CATALOGUE DES MENUS OBJETS
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Le second type est représenté sur les lastres ou les fronts de sarcophages peu nombreux.
Deux lastres avec des pages se trouvent dans le tombeau n° 186 (Aviation)17. Les garçons tien-
nent des cruches, coupes, phiales et guirlandes. Un sarcophage décoré de la même manière,
avec six garçons dont un avec une cruche appartenait au triclinium de l’exèdre de Maqqai de
l’an 229. Ces pages ou garçons présentaient certaines difficultés d’interprétation. D’après
H. Ingholt, ils auraient été des esclaves ou des serviteurs18. D’après E. Will, ce seraient des
garçons de bonne famille 19. Nous croyons que la présence des jeunes prêtres qui tiennent les
cruches dans le banquet du tombeau de 'Alainê permet de trancher la question en faveur de
cette dernière opinion 20.
Nous avons avancé plus haut l’hypothèse que les cruches symbolisent l’âge de ceux qui les
tiennent. La jeunesse des deux garçons du milieu est prouvée entre autres par leurs bullae au
cou. Selon l’usage des Romains, les bullae étaient portées jusqu’à l’âge de 17 ans. Sur notre
banquet les garçons sont sans doute plus jeunes, mais le fait est isolé et des conclusions générales
sont difficiles à tirer. Nous pouvons citer trois parallèles : deux bustes des garçons et le buste
d’un homme paré de la bulla et qui tient une cruche, trouvé au Camp de Dioclétien et sans doute
de la nécropole adjacente 21. Nous croyons d’autre part que la rareté de cet usage à Palmyre
témoigne d’une situation exceptionnelle de la famillç de 'Alainê et notamment de son orientation
pro-romaine, au moins dans la période du banquet en question.
Les tuniques simples, à manches flottantes, des garçons sont communes aux enfants de
toutes les époques (cf. p.ex. une stèle double des enfants de Bonnê, de l’an 114). Néanmoins
l’usage de cette tunique accompagnée du mortier sacerdotal est caractéristique d’après H. Seyrig
pour le début du IIIe siècle 22. Les modii en question sont très bas, mais malgré des observations
très minutieuses, il n’est pas certain que c’était pour souligner la jeunesse des garçons-prêtres,
ni que c’est le résultat des endommagements au temps de la violation du tombeau.
Contrairement aux statues masculines, la figure de la femme assise présente un cas banal,
bien qu’elle soit soigneusement exécutée. Les parallèles de son vêtement et de sa parure ne sont
pas difficiles à trouver. Citons en premier lieu la femme du banquet de Maqqai, de l’an 229
(cf. supra, note 11) et deux bustes datés : celui de Ba'alatgâ sur la stèle double d’après 217 et le
portrait de Salmat, avec sa fille Haggâ, probablement d’env. 239 23.
Les portraits similaires non datés sont nombreux et nous nous bornons à citer quelques
objets choisis, à savoir : le portrait de 'Aqmat, fille de Haggagu (CIS 4200)24, le portrait de
Tammâ, trouvé au Camp de Dioclétien par la Mission Polonaise ainsi que trois portraits ano-
nymes de même origine 25.
17 Pages dans le tombeau n° 186 : Will, pp. 96-98, figs 13-14 ; Ingholt 1935, pl. XXXIV, 1-2.
18 Pages de Maqqai : Ingholt 1935, pp. 65-68, pl. XXVII, 1-2 ; sur ce problème, ibidem, pp. 73-74 et Ingholt
1970, p. 183, note 3.
19 Will, p. 98, note 2.
20 Remarquons qu’à Palmyre jusqu’à présent les fils de la maison servent à table.
21 Bulla et cruche sur un bas-relief funéraire : Michatowski 1961, pp. 139-140, n° 31, fig. 188 ; les garçons
parés de bulla : Ingholt, PS 2, p. 20, pl. I, 2 (de l’an 114) ; Ingholt 1938, pl. XLIX 3 ; Chabot, pl. XX 3.
22 Stèle des enfants de Bonnê : Ingholt, pl. I, 2 ; les tuniques solennelles, à manches courtes flottantes sont
décrites par Seyrig 1937, p. 18, note 1, d’après les banquets du tombeau n° 186 et du tombeau n° 173 b (le banquet
de l’an 260).
23 Portrait double de Ba'alatgâ et Marti : Ingholt, PS 49, pl. XV, 1 (CIS 4296) ; portrait double de Salmat
et Haggâ (CIS 4421) : Ingholt 1938, p. 126, pl. XLVII, 2 (date d’après le texte de concession).
24 Le portrait de fAqmat (CIS, pl. XL, 4200) est au British Muséum, n° 102612.
25 Portraits anonymes et Tammâ : Michalowski 1959, p. 102, fig. 110 ; p. 89, fig. 96 ; Michatowski 1960,
p. 180, n° 50, fig. 197 ; Michalowski 1963-64, pp. 67-68, fig. 75 (cf. Gawlikowski, RIP, n° 192).
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Le second type est représenté sur les lastres ou les fronts de sarcophages peu nombreux.
Deux lastres avec des pages se trouvent dans le tombeau n° 186 (Aviation)17. Les garçons tien-
nent des cruches, coupes, phiales et guirlandes. Un sarcophage décoré de la même manière,
avec six garçons dont un avec une cruche appartenait au triclinium de l’exèdre de Maqqai de
l’an 229. Ces pages ou garçons présentaient certaines difficultés d’interprétation. D’après
H. Ingholt, ils auraient été des esclaves ou des serviteurs18. D’après E. Will, ce seraient des
garçons de bonne famille 19. Nous croyons que la présence des jeunes prêtres qui tiennent les
cruches dans le banquet du tombeau de 'Alainê permet de trancher la question en faveur de
cette dernière opinion 20.
Nous avons avancé plus haut l’hypothèse que les cruches symbolisent l’âge de ceux qui les
tiennent. La jeunesse des deux garçons du milieu est prouvée entre autres par leurs bullae au
cou. Selon l’usage des Romains, les bullae étaient portées jusqu’à l’âge de 17 ans. Sur notre
banquet les garçons sont sans doute plus jeunes, mais le fait est isolé et des conclusions générales
sont difficiles à tirer. Nous pouvons citer trois parallèles : deux bustes des garçons et le buste
d’un homme paré de la bulla et qui tient une cruche, trouvé au Camp de Dioclétien et sans doute
de la nécropole adjacente 21. Nous croyons d’autre part que la rareté de cet usage à Palmyre
témoigne d’une situation exceptionnelle de la famillç de 'Alainê et notamment de son orientation
pro-romaine, au moins dans la période du banquet en question.
Les tuniques simples, à manches flottantes, des garçons sont communes aux enfants de
toutes les époques (cf. p.ex. une stèle double des enfants de Bonnê, de l’an 114). Néanmoins
l’usage de cette tunique accompagnée du mortier sacerdotal est caractéristique d’après H. Seyrig
pour le début du IIIe siècle 22. Les modii en question sont très bas, mais malgré des observations
très minutieuses, il n’est pas certain que c’était pour souligner la jeunesse des garçons-prêtres,
ni que c’est le résultat des endommagements au temps de la violation du tombeau.
Contrairement aux statues masculines, la figure de la femme assise présente un cas banal,
bien qu’elle soit soigneusement exécutée. Les parallèles de son vêtement et de sa parure ne sont
pas difficiles à trouver. Citons en premier lieu la femme du banquet de Maqqai, de l’an 229
(cf. supra, note 11) et deux bustes datés : celui de Ba'alatgâ sur la stèle double d’après 217 et le
portrait de Salmat, avec sa fille Haggâ, probablement d’env. 239 23.
Les portraits similaires non datés sont nombreux et nous nous bornons à citer quelques
objets choisis, à savoir : le portrait de 'Aqmat, fille de Haggagu (CIS 4200)24, le portrait de
Tammâ, trouvé au Camp de Dioclétien par la Mission Polonaise ainsi que trois portraits ano-
nymes de même origine 25.
17 Pages dans le tombeau n° 186 : Will, pp. 96-98, figs 13-14 ; Ingholt 1935, pl. XXXIV, 1-2.
18 Pages de Maqqai : Ingholt 1935, pp. 65-68, pl. XXVII, 1-2 ; sur ce problème, ibidem, pp. 73-74 et Ingholt
1970, p. 183, note 3.
19 Will, p. 98, note 2.
20 Remarquons qu’à Palmyre jusqu’à présent les fils de la maison servent à table.
21 Bulla et cruche sur un bas-relief funéraire : Michatowski 1961, pp. 139-140, n° 31, fig. 188 ; les garçons
parés de bulla : Ingholt, PS 2, p. 20, pl. I, 2 (de l’an 114) ; Ingholt 1938, pl. XLIX 3 ; Chabot, pl. XX 3.
22 Stèle des enfants de Bonnê : Ingholt, pl. I, 2 ; les tuniques solennelles, à manches courtes flottantes sont
décrites par Seyrig 1937, p. 18, note 1, d’après les banquets du tombeau n° 186 et du tombeau n° 173 b (le banquet
de l’an 260).
23 Portrait double de Ba'alatgâ et Marti : Ingholt, PS 49, pl. XV, 1 (CIS 4296) ; portrait double de Salmat
et Haggâ (CIS 4421) : Ingholt 1938, p. 126, pl. XLVII, 2 (date d’après le texte de concession).
24 Le portrait de fAqmat (CIS, pl. XL, 4200) est au British Muséum, n° 102612.
25 Portraits anonymes et Tammâ : Michalowski 1959, p. 102, fig. 110 ; p. 89, fig. 96 ; Michatowski 1960,
p. 180, n° 50, fig. 197 ; Michalowski 1963-64, pp. 67-68, fig. 75 (cf. Gawlikowski, RIP, n° 192).