Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 1) — Amsterdam, Paris, 1783

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9743#0166
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
xf$ CEREMONIES
pies au pied de la montagne. Dès que le soleil commence à luire, les
jouanas entonnent des hymnes à sa louange, & se jettent à genoux à
plulîeurs reprises. Ils jettent ensuite des parfums dans le feu sacré allumé
à la porte du temple. Après quoi celui de ces ministres qui remplit la
cérémonie, verse du miel dans une pierre creusée exprès pour cet usage ,
Se verse près d'elle du mahis à demi brisé Se dépouillé de sa peau. Ce
mahis doit servir de pâture à certains oiseaux , qui, sélon l'opinion des
floridiens, s'élèvent en l'air pour chanter les louanges de l'astre du jour.
Les jeux, lesdanses Se les plaisîrs couronnent cette première cérémonie.
Cette solemnité ne se montre dans tout son éclat qu'à midi. Les prê-
tres entourent alors la table, en redoublant leurs cris de joie Se leurs
hymnes. Quand le soleil commence à dorer de ses rayons les bords de
la table , ils jettent dans le feu tout ce qui leur reste de parfums ; Se
après cela six de ces ministres, choisîs au sort, donnent la liberté à six
oiseaux du soleil. Jinnn on voit delcendre du haut, do la montagne
une procession de dévots, tenant en main des rameaux, Se que les joua-
nas introduisent dans le temple. Ces pèlerins se lavent ' le visage Se les
mains dans une eau sacrée, Se couronnent la cérémonie par des cris d'allé-
gresfe auxquels toute l'assembéle répond à l'envi.
L'état actuel des ssoridiens ne leur permet pas d'avoir des temples
construits avec quelque magnificence. Leurs sancluaires ne sont que
des grottes creusées Hans le ssanc des montagnes, ou dans quelques rocs
esearpés. Si l'on pouvoit ajouter foi au récit de Garcilasso de la Vega, ce
peuple étoit autrefois plus recherché dans les temples qu'il élevoit à la
divinité. Cet historien nous a donné la deseription du sanétuaire des
ssoridiens de Cofaciqui, qui, si elle étoit exacte, nous donneroit la plus
haute idée de l'industrie de ce peuple Se de la magnificence qu'il met-
toit dans son culte. Quoi qu'il en soit , nous croyons devoir l'insérer
ici telle qu'elle nous a été transmise par cet incas.
« Le temple de Talomelo, dit-il, où est la sépulture des caciques, a plus
» de cent pas de long sur quarante de large ; les murailles hautes à pro-
» portion, Se le toit fort élevé pour suppléer au défaut de la tuile, Se
» pour donner plus de pente aux eaux. La couverture est de roseaux fort
» déliés, fendus en deux, dont les indiens font des nattes qui ressemblent
» aux tapis de jonc des maures; ce qui est très-beau à voir. Cinq ou six dé
» ces tapis, mis l'un sur l'autre, servent pour empêcher la pluie de per-
» cer, Se le soleil d'entrer dans le temple, ce que les particuliers de la
» contrée Se leurs voisins imitent dans leurs maisons.
 
Annotationen