60 CÉRÉMONIES
Mais en 1560 , les portugais ayant jugé à propos de la brûler pour y
substituer celle de saint Chrystophe, les prêtres publièrent qu'elle s'étoit
dérobée miraculeusement d'entre les mains sacrileges des européens,
Se qu'elle avoit choiû* une rose pour asyle.
Il est de la piété dans l'isse de Ceilan que les femmes aillent quêter
pour le grand Buddu. Elles portent avec elles une petite statue de ce
philosophe , enveloppée d'un linge blanc, & vont mendier de porte en
porte y en disant qu elles demandent de quoi faire un sacrifice au pro-
tecteur de la patrie. La religion ne permet pas qu'on refuse ces quê-
teuses; Se les aumônes qu'on leur fait, consistent en argent, en huile,
en riz, en coton. Les femmes d'un rang distingué se dispensent d'aller
ainsi mendier en personne : elles donnent cette commisîion à des per-
sonnes de confiance auxquelles elles prêtent, pour cet objet, leurs plus
riches parures.
Le diable a un pouvoir très-étendu dans risse de Ceilan. C'eft sur-
tout dans leur maladie que les insulaires craignent la puissànce de cet
esprit mal-faisant. Ici , comme chez les habitans des Maldives , on ne
néglige , ni osfrandes , ni festins , ni prières pour se rendre le diable sa-
vorable. Souvent ils immolent en son honneur des coqs & des poulets.
L'isse de Ceilan est gouvernée par des prêtres semblables à ceux que
Ton voit aux Maldives Se dans la plupart des autres contrées de l'Inde.
On y trouve aulTi une multitude presqu'innombrable de temples : la
plupart sont d'une magnisique sculpture Se décorés de plusieurs riches
ornemens : nn y t-«j«c sur tout un grand nombre de sigures hiéro-
glyphiques qui représentent des monstres Se des animaux. Sur les murs
de plusieurs de ces temples, on a peint des bâtons , des flèches , des
épées, des hallebardes. Il n'y a que ceux consacrés à Buddu qui ne
soient pas chargés de semblables images : on n'y voit que des sigures
d'hommes vêtus à la manière des prêtres du pays. Ces temples sont
communément fort riches Se possedent des terres immenses qu'ils tien-
nent de la pieuse libéralité des sidèles ; Se l'on allure que les revenus
de tous les temples de l'isse surpassent ceux des domaines du gouver-
nement. L'entrée de ces sanétuaires est interdite aux semmes, lorsqu'el-
les ont leurs indispositions périodiques ; Se les hommes même n'y peu-
vent entrer, lorsqu ils sortent d'un endroit où se trouvent des semmes
qui ont cette incommodité.
Les mercredis Se les samedis sont les jours auxquels les temples pu-
blics s'ouvrent à la dévotion du peuple. Les chingulais célèbrent encore
Mais en 1560 , les portugais ayant jugé à propos de la brûler pour y
substituer celle de saint Chrystophe, les prêtres publièrent qu'elle s'étoit
dérobée miraculeusement d'entre les mains sacrileges des européens,
Se qu'elle avoit choiû* une rose pour asyle.
Il est de la piété dans l'isse de Ceilan que les femmes aillent quêter
pour le grand Buddu. Elles portent avec elles une petite statue de ce
philosophe , enveloppée d'un linge blanc, & vont mendier de porte en
porte y en disant qu elles demandent de quoi faire un sacrifice au pro-
tecteur de la patrie. La religion ne permet pas qu'on refuse ces quê-
teuses; Se les aumônes qu'on leur fait, consistent en argent, en huile,
en riz, en coton. Les femmes d'un rang distingué se dispensent d'aller
ainsi mendier en personne : elles donnent cette commisîion à des per-
sonnes de confiance auxquelles elles prêtent, pour cet objet, leurs plus
riches parures.
Le diable a un pouvoir très-étendu dans risse de Ceilan. C'eft sur-
tout dans leur maladie que les insulaires craignent la puissànce de cet
esprit mal-faisant. Ici , comme chez les habitans des Maldives , on ne
néglige , ni osfrandes , ni festins , ni prières pour se rendre le diable sa-
vorable. Souvent ils immolent en son honneur des coqs & des poulets.
L'isse de Ceilan est gouvernée par des prêtres semblables à ceux que
Ton voit aux Maldives Se dans la plupart des autres contrées de l'Inde.
On y trouve aulTi une multitude presqu'innombrable de temples : la
plupart sont d'une magnisique sculpture Se décorés de plusieurs riches
ornemens : nn y t-«j«c sur tout un grand nombre de sigures hiéro-
glyphiques qui représentent des monstres Se des animaux. Sur les murs
de plusieurs de ces temples, on a peint des bâtons , des flèches , des
épées, des hallebardes. Il n'y a que ceux consacrés à Buddu qui ne
soient pas chargés de semblables images : on n'y voit que des sigures
d'hommes vêtus à la manière des prêtres du pays. Ces temples sont
communément fort riches Se possedent des terres immenses qu'ils tien-
nent de la pieuse libéralité des sidèles ; Se l'on allure que les revenus
de tous les temples de l'isse surpassent ceux des domaines du gouver-
nement. L'entrée de ces sanétuaires est interdite aux semmes, lorsqu'el-
les ont leurs indispositions périodiques ; Se les hommes même n'y peu-
vent entrer, lorsqu ils sortent d'un endroit où se trouvent des semmes
qui ont cette incommodité.
Les mercredis Se les samedis sont les jours auxquels les temples pu-
blics s'ouvrent à la dévotion du peuple. Les chingulais célèbrent encore