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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0155
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ET COUTUMES RELIGIEUSES. 14;
pompeux. Le plus grand cerf qu'ils peuvent tuer en est la principale
victime ; Se la chair de cet animal est distribuée parmi toutes les fa-
milles qui composent le canton. Après avoir immolé cette victime ,
le prêtre qui préside à la cérémonie , entonne d'un ton lugubre un
cantique que tous les membres de l'asTemblée répètent en chœur.
Dans l'automne, quand ils ont fait leur récolte de mahis, ils fe ré-
galent les uns les autres, Se célèbrent des fêtes à l'honneur de la divi-
nité. L'auteur allemand de l'histoire de Pensylvanie, dit avoir assilié à
deux de ces solemnités. Il y avoit, dit-il, vingt cerfs avec des gâteaux
faits de bled nouveau, Se cuits sous la cendre : chacun des assistans de
la nation est obligé de contribuer aux frais de cette fête ; Se la meil-
leure pièce de gibier est toujours celle que l'on conlacre à la divinité.
Les auteurs ne disent rien des prêtres de ces régions ; mais il est
vraisemblable qu'ils sont les mêmes que les jongleurs du Canada. Peut-
être ont-ils moins de puirTance; Se les Pensylvaniens , moins stupides
que ces derniers n'ont pas permis l'étalage de leurs charlataneries :
au moins voit-on qu'ils s'en pasfent dans leurs maladies, Se qu'ils n'ajou-
tent aucune foi à leurs oracles.
La polygamie n'est pas admise parmi ces peuples. Tous se contentent
d'une seule femme ; Se il ne paroît pas que leur union soit suivie ni
précédée d'aucune cérémonie rollgiense. Auffi-tôt que les filles sont
parvenues à l'âge nubile , elles mettent sur leur tête une espece de
voile qui leur couvre le visage : on les marie ordinairement à douze
ou quinze ans ; mais rarement les garçons prennent une compagne au-
delTous de dix-sept ou dix-huit. Lorsqu'un jeune homme se propose
d'épouser une fille, il en fait la demande à ses parens. Ceux-ci con-
viennent fort aisément du mariage, pourvu que le galant leur fasîe
des présens analogues au mérite de leur fille , Se au rang qu'ils tien-
nent dans la tribu.
Chez ces peuples les filles ne se piquent pas d'une chasteté fort exem-
plaire : elles accordent sans difficulté leurs faveurs à quiconque veut
les payer, Se le prix de cette prostitution criminelle sert à former la
dot qu'elles apportent à leurs maris. Leurs mœurs changent ausîi-tôt
après leur mariage ; elles deviennent alors aussi sages qu elles étoient
auparavant libertines. Telle est l'idée qu'elles ont de la pudeur, qu'el-
les ne permettent pas à leurs maris de les approcher dès qu elles sont
devenues enceintes. Leurs couches les rendent impures ; Se elles de-
meurent un mois, après cette époque, sans pouvoir rien toucher les
Tome I. V
 
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