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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
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Amiaud, Arthur: Une inscription bilingue de Hammourabi, roi de Babylone: (du XVe au XXe siècle avant J. -Chr.)
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0206

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186

Une insceiption bilingue de Hammourabi.

Le sens à'abub (ar. v^-î*55) a déjà été reconnu; c'est «le vent violent». On sait
aussi que tuqumtuv signifie « la lutte, la guerre ». Le sens primitif de ce mot doit être « la
«résistance» (ar. *lï, héb. cip; cf. surtout nûipn et DEïprip), mais la résistance des ennemis
au conquérant, non la révolte des sujets contre le prince. C'est du moins la distinction qui
nous semble être marquée plus bas entre les phrases mubilli tuqmativ et musebbi salpnasativ.
Dans la phrase présente, tuqumtiv a le sens général de « guerre » : abub tuqumtiv « vent de
» guerre»1. Nous comparerions volontiers cette expression au français «foudre de guerre».

Il faut remarquer qu'ici, comme à la ligne 9, le proto-chaldéen a écrit Sr| tzj
au lieu de l'idéogramme plus simple fz\ qui remplace habituellement tuqumtiv et son
pluriel tuqmate dans les inscriptions assyriennes. Ce n'est pas non plus comme d'ordinaire
*^y|| >-^y qui répond à abub, mais un groupe différent fc^y*-

Zabin est pour sapin, comme plus bas (1. 12) zahmasativ pour salpnasativ. L'on
connaît depuis longtemps le changement du o en ï dans le vieux babylonien par une autre
inscription de Hammourabi, conservée au Louvre, et qui a été publiée et traduite par
M. Menant2. Ce texte, entre autres particularités, nous offre à la ligne 14 de la première
colonne le pronom suffixe zina pour sina, après une dentale, dans le mot sirrazina. -Nous
avons noté déjà que le babylonien écrit fréquemment BI pour PI. Le sens de sapan (aor. ^)
est «emporter, balayer» (cf. l'ar. ^^Juu). Ce verbe, qui se disait d'abord du vent, mais
qu'on appliquait communément par métaphore aux guerriers, varie souvent avec ishupu
(rpo, ■ H traduit ici, de même que dans WAI, IV, 18, a, 11. 52, 53, le proto-

chaldéen SESEKI, qu'une tablette lexicographique (WAI, II, 30, c, 1. 23) rend encore par
urra sa sari. Urrû, nom d'action du pael, rappelle l'arabe s^, « souffler avec force » qui
se dit du vent.

A saïri correspond dans la colonne proto-chaldéenne AM-RU-A, qui paraît être

A

composé de AM (?) et du participe RUA.

Ll. 9, 10. Mu-bi- il-li tii-uq-ma-tiv.

Mubilli, nom d'agent d'un pael, doit signifier « qui foule, qui écrase », et peut-être
ensuite «qui soumet». Les textes montrent que l'assyrien kabas (héb. osa. syr. a
parcouru les mêmes acceptions. Or le proto-chaldéen TENTEN, que traduit mubilli, est
expliqué dans une tablette lexicographique (WAI, II, 27, col. 4, 1, 48) par kabasu: BIL
TENTEN = kabasu sa isati. M. Lenormant a déjà noté cette équivalence, à côté de celle
TENTEN = pussuhu, dans son commentaire d'une Incantation magique chaldêeMneJ•. Mais
la traduction que ce savant a donnée de kabasu sa isati, « couvrir le feu », est peu probable.
J'y verrais plutôt «l'action d'éteindre le feu par compression, par écrasement». Il semble
bien logique, si mubilli a en effet le sens d'« écraser», de le rapporter à une racine nba-
identique à l'héb. nS=, au syr. à l'ar. t5Àj. Notons cependant un verbe ipilu, écrit

par un pi, qui a dans un assez grand nombre de passages4 le sens de « soumettre » et qu'on

1) Cf. abub tahazi «vent de bataille» (wai, ii, 19, b, 1. 12).

2) Inscriptions de Hammourabi, Paris, 1863.

3) Journ. asiat., 1878, 7e série, t. xi, p. 195.

4) Voyez wai, i, 17, 11. 14, 16, 30, 36; ii, 67, 1. 4.
 
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