CHAPITRE CXLVI. fJJ
CHAPITRE CXLVI.
Départ de Coron. Navigation, arrivée à
Marseille.
Pendant mon séjour à Coron, j'y vis arriver la fré-
gate du roi la Fleur de fys, expédiée à la poursuite
de quelques pirates tunisiens échappés des côtes d'A-
frique , qui infestaient alors l'Archipel.
Le 17 août, le thermomètre de Réaumur marquait
en rade 34 degrés; et nous devions en avoir quelques-
uns de plus à terre, car la chaleur était tellement
considérable, que nous étions couverts d'ampoules,
comme si nous eussions été plongés dans un bain de
vapeurs brûlantes.
Enfin le 18, le capitaine Gairaud, commandant le
brick marchand le Généreux, sur lequel j'avais pris
passage, m'ayant averti qu'il fallait partir, je me ren-
dis à son bord à quatre heures après midi, accom-
pagné de MM. Dubouchet St.-André et Mertrud,
J'embrassai ces excellents amis au moment où la se-
cousse du câble annonça que l'ancre avait quitté prise ;
et,pendant qu'on déployait la voile, je m'inclinai encore
le long du bord pour les saluer. Nous appareillions
avec vent contraire; la prudence nous ordonnait de
rester: mais, comme je n'avais pas voix au chapitre, je
me résignai sans mot dire à souffrir. En passant sous
la volée de la frégate du roi, on héla le souhait de bon
voyage au capitaine; et ces paroles furent les dernières
que j'entendis en quittant les rivages de la Grèce.
F. Via
CHAPITRE CXLVI.
Départ de Coron. Navigation, arrivée à
Marseille.
Pendant mon séjour à Coron, j'y vis arriver la fré-
gate du roi la Fleur de fys, expédiée à la poursuite
de quelques pirates tunisiens échappés des côtes d'A-
frique , qui infestaient alors l'Archipel.
Le 17 août, le thermomètre de Réaumur marquait
en rade 34 degrés; et nous devions en avoir quelques-
uns de plus à terre, car la chaleur était tellement
considérable, que nous étions couverts d'ampoules,
comme si nous eussions été plongés dans un bain de
vapeurs brûlantes.
Enfin le 18, le capitaine Gairaud, commandant le
brick marchand le Généreux, sur lequel j'avais pris
passage, m'ayant averti qu'il fallait partir, je me ren-
dis à son bord à quatre heures après midi, accom-
pagné de MM. Dubouchet St.-André et Mertrud,
J'embrassai ces excellents amis au moment où la se-
cousse du câble annonça que l'ancre avait quitté prise ;
et,pendant qu'on déployait la voile, je m'inclinai encore
le long du bord pour les saluer. Nous appareillions
avec vent contraire; la prudence nous ordonnait de
rester: mais, comme je n'avais pas voix au chapitre, je
me résignai sans mot dire à souffrir. En passant sous
la volée de la frégate du roi, on héla le souhait de bon
voyage au capitaine; et ces paroles furent les dernières
que j'entendis en quittant les rivages de la Grèce.
F. Via