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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0046
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I

3$ CÉRÉMONIES
d'un gland, même d'un œuf de poule. Ces boules sont de divers mé-
taux , d'or, d'argent, de cuivre ou de plomb , sélon le rang Se la
qualité de celui qui les porte : ce sont de vieilles femmes qui font mé-
tier de vendre ces sonnettes, & de les attacher. L'opération n'est pas
dangereuse ; Se l'incision qu'on est obligé de faire, se guérit dans l'es-
pace de cinq à six jours. Tous les mâles , le roi lui-môme , sont obligés
de se soumettre à cette opération singuliere. Les filles sont soumises
à une cérémonie beaucoup plus douloureuse Se plus gênante. On leur
coud les parties naturelles , de manière qu'il ne reste qu'un palTage
fort étroit pour les besoins de la nature. Quand les filles se marient,
un chirurgien rétablit les chbses dans leur état primitif. Un tel usage
paroît d'autant plus étonnant, qu'il appartient à un peuple extrême]
ment licencieux Se dissblu.
Les funérailles des péguans sont asTez remarquables {fig. 20). Le
défunt est conduit au bûcher sur un brancard porté par quinze ou seize
hommes, couverts de èannes dorées, & surmonté d'une-elpece de
tour. Les parens Se les amis suivent le convoi. Le cadavre , parvenu
au lieu du bûcher , y est consumé par les flammes : alors tout le cor-
tège se retire, & pendant deux jours la famille du défunt fait dans
sa maison une fête funèbre. Ce terme expké, la veuve, accompagnée
de plusieurs de ses amis, se rend à l'endroit où étoit placé le bûcher du
défunt, Se pafîe quelque temps à pleurer. Enfin, s'il reste quelques
os que le feu ait épargné , elle les enterre.
Les funérailles - du roi de Pégu sont beaucoup plus pompeuses que
celles que i on célèbre en pareil cas dans les autres parties de l'Inde>
On construit deux barques , au-deslus desquelles on élevé un toît doré
en forme de pyramide qui les couvre Se les unit toutes deux. Au
milieu de ces barques , on dresTe un échaffaud doré, sur lequel le corps
est déposé. On l'environne de bois d'aioës, de sandal, de benjoin , de
muse Se d'autres matières odoriférantes Se combustibles : on y met
alors le feu; Se quelques talapoins , prêtres du pays, qui sont dans ces
barques, les font voguer en deseendant la rivière du Pégu. Pendant
que le corps brûle , ils récitent des prières ; puis ils délaient les cendres
avec du lait, Se en forment une boule qu'ils jettent dans l'eau : ils ra-
massent ensuite les os Se les déposent dans une chapelle que l'on cons-
truit pour cet usage.
Le deuil des péguans est le même que celui des peuples placés en
deçà du Gange. Ils se font raser la tête pour témoigner la douleur pro-
 
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