LIVRE III
DE L'IMPORTANCE DU DIDYMEION DANS L'HISTOIRE
DE L'ARCHITECTURE IONIQUE
Confiant dans ses sources grecques, qui font — et pour cause — la part 1res
belle à l'architecture ionique de l'Asie Mineure, le Romain Vitruve, ami des classe-
ments et des nomenclatures, cite au nombre des quatre édifices sacrés les plus
remarquables et les plus fameux, d'abord I Artémision d Ephèse, puis le Didymeion,
la salle d'initiation d'Eleusis et l'Olympieion d'Athènes1. Quels éminents mérites
valaient à ces monuments, et particulièrement à noire temple, l'Iionncur d'un rang
si élevé ? \ itruve ne le dit pas. 11 se borne à vanter leur magnificence et leur perfec-
tion, à rappeler I admiration dont ils sont 1 objet, en ces ternies vagues et pompeux
dont il rehausse ses préfaces. Si l'on regarde sa liste déplus près, on voit qu'elle ne
renferme que des édifices aux proportions colossales : le Didymeion ne pouvait
manquer d'y ligurer, puisqu'il était, au dire de Strabon, « le plus grand de tous les
temples » grecs \ A-t-il d'autres litres à notre admiration ') Quelle est son originalité?
Quelles dispositions nouvelles, quels motifs de décoration nouveaux nous présente-
t-il ? Quel fut le succès des unes et des autres ? En un mot quelle est l'importance du
Didymeion dans l'histoire de l'architecture ionique? Telles sont les questions dont
l'étude remplira notre Livre III.
Il est tout d'abord nécessaire d'allumer l'unité du Didymeion. Quelle qu'ait été
la durée des travaux qui ont traîné pendant plus de trois siècles, le temple dont nous
i. Vitruve, VII, Préfacé, i'i, p. i5r).
a. XIV, 634-
DE L'IMPORTANCE DU DIDYMEION DANS L'HISTOIRE
DE L'ARCHITECTURE IONIQUE
Confiant dans ses sources grecques, qui font — et pour cause — la part 1res
belle à l'architecture ionique de l'Asie Mineure, le Romain Vitruve, ami des classe-
ments et des nomenclatures, cite au nombre des quatre édifices sacrés les plus
remarquables et les plus fameux, d'abord I Artémision d Ephèse, puis le Didymeion,
la salle d'initiation d'Eleusis et l'Olympieion d'Athènes1. Quels éminents mérites
valaient à ces monuments, et particulièrement à noire temple, l'Iionncur d'un rang
si élevé ? \ itruve ne le dit pas. 11 se borne à vanter leur magnificence et leur perfec-
tion, à rappeler I admiration dont ils sont 1 objet, en ces ternies vagues et pompeux
dont il rehausse ses préfaces. Si l'on regarde sa liste déplus près, on voit qu'elle ne
renferme que des édifices aux proportions colossales : le Didymeion ne pouvait
manquer d'y ligurer, puisqu'il était, au dire de Strabon, « le plus grand de tous les
temples » grecs \ A-t-il d'autres litres à notre admiration ') Quelle est son originalité?
Quelles dispositions nouvelles, quels motifs de décoration nouveaux nous présente-
t-il ? Quel fut le succès des unes et des autres ? En un mot quelle est l'importance du
Didymeion dans l'histoire de l'architecture ionique? Telles sont les questions dont
l'étude remplira notre Livre III.
Il est tout d'abord nécessaire d'allumer l'unité du Didymeion. Quelle qu'ait été
la durée des travaux qui ont traîné pendant plus de trois siècles, le temple dont nous
i. Vitruve, VII, Préfacé, i'i, p. i5r).
a. XIV, 634-