r ET COUTUMES RELIGIEUSES. 14$
cortège, dansent en chantant des airs lugubres : d autres esclaves sont
chargés du bagage dont la famille fait présent au mort, Se le portent
sur son cercueil.
Quelques-unes de ces peuplades, telles que celle qui habite sur les
bords de la rivière longue, sont dans l'usage de brûler leurs morts.
Comme ces nations sont fort indolentes, Se que la chasie suffit pour les
occuper , ils ne se donnent point la peine de brûler les cadavres à me-
sure que la mort enlevé quelqu'un de leurs parens : ils les conservent
dans des caveaux , jusqu'à ce qu'il s'en soit accumulé un aiïez grand
nombre pour mériter de fixer leur attention ; ils observent seulement
de faire cette cérémonie hors du village.
Dès qu'un sauvage est mort, ses esclaves se marient à d'autres fem-
mes esclaves Se deviennent libres. Les enfans qui proviennent de ces
mariages sont libres ; Se la seule obligation à laquelle les pères soient
asïujettis en pareil cas , consiste à aller tous les jours, en reconnoissance
de leur liberté , offrir au pied du cercueil de leur maître quelques pipes
de tabac.
En général, les canadiens, & tous les peuples qui habitent les parties
septentrionales de l'Amérique, ne connoissent pas le deuil ; Se souvent
on les a vus se moquer cordialement des européens, de ce qu'ils rejet-
tent sur leurs habits les marques de douleur qui devroient être con-
centrées au fnnd leur ame. On remarque seulement que , lorsqu'iî
meurt un enfant aux sauvages de la baie d'Hudson, on lui coupe une
partie des cheveux, dont on fait un paquet, qu'on expose au plus bel
endroit de la cabane. On y ajoute ce qu'on a de plus précieux. La mere
porte vingt jours le deuil de cet enfant ; &, pendant cet espace de
tems, elle raconte sa douleur aux amis de la famille qui viennent lui
rendre visite. Le mari est obligé défaire à ceux-ci unfestin, Se de leur
donner à fumer : aussî de leur côté , sont-ils obligés de reconnoître
ces témoignages de bienfaisance par des présens. Ce qu'il y a d'éton-
nant dans ces visites, c'est que l'usage exige que les amis mangent tout
ce qui leur est présenté , Se que le pere affligé ne prenne, devant eux 9
d'autre nourriture que la fumée de son tabac.
La Potterie nous apprend que les peuples de cette baie, par un
usage qui leur est particulier , observent entre eux une espece de deuil :
il consiste à négliger entièrement sa parure & à ne porter que des hail-
lons. Le pere Se la mere portent le deuil de leur fils. Les garçons le
portent du pere ; Se les filles, delà mere.
cortège, dansent en chantant des airs lugubres : d autres esclaves sont
chargés du bagage dont la famille fait présent au mort, Se le portent
sur son cercueil.
Quelques-unes de ces peuplades, telles que celle qui habite sur les
bords de la rivière longue, sont dans l'usage de brûler leurs morts.
Comme ces nations sont fort indolentes, Se que la chasie suffit pour les
occuper , ils ne se donnent point la peine de brûler les cadavres à me-
sure que la mort enlevé quelqu'un de leurs parens : ils les conservent
dans des caveaux , jusqu'à ce qu'il s'en soit accumulé un aiïez grand
nombre pour mériter de fixer leur attention ; ils observent seulement
de faire cette cérémonie hors du village.
Dès qu'un sauvage est mort, ses esclaves se marient à d'autres fem-
mes esclaves Se deviennent libres. Les enfans qui proviennent de ces
mariages sont libres ; Se la seule obligation à laquelle les pères soient
asïujettis en pareil cas , consiste à aller tous les jours, en reconnoissance
de leur liberté , offrir au pied du cercueil de leur maître quelques pipes
de tabac.
En général, les canadiens, & tous les peuples qui habitent les parties
septentrionales de l'Amérique, ne connoissent pas le deuil ; Se souvent
on les a vus se moquer cordialement des européens, de ce qu'ils rejet-
tent sur leurs habits les marques de douleur qui devroient être con-
centrées au fnnd leur ame. On remarque seulement que , lorsqu'iî
meurt un enfant aux sauvages de la baie d'Hudson, on lui coupe une
partie des cheveux, dont on fait un paquet, qu'on expose au plus bel
endroit de la cabane. On y ajoute ce qu'on a de plus précieux. La mere
porte vingt jours le deuil de cet enfant ; &, pendant cet espace de
tems, elle raconte sa douleur aux amis de la famille qui viennent lui
rendre visite. Le mari est obligé défaire à ceux-ci unfestin, Se de leur
donner à fumer : aussî de leur côté , sont-ils obligés de reconnoître
ces témoignages de bienfaisance par des présens. Ce qu'il y a d'éton-
nant dans ces visites, c'est que l'usage exige que les amis mangent tout
ce qui leur est présenté , Se que le pere affligé ne prenne, devant eux 9
d'autre nourriture que la fumée de son tabac.
La Potterie nous apprend que les peuples de cette baie, par un
usage qui leur est particulier , observent entre eux une espece de deuil :
il consiste à négliger entièrement sa parure & à ne porter que des hail-
lons. Le pere Se la mere portent le deuil de leur fils. Les garçons le
portent du pere ; Se les filles, delà mere.