J>2 VOYAGE DANS LA GRECE,
CHAPITRE CXXXVIIL
Départ de Fatras pour me rendre à Coron.
Détails de route jusqu'au bac de l'Alphèe.
Après de longues années employées au service de
l'état et à parcourir la Grèce, j'avais reçu le congé
qui me permettait de revoir la France. En consé-
quence, le 6 août 1816,à trois heures après midi, je
sortis de Patras pour me rendre à Coron, où je de-
vais m'embarquer sur un vaisseau du commerce fran-
çais destiné pour Marseille. Les consuls des puis-
- sances étrangères avaient arboré leurs pavillons en
signe d'adieu; et tous formèrent une cavalcade, qui
m'accompagna jusqu'à une lieue de la ville. Arrivé à
cette distance, je me retournai vers la maison de
France, où j'avais laissé mon frère alité par les fièvres ;
et les larmes que je venais à peine d'essuyer cou-
lèrent de nouveau en pensant à notre triste sépara-
tion. M. John Cartwright, consul de S. M. B.,-qui
voulait encore passer une soirée avec moi, vint jus-
qu'à Phares, où nous nous arrêtâmes au coucher
du soleil. Le bey propriétaire du tchiftlik de Cato-
Achaïa, informé de notre dessein, avait pourvu à <
notre réception; nous fûmes bien accueillis, et nous
nous endormîmes assez tard pour ne pas nous aper-
cevoir de la longueur de la nuit.
Le 7 au matin, j'emhrassai mon ami M. Cartwright,
et je pris avec M. Mertrud, drogman de France, la
route de l'Elide. Nous vînmes déjeûner avec nos pro-
visions au khan d'Ali Tchélébi, qui était alors tenu
CHAPITRE CXXXVIIL
Départ de Fatras pour me rendre à Coron.
Détails de route jusqu'au bac de l'Alphèe.
Après de longues années employées au service de
l'état et à parcourir la Grèce, j'avais reçu le congé
qui me permettait de revoir la France. En consé-
quence, le 6 août 1816,à trois heures après midi, je
sortis de Patras pour me rendre à Coron, où je de-
vais m'embarquer sur un vaisseau du commerce fran-
çais destiné pour Marseille. Les consuls des puis-
- sances étrangères avaient arboré leurs pavillons en
signe d'adieu; et tous formèrent une cavalcade, qui
m'accompagna jusqu'à une lieue de la ville. Arrivé à
cette distance, je me retournai vers la maison de
France, où j'avais laissé mon frère alité par les fièvres ;
et les larmes que je venais à peine d'essuyer cou-
lèrent de nouveau en pensant à notre triste sépara-
tion. M. John Cartwright, consul de S. M. B.,-qui
voulait encore passer une soirée avec moi, vint jus-
qu'à Phares, où nous nous arrêtâmes au coucher
du soleil. Le bey propriétaire du tchiftlik de Cato-
Achaïa, informé de notre dessein, avait pourvu à <
notre réception; nous fûmes bien accueillis, et nous
nous endormîmes assez tard pour ne pas nous aper-
cevoir de la longueur de la nuit.
Le 7 au matin, j'emhrassai mon ami M. Cartwright,
et je pris avec M. Mertrud, drogman de France, la
route de l'Elide. Nous vînmes déjeûner avec nos pro-
visions au khan d'Ali Tchélébi, qui était alors tenu