre exemples il y a notre cat. 1, un banquet de l’an 260 (cf. note 5), un banquet dans le
tombeau n° 186 (Aviation), et un buste au Louvre 9 (cf. p. 85, notes 3-5).
A ces remarques il faut ajouter encore une, plus générale. Cet atelier était sans doute influencé
par l’art occidental, hellénistico-romain. Cette supposition est basée sur l’usage du motif en
question et sur la forme hellénisante de la statue funéraire de femme (cat. 5).
R. Pfister et H. Seyrig, après lui10, ont divisé les ornements qui décorent les vêtements des
Palmyréniens en deux classes : ornements d’origine orientale, qui imitent les pierres précieuses
(galons et bordures perlés, encolures en forme de colliers), et d’origine occidentale, bien connu
dans le répertoire de l’art grec et romain, notamment : chien courant, rinceau de vigne, rinceau
d’acanthe, rameau de chêne, de laurier, etc. Il faut ajouter que dans le rinceau animé à ces orne-
ments occidentaux s’ajoutent d’autres motifs par excellence gréco-romains, tels que les Amours
vendangeurs, les Amours tirant de l’arc et les oiseaux qui picorent des grappes de raisin. Si leur
usage était universel ou très répandu dans l’art palmyrénien, on pourrait croire à une mode de
cette époque, mais puisqu’il s’agit à peine de quelques sculptures, sans doute d’un seul atelier,
il faut penser plutôt à une certaine orientation de son maître, et probablement des clients. Les
Amours ont un sens précis dans le répertoire de l’art funéraire gréco-romain. Ce sont des symboles
bien connus de mort, de résurrection et de la vie d’outre-tombe. Mais, il faut le souligner encore
une fois, à Palmyre l’usage de ce motif était exceptionnel et semble justifier notre supposition
que les fondateurs du penteklinium étaient d’orientation occidentale, ayant un penchant pour
la culture gréco-romaine.
9 Cf. Seyrig 1937, fig. 12 et Ingholt, PS 221.
10 R. Pfister, Le début du vêtement copte, Études d’Orientalisme publiées par le Musée Guimet à la
mémoire de Raymond Linossier, vol. II, Paris 1932, p. 445 ; Seyrig 1937, pp. 18-19. Pour les rinceaux animés dans
le décor hellenistico-romain du IIIe siècle cf. M. Squarciapino, Sculture del Foro Severiano di Leptis Magna,
Roma 1974, p. 168.