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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 6.1885

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Nr. 1-2
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Rochemonteix, Maxence de Chalvet de: Le temple d'Apet où est engendré l'Osiris de Thèbes, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12264#0028
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22

Le temple d'Apet.

divinités, des offrandes placées devant elles, la liste des sujets exposés dans toutes les salles
se trouve considérablement réduite.

Nous sommes loin des scènes variées qui rendent si attrayante l'étude des tombeaux
de l'Ancien Empire et de la première période thébaine; plus loin encore de ces hors-d'œuvre
que les rois vainqueurs font représenter à l'extérieur des temples pour perpétuer le souvenir
des victoires dont le butin a permis de fonder ou d'embellir l'édifice. Là, au contraire, l'ima-
gination s'est donné carrière; tantôt, (à Der-el-baKari, à Abydos, à Karnah), le sculpteur
égyptien, cédant à son génie, copie la nature avec une exactitude frappante, et donne à
chaque animal ses traits caractéristiques, sa pose distinctive, à chaque objet son cachet spé-
cial; tantôt il jette ses personnages, mal proportionnés, aux attitudes extravagantes, dans
une action d'un entrain étourdissant, avec des détails d'un réalisme parfois puéril (monuments
des Kamsès, d'Amonhôp IV).

Le même sculpteur, revenu aux tableaux d'un ordre purement religieux, se renferme
obstinément dans sa règle hiératique, s'attache à ses poncis; mais en les considérant d'un
regard plus attentif, on sent qu'il n'a pas renoncé à tout travail personnel; seulement son
activité s'applique à répéter ces poncis, à les combiner entre eux. Dans tous les temples, on
retrouve plus ou moins complète la série des cérémonies et des offrandes devant le dieu épo-
nyme; mais en outre, chaque sujet est reproduit à plusieurs exemplaires dans une même
salle en l'honneur d'autres dieux seuls ou réunis dans des groupes variés, avec des arrange-
ments sans nombre d'emblèmes et de coiffures, sans qu'on saisisse au premier moment, sans
que les systèmes proposés jusqu'ici puissent donner la raison du choix et de l'ordre qui ont
présidé à la composition de ces groupes, de ces arrangements. Et de fait, quand, après avoir
admiré les bas-reliefs épisodiques, on parcourt les sanctuaires à la recherche de cette loi mysté-
rieuse, bientôt la monotonie même de cette variété, la sécheresse des procédés, la banalité des
légendes, affadissent l'esprit, rebutent l'étude; on se laisse entraîner à attribuer l'ordonnance
de la Décoration à la fantaisie nonchalante du décorateur qui, ayant à couvrir les murailles
d'un certain nombre de sujets, à y faire figurer une série de personnages, à y introduire des
emblèmes catalogués d'avance, les passe en revue, les dessine comme ils se présentent à sa pensée.

Un coup d'œil sur le développement historique de la décoration fera reconnaître les
tendances de plus en plus accusées qui lui ont donné sa physionomie et son sens.

Tout d'abord, nous voyons le sculpteur cherchant à donner à travers les entraves de
l'hiératisme essor à ses instincts artistiques.

Aux belles époques, jusqu'à la XXe dynastie, les tableaux sont relativement rares :
deux registres occupent toute la hauteur de la paroi, de préférence un seul; les groupes de
divinités sont simples, le choix des emblèmes sobre; fidèle aux formes canoniques, le déco-
rateur en anoblit le style et les proportions ; il s'attache aux détails abandonnés à son initia-
tive : les figures sont embellies, les diadèmes font l'objet d'un soin particulier; sur les pièces
du vêtement, les broderies, les plus riches nuances se marient harmonieusement; les colliers,
les bracelets, les boucles de ceinture sont ornés d'émaux et de pierres précieuses; des fleurs
et des fruits de tout genre, des animaux sont assemblés par masses gracieuses; les meubles, les
beaux vases attirent le regard. Parfois les couleurs sont disposées de manière à faire pré-
dominer "une note générale, et on rencontre ainsi des salles qu'on pourrait appeler la Salle
rouge, la Salle bleue, etc.
 
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