INTRODUCTION.
Si nous avions l'histoire détaillée des disférentes migrations
du genre humain ,* s'il nous étoît permis de suivre, comme à la
trace, l'homme sorti des mains de son créateur, je ne doute
pas que nous ne puiïîons saisir jùsqu aux plus petites nuances de
cette foule de gradations que ses idées ont successivement éprou-
vées. Quoique les injures des tems, l'ignorance des premiers
hommes , & les préjugés des écrivains nous aient dérobé cette
portion la plus précieuse, la plus utile & la plus intéressante de
notre histoire , nous voyons néanmoins, à travers de l'épaisse
obscurité dont i'aniitjuittS csl couverte - l&s opinions reli*
gieuses ont été d'autant plus pures & plus raisonnables, que le
genre humain étoit moins éloigné de son berceau. Ainsi, loin
qu'à l'exemple des connoûTances humaines, la religion se per-
fectionne , à mesure que l'expérience & la réflexion permettent
à l'esprit humain de se développer, elle se dénature & s'abâ-
tardit en vieilmTant.
De cette propolition, dont l'hiitoire du monde ne prouve
que trop la juiteiTe, il résulte que les peuples les plus anciens,
je veux dire, ceux qui n'ont pas encore éprouvé de révolutions
marquées depuis un grand nombre de siecles, sont ceux chez
qui les principes primitifs se sont moins altérés, Se qui tracent,
à quelques chang-emens près, lec s^mps heureny de l'enfance du
monde. Je remarque, parmi les nations connues de l'antiquité,
deux peuplades qui peuvent fournir un exemple frappant de
cette importante vérité. Ce sont les Sabéens, nation célèbre de
l'Arabie, &les Indiens de la communion desBrachmanes. Si on
leur fait grâces de quelques traits de superstition, qui se retrou-
vent par-tout, & dont toutes les nations de la terre eurent à rou-
gir, rhistoire n'osfre, en aucun endroit du monde, une théo-
logie plus sublime, plus simple 8c plus conséquente que la leur.
Aucune divinité subalterne, aucune apothéose , aucun ange,
aucun génie n'y vint troubler l'idée que ces peuples respe&ables
Si nous avions l'histoire détaillée des disférentes migrations
du genre humain ,* s'il nous étoît permis de suivre, comme à la
trace, l'homme sorti des mains de son créateur, je ne doute
pas que nous ne puiïîons saisir jùsqu aux plus petites nuances de
cette foule de gradations que ses idées ont successivement éprou-
vées. Quoique les injures des tems, l'ignorance des premiers
hommes , & les préjugés des écrivains nous aient dérobé cette
portion la plus précieuse, la plus utile & la plus intéressante de
notre histoire , nous voyons néanmoins, à travers de l'épaisse
obscurité dont i'aniitjuittS csl couverte - l&s opinions reli*
gieuses ont été d'autant plus pures & plus raisonnables, que le
genre humain étoit moins éloigné de son berceau. Ainsi, loin
qu'à l'exemple des connoûTances humaines, la religion se per-
fectionne , à mesure que l'expérience & la réflexion permettent
à l'esprit humain de se développer, elle se dénature & s'abâ-
tardit en vieilmTant.
De cette propolition, dont l'hiitoire du monde ne prouve
que trop la juiteiTe, il résulte que les peuples les plus anciens,
je veux dire, ceux qui n'ont pas encore éprouvé de révolutions
marquées depuis un grand nombre de siecles, sont ceux chez
qui les principes primitifs se sont moins altérés, Se qui tracent,
à quelques chang-emens près, lec s^mps heureny de l'enfance du
monde. Je remarque, parmi les nations connues de l'antiquité,
deux peuplades qui peuvent fournir un exemple frappant de
cette importante vérité. Ce sont les Sabéens, nation célèbre de
l'Arabie, &les Indiens de la communion desBrachmanes. Si on
leur fait grâces de quelques traits de superstition, qui se retrou-
vent par-tout, & dont toutes les nations de la terre eurent à rou-
gir, rhistoire n'osfre, en aucun endroit du monde, une théo-
logie plus sublime, plus simple 8c plus conséquente que la leur.
Aucune divinité subalterne, aucune apothéose , aucun ange,
aucun génie n'y vint troubler l'idée que ces peuples respe&ables