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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0102
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92 CÉRÉMONIES
gravés, sur des petites tablettes de bois, les noms de tous les morts de
la famille, avec leur âge, leurs qualités Se le jour de leur mort. Les
parens s'assemblent tous les six mois dans cet appartement pour y faire
des offrandes à la divinité pour le repos de l'âme de leurs ancêtres.
Ceux qui ne sont pas assez riches pour avoir un appartement destiné à
ce seul usage, choisissent l'endroit le plus décent de leur cabanne pour
y déposer le tableau de leurs ancêtres.
Indépendamment de cette cérémonie , chaque citoyen va tous les
ans , accompagné de sa famille, visîter les tombeaux de sa famille.
C'en: ordinairement vers le commencement de mai , qu'ils remplirent
ce pieux devoir. Tous les parens s'occuppent d'abord à nettoyer le lieu
de la sépulture, des herbes Se des broussailles qui ont pu y croître pen-
dant l'année : ils font retentir ce lieu sacré de leurs sangiots ; Se ils
célèbrent ensuite un festin à l'honneur des morts de la famille. Ceux
dont la piété est plus fervente, ou la douleur plus vive , demeurent
quelquefois des mois entiers dans ces lieux lugubres.
Chaque jour de la nouvelle Se de la pleine lune impose ausîl aux
chinois la nécesiité de rendre leurs devoirs à leurs ayeux , & de brûler
des parfums à leur honneur. Il en est ainii du quatorzième jour de la
lune d'août, jour solemnel pour toute la nation chinoise , Se pendant
lequel l'empire est entièrement occupé à adresser des sacrifices au sou-
verain des êtres en faveur des ames. Toutes ces solemnités, tous ces sa-
crifices s tous ces honneurs rendus aux morts, (.Lent leur source de la
piété que les enfans doivent témoigner envers leurs parens. Ce pré-
cepte , l'un des plus sages que l'elpece humaine ait pu imaginer , est ,
en effet, la base Se le soutien de cette vasle monarchie. Un fils qui
seroit convaincu d'avoir manqué de respecl à ses parens, encourroit
aussi-tôt l'indignation publique Se seroit puni avec la plus grande rigueur.
Telle est, en ce pays, l'autorité du pere sur ses enfans, que les magis
trats les jugent dignes de mort sur leur propre aceusation, Se sans aucun
autre témoignage. S'il arrive qu'un fils soit assez dénaturé pour oser por-
ter une main criminelle sur ses parens, tout l'empire frémit à la nou-
velle d'un si affreux attentat : la consternation se répand dans la ville
qui a donné naisfance à un tel monstre ; on en dépose les magistrats
pour n'avoir pas eu le soin de lui faire donner une éducation conve-
nable , Se les parens du coupable sont aussi punis très-sévérement pour
la même négligence. L'empereur a seul le droit de connoître d'un tel
crime ; c'est à son tribunal que le criminel est cité : il est ordinairement
 
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