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ÉTUDE GÉNÉRALE

La seconde conclusion que nous tirons de l’analyse de ce banquet (cat. 1) est plus générale.
Nous croyons que les figures des quatre porteurs de cruches qui étaient coiffés de mortiers
sacerdotaux permettent de trancher la discussion sur les soi-disant pages. Il n’est pas question
d’esclaves ou de serviteurs. Ils appartiennent sans doute à la famille 14.

CONCLUSIONS

Les sculptures si nombreuses, si riches, si belles enfin — bien que d’une beauté pour nous
étrange — méritaient, nous le croyons, une étude plus détaillée que les autres objets du tombeau
de 'Alainê. Les conclusions que nous avons pu obtenir se divisent en deux catégories : celles qui
touchent à l’histoire des fondateurs et celles qui ont une certaine valeur pour l’histoire de l’art
palmyrénien15.
La reconstruction du décor de la chambre funéraire a élargi nos connaissances sur l’aménage-
ment des hypogées palmyréniens par un type jusqu’ à présent inconnu — le penteklinium, pour
ainsi dire un quatrième degré de l’usage des lits, après le banquet, le lit simple et le triclinium.
Cette reconstruction a permis aussi de comprendre le rôle décoratif des statues funéraires à
l’intérieur du tombeau. La reconstruction du décor du podium et l’analyse des têtes des figures
du banquet ont jeté une lumière sur l’usage des portraits impersonnels et sur les facteurs culturels
qui ont mené à la création de ce type à Palmyre. Nous avons découvert, que certaines dispropor-
tions et négligeances sont causées par la position des figures in situ. Cette position exigeait des
correctures optiques et permettait de manquer les détails (principe du spectateur).
Nous avons pu délimiter un atelier qui travaillait dans une période définie, duquel proviennent
sans doute les sculptuies palmyréniennes décorées de rinceaux animés et nous avons caractérisé
les oeuvres de son maître, qui sont de notre avis de style hellénisant.
Nous avons découvert dans le décor des sarcophages et des banquets les traces de croyances
occidentales et orientales en la vie d’outre-tombe. Nous croyons qu’il s’agit surtout de mythes
grecs bacchiques et des mythes palmyréniens des dieux de la lumière : Malakbêl et 'Aglibôl.
Les porteurs de cruches, d’autres vases et ustensiles, motif connu dans l’art funéraire de
Palmyre, se sont avérés des membres de la famille et non des serviteurs du personnage principal
du banquet.
La famille de 'Alainê, au moins vers la fin du IIe et dans la première trentaine du IIIe siècle,
était sans doute imprégnée de culture occidentale gréco-romaine.

14 Sur cette question cf. dernièrement : Ingholt 1970, p. 183 note 3.
15 Pour les sculptures cf. ci-dessus, p. 11 et mon article : Nouvelles recherches dans la nécropole Ouest de
Palmyre, Actes du Colloque International ,,Palmyre : bilan et perspectives, Strasbourg 1973” (sous presse).
 
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