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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0076
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66 CÉRÉMONIES
lgures> La musique des Moluques est, dit-on, alsez intérelTante. Les deux
principaux instrumens qu'ils connohTent s'appellent tifa Se rabana. Ce
sont des tambours au son desquels ces peuples dansent dans leurs ré-
st. jouhTances Se dans les soiemnités religieuses (fig. 32). Le rabana est
un tambour dont les jeunes moluquoises jouent lorsqu'elles chantent
les exploits de leurs guerriers. Lorsqu'elles chantent, elles s'accompa-
gnent de ce rabana. Elles vont au-devant des guerriers en dansant au
son de cet instrument : c'est en enssammant ainsi leur courage, que l'on
porte les jeunes héros à des actions de valeur Se d'intrépidité.
Jamais peuple ne fit plus de tintamare aux funérailles que ne le font
ceux des Moluques à la mort de leur* parent Les habitans de Banda se
distinguent sur-tout par les cris épouvantables qu'ils jettent en cette
occafion. Perluadés que lame d'un mort peut être rappellée à la vie à
force de plaintes Se de gémhTemens, ils font retentir la maison de hur-
lemens esfroyables aulsi-tôt que le malade a rendu le dernier soupir. Ces
cris lugubres, qui peignent plus la manie que la douleur, durent envi-
ron cinq à ûx heures. Lorsqu'on s'apperçoit que toute agitation est inu-
tile , Se que celui qu'on pleure est en esfet passé dans l'autre monde, on
dépose le cadavre dans un cercueil couvert de toile blanche, Se des
amis du défunt le portent au cimetière sur leurs épaules. Après la céré-
monie de l'enterrement, on dresse sur la fosse une petite hute sous la-
quelle on allume une lampe pendant la nuit qui suit immédiatement les
funérailles. Il étoit autrefois d'usage qu'après la mort d'un souverain
d'une des isles Moluques, les autres isles envoyaient des ambalsadeurs
pour alsister aux funérailles du monarque ; mais , dppnî»: l'arrivée des
européens dans ces parages , la concorde a cessé de régner parmi tous
ces princes, Se ils n'entretiennent plus aujourd'hui entr eux qu'une
très-foible correspondance.
 
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