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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0069
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(

ET COUTUMES RELIGIEUSES.

ARTICLE VI.
De la Religion des Peuples de ïljle de Ceilan.
Ce il an est une grande îsse des Indes, d'environ cent lieues de Ion- y
gueur sur cinquante de large. Les peuples qui l'habitent s'appellent
chingulais. Leur religion , quoique miA^ d'une foule de pratiques su-
perstitieuses, approche beaucoup de celle de la nature. Ils croient un
Dieu ; & cette théologie, comme on ne sauroit trop le répéter, est
celle de tous les peuples du monde. Ils admettent également l'immor-
talité de l'ame : eh ! quelle fut jamais la nation qui méconnut ce dogme
important? Ces insulaires, par une tournure d'esprit qui leur est parti-
culière , pensent que les ames des méchans acquièrent dans l'autre monde
un nouveau degré de méchanceté, &, par la même raison , que les
ames des bons parviennent à un nouveau degré de mérite & de bonté.
Ils sont persuadés que les uns Se les autres seront punis ou récompensés
d'une manière proportionnée aux aélions qu'ils auront commises dans
ce monde. On croit dans cette isse que ceux qui se sont distingués
par une sainteté particulière seront élevés fort au-destus du reste des
mortels, & placés presque à côté de la divinité.
C'est dans cette opinion que les chingulais ont célébré l'apothéose d'un
homme illustre par ses austérités Se pnr sp* \hrrux . auquel ils rendent
des hommages ious la iorme d'un géant (sig 30). On croit que cette
espece de saint, appellé Buddu, sseurisloit vers l'an 40 de l'ère chré-
tienne ; ce qui a donné lieu à l'ignorance européenne de soupçonner que
ces insulaires auroient bien pu le confondre avec saint Thomas , qui ne
vit vraisemblablement jamais l'Inde nil'ille de Ceilan.Les écrivains les plus
sensés pensent que ce Buddu n'est autre chose qu'un philosophe du pays,
dont les lumières & les bienfaits lui méritèrent la vénération de ses
compatriotes. Telle est en général l'origine de cette multitude d'apo-
théoses qui décorent les fastes de tous les peuples de la terre.
Quoi qu'il en soit 9 les chingulais croient bonnement que l'un des
principaux emplois de Buddu est de soulager les ames qui souffrent,
Se de leur procurer une situatiôrt plus heureuse. Ce personnage s'est
aulsi rendu fort célèbre par des miracles. Long-tems les insulaires con-
serverent l'une de ses dents qui opéroit chaque jour de nouveaux prodiges.
Tome I* l 2
 
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