i20 CÉRÉMONIES
des esprits fait la bafe de tous les contes dont ils occupent la jeunesse.
Ensin, ils en savent tout autant que nous sur l'enfer Se le paradis.
A cette religion simple Se assez conforme aux idées des premiers
hommes, les peuples de Juida ont succelîivement ajouté le culte ridi-
cule des fétiches. Ces sortes de divinités subalternes , qui doivent leur
nailTance à l'opinion où sont les nègres que toute la nature eft animée
par des génies bien-faisans, sont les arbres, la mer, les rivières, cer-
taines eipeces de serpens, Se plusîeurs autres objets de la même impor-
tance. Les osfrandes, que ce peuple fait aux arbres, consident en pâte
de millet, de mahis Se de riz. C'en: ordinairement en cas de maladie
que se font c«?s sacrifices , auxquels , si l'on en croit Bosman , on ajoute
sou vent un esclave dont on diitnbue la ci*sbU ^rrP j[es parens du ma-
lade : c'est aux prêtres qu'appartient le droit de placer ces ossrandes au
pied de ïarbre qui fait l'objet de la dévotion du malade ; après quoi il
peut les emporter pour son propre usage, à moins que l'insirme ne les
paie pour les laisTer au même lieu, jusquà ce qu'ils aient été dévorés par
les chiens, les porcs, ou les animaux de proie.
La manière d'honorer la mer dans les tems d'orages Se de tempêtes ;
consiste àjetter dans ses flots toutes sortes de marchandises. Si, malgré
ces riches osfrandes, ce fougueux élément s'obstine à demeurer contraire
à leurs vœux, on consulte le grand sacrifîcateur ; Se , suivant sa répon-
se , on fait une procesfion solemnelle qui se termine par le sacrisice d'un
bœuf sur le rivage : on fait couler le sang dans les slots, & l'on y jette,
ausîi loin qu'il est posîible, Tin anneau d'or pour appaiser la mer. La
viétime appartient au grand sacrisîcateur qui en dispose à son gré.
L'une des principales fétiches du royaume de Juida, est une ftatue
que nos voyageurs appellent agoye. Cette idole, qui représente vrai-
semblablement la divinité à la manière des nègres , est de terre noire ,
d'une sigure hideuse , Se plus ressemblante à un crapaud qu'à un homme.
Elle est accroupie sur un piedestal d'argile rouge , bordé de bujis : sà
tête est couronnée de lézards & de serpens, entremêlée de plumes
rouges ; Se l'on voit sortir au sommet, le fer ou la pointe d'une za-
gaye qui traverse un gros lézard, au-dessus duquel est un croissant d'ar-
gent. Le col de la sigure est entouré d'une bande de drap d'écarlate ,
d'où pendent quatre bujis. Cette idole est communément placée lur une
table dans la maison du grand sacrisîcateur : on place vis-à-vis d'elle
trois plats de bois, ou trois demi calebasses, dont l'une contient quinze
ou vingt petites boules de terre.
Cest
des esprits fait la bafe de tous les contes dont ils occupent la jeunesse.
Ensin, ils en savent tout autant que nous sur l'enfer Se le paradis.
A cette religion simple Se assez conforme aux idées des premiers
hommes, les peuples de Juida ont succelîivement ajouté le culte ridi-
cule des fétiches. Ces sortes de divinités subalternes , qui doivent leur
nailTance à l'opinion où sont les nègres que toute la nature eft animée
par des génies bien-faisans, sont les arbres, la mer, les rivières, cer-
taines eipeces de serpens, Se plusîeurs autres objets de la même impor-
tance. Les osfrandes, que ce peuple fait aux arbres, consident en pâte
de millet, de mahis Se de riz. C'en: ordinairement en cas de maladie
que se font c«?s sacrifices , auxquels , si l'on en croit Bosman , on ajoute
sou vent un esclave dont on diitnbue la ci*sbU ^rrP j[es parens du ma-
lade : c'est aux prêtres qu'appartient le droit de placer ces ossrandes au
pied de ïarbre qui fait l'objet de la dévotion du malade ; après quoi il
peut les emporter pour son propre usage, à moins que l'insirme ne les
paie pour les laisTer au même lieu, jusquà ce qu'ils aient été dévorés par
les chiens, les porcs, ou les animaux de proie.
La manière d'honorer la mer dans les tems d'orages Se de tempêtes ;
consiste àjetter dans ses flots toutes sortes de marchandises. Si, malgré
ces riches osfrandes, ce fougueux élément s'obstine à demeurer contraire
à leurs vœux, on consulte le grand sacrifîcateur ; Se , suivant sa répon-
se , on fait une procesfion solemnelle qui se termine par le sacrisice d'un
bœuf sur le rivage : on fait couler le sang dans les slots, & l'on y jette,
ausîi loin qu'il est posîible, Tin anneau d'or pour appaiser la mer. La
viétime appartient au grand sacrisîcateur qui en dispose à son gré.
L'une des principales fétiches du royaume de Juida, est une ftatue
que nos voyageurs appellent agoye. Cette idole, qui représente vrai-
semblablement la divinité à la manière des nègres , est de terre noire ,
d'une sigure hideuse , Se plus ressemblante à un crapaud qu'à un homme.
Elle est accroupie sur un piedestal d'argile rouge , bordé de bujis : sà
tête est couronnée de lézards & de serpens, entremêlée de plumes
rouges ; Se l'on voit sortir au sommet, le fer ou la pointe d'une za-
gaye qui traverse un gros lézard, au-dessus duquel est un croissant d'ar-
gent. Le col de la sigure est entouré d'une bande de drap d'écarlate ,
d'où pendent quatre bujis. Cette idole est communément placée lur une
table dans la maison du grand sacrisîcateur : on place vis-à-vis d'elle
trois plats de bois, ou trois demi calebasses, dont l'une contient quinze
ou vingt petites boules de terre.
Cest