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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0079
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ET COUTUMES RELIGIEUSES. 69
auront négligé sa morale , seront transportées, au sortir du corps, en
dix lieux différens, où elles sourfriront, pendant un tems déterminé,
les supplices les plus cruels. Eprouvées ainsi par de longs tourmens, el-
les reviendront sur la terre, où elles seront condamnées à une vie indi-
gente Se malheureuse ; Se, lorsqu elles sortiront de ces nouveaux corps ,
elles retourneront encore dans les enfers, où elles seront tourmentées
par des supplices encore plus affreux que les premiers. Ces ames péche-
resfes pasferont ainsi succelsivement , pendant toute l'éternité , de la
mort à l'enfer , Se de l'enfer à ia mort. Ceux qui auront accompli
fidèlement les préceptes de Thic-ka, jouiront d'une félicité aussî grande
que les tourmens de ces derniers seront rigoureux. Ils éprouveront un
certain nombre de transmigrations toujours plus avantageuses les unes
que les autres, Se dans lesquelles ils se purgeront graduellement des
petites souillures qu'ils auront pu contracter pendant la vie. Après avoir
été ainsi entièrement purifiés , ils seront placés dans un séjour de dé-
lices où ils jouiront d'un bonheur inexprimable.
Les prêtres du Tonquin, comme ceux des chinois, s'appellent bon-
yes dans les journaux de nos voyageurs. Ces ministres, qui sont dis-
tribués en clergé séculier Se régulier, portent un bonnet rond, de
la hauteur de trois pouces, derrière lequel pend un morceau de la
même étoffe qui leur deseend jusque sur les épaules. Quelques - uns
sont revêtus d'un pourpoint, sur lequel sont attachés plusieurs grains
de verre de différentes couleurs. Une elpece de collier, semblable à
un chapelet, Se composé de cent grains, leur environne le col. Leur
crosse est un bâton au haut duquel est un petit oiseau de bois. Ces
prêtres sont communément fort pauvres ; Se telle est la philosophie qui
règne au Tonquin, que le peuple ne les estime, qu'autant qu'ils parois*
sent mériter de la déférence par leur droiture Se par leurs vertus. Ausil,
tous les voyageurs assurent-ils que le sacerdoce forme , au Tonquin ,
la clasfe la plus vertueuse Se la plus respeélable de l'état. Malgré la
pauvreté de cet ordre, ceux qui le composent trouvent encore les moyens
de soulager les veuves Se les orphelins du superssu des aumônes que
le peuple leur dîstribue ; ils établisfent même sur les grands chemins
des auspices où les voyageurs trouvent gratuitement tous les rafraîchis
semens dont ils peuvent avoir besoin ; Se telle est la confiance que l'ad-
ministration a dans leur probité, qu'elle leur abandonne le soin des
ponts Se de divers autres ouvrages publics : le clergé tonquinois n'est
pas d'ailleurs condamné à ia loi gênante du célibat. Tous les ministres
 
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