Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0017
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
INTRODUCTION.
Si nous avions l'histoire détaillée des disférentes migrations
du genre humain ,* s'il nous étoît permis de suivre, comme à la
trace, l'homme sorti des mains de son créateur, je ne doute
pas que nous ne puiïîons saisir jùsqu aux plus petites nuances de
cette foule de gradations que ses idées ont successivement éprou-
vées. Quoique les injures des tems, l'ignorance des premiers
hommes , & les préjugés des écrivains nous aient dérobé cette
portion la plus précieuse, la plus utile & la plus intéressante de
notre histoire , nous voyons néanmoins, à travers de l'épaisse
obscurité dont i'aniitjuittS csl couverte - l&s opinions reli*
gieuses ont été d'autant plus pures & plus raisonnables, que le
genre humain étoit moins éloigné de son berceau. Ainsi, loin
qu'à l'exemple des connoûTances humaines, la religion se per-
fectionne , à mesure que l'expérience & la réflexion permettent
à l'esprit humain de se développer, elle se dénature & s'abâ-
tardit en vieilmTant.
De cette propolition, dont l'hiitoire du monde ne prouve
que trop la juiteiTe, il résulte que les peuples les plus anciens,
je veux dire, ceux qui n'ont pas encore éprouvé de révolutions
marquées depuis un grand nombre de siecles, sont ceux chez
qui les principes primitifs se sont moins altérés, Se qui tracent,
à quelques chang-emens près, lec s^mps heureny de l'enfance du
monde. Je remarque, parmi les nations connues de l'antiquité,
deux peuplades qui peuvent fournir un exemple frappant de
cette importante vérité. Ce sont les Sabéens, nation célèbre de
l'Arabie, &les Indiens de la communion desBrachmanes. Si on
leur fait grâces de quelques traits de superstition, qui se retrou-
vent par-tout, & dont toutes les nations de la terre eurent à rou-
gir, rhistoire n'osfre, en aucun endroit du monde, une théo-
logie plus sublime, plus simple 8c plus conséquente que la leur.
Aucune divinité subalterne, aucune apothéose , aucun ange,
aucun génie n'y vint troubler l'idée que ces peuples respe&ables
 
Annotationen