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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 3
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Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0146

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Des deux yeux du disque solaire.

Nephthis, les deux vipères \ s'explique de lui-même, sans commentaire, dans le système que
j'expose. Rappelons encore que Nekheb qui par son vautour symbolique et ses titres
semblerait une déesse mère d'origine, n'arrive pas au dualisme personnel, mais forme un
groupe avec Uat'i.

Une distinction persiste, par conséquent, entre les déesses qui usurpent le rôle de la
lumière et celles à qui il appartient primitivement: tout indique que le type de déesse-
lumière préexistait à la transformation de la mère. Je crois en reconnaître le premier modèle
dans la double Tafne, sœur léontocéphale du dieu-lumière2.

A l'origine la valeur de lumière dut appartenir à une déesse déterminée. Etendue
à toutes, elle devenait une sorte de type abstrait, modèle sur lequel les scribes retirent
chaque déesse. Souvent ils présentent la déesse de la lumière sans l'identifier avec aucune
figure précise, en l'appelant de noms tels que la maîtresse de la vie ou de l'être, (pli ne
conviennent qu'à ce type, indépendant des formes du Panthéon, qu'ils avaient évidemment
dans l'esprit. Au début du chapitre XV du Todtenbuch, elle est qualifiée la maîtresse de
l'être: «(Combien) beau ton lever à l'horizon, lorsque la double terre est illuminée par ton
» rayonnement ! Tous les dieux se réjouissent, voyant le roi du ciel. La maîtresse de l'être,
» sur ta tête, les diadèmes du midi et du nord étant affermis sur ton front, fait sa place
» devant toi, certes, agissant 3, de l'avant de la barque, en repoussant pour toi tous tes
» ennemis. » A la colonne 26 du même chapitre et dans l'hymne de Boulaq, l'appellation
de maîtresse de la vie, qui lui convient si bien, désigne la déesse. Elle emprunte encore
l'appellation de grande des vertus magiques jj [_) ^^Q^fj? 0lL au duel, LJ j/f\ 4>

ainsi que les précédentes, au Soleil: le dieu éclairant est appelé ^^fU^j^S^j? ^e grand
des puissances magiques, dans un passage (pie le papyrus Harris consacre à son lever. Le nom
fait allusion à cette croyance, qui a laissé de nombreuses traces dans les compositions reli-
gieuses, ([lie la résurrection du Soleil était l'effet surnaturel d'une puissance magique. L'ins-
trument avec lequel on ouvrait la bouche du défunt pour lui rendre la parole et la vue est
aussi appelé ur-lieqa : voyez Devéria, dans les Mélanges d'archéologie, I, p. 5. Certains textes,
relatifs à la résurrection du Soleil, confondent absolument les idées de divin, de surnaturel,
de magique. La stèle de Metternich, publiée par M. Golenischeff, est fort instructive à
cet égard. Comme 31. Pierret l'a remarqué, la qualification de ur-t-heqa s'applique fréquem-
ment aux déesses léontocéphales : ce sont des formes de la déesse-lumière. Quand la déesse
agit, c'est elle qui exerce le pouvoir magique par ses incantations ; d'où son nom de ur-t-heqa.
M. Chabas dit très-bien de la divinité féminine ainsi dénommée qu'elle personnifiait la
puissance divine, irrésistible : non toutefois qu'il s'agisse d'une puissance exercée par le simple

1) Le commentateur du chapitre xvii voit là autant d'expressions du «dualisme mystérieux dont
»la doctrine égyptienne est si complètement pénétrée», et juge non moins obscurs que les deux plumes
tous ces symboles par lesquels le glossateur les explique.

2) Je n'ai pas besoin de dire que dans ma pensée la première assimilation des deux yeux, des deux
vipères, etc., et des deux déesses ne s'explique pas historiquement par la personnification des symboles.
Des déesses ont fini par devenir purement symboliques, et se sont identifiées avec les divers symboles de
la lumière: l'analogie a fait le reste.

3) -4\se Pren(ï toujours en bonne part: c'est exécuter d'une manière parfaite-, le mot marque

souvent la manière d'agir du dieu créateur ou vivificateur.

4) L. D. iii, 24, s/3.
 
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