76 H. SOTTAS. [f]
Le manuel d'Erman fournit au traducteur l'aide la plus précieuse, grâce à un excel-
lent classement des faits. Mais, quant aux théories d'allure généralisatrice, on y trouve
beaucoup d'hypothèses aventurées et même une bonne part de bluff. J. Lesquier s'y est
laissé prendre et s'est montré assez injuste envers les devanciers d'Erman, quand il a
écrit : ce Aujourd'hui la situation n'est plus la même qu'il y a vingt ans; grâce à Ermari
et à Sethe, la grammaire égyptienne existe, avec des lacunes, sans doute, et des ques-
tions litigieuses et peut-être même (qui sait?) des théories à revoir, mais elle exister).
Un thème cher aux savants d'outre-Rhin est la constatation du nombre toujours
croissant d'égyptologues, même français, qui a travaillent d'après la méthode d'Er-
man d. Ici, il est utile d'établir une distinction. Une conversion survenue après mûr
examen et fortement motivée pourrait légitimement être enregistrée comme un
succès de l'école et de sa propagande. Par contre, si quelqu'un, demeuré longtemps
et doctus cum Maspero », se réveille un beau matin cr doctus cum Sethe », sans avoir,
ni avant, ni après sa volte-face, exprimé d'idées personnelles sur la linguistique
égyptienne, y a-t-il vraiment là de quoi défiler sous l'arc de Brandebourg?
Il faudrait éviter déjouer sur les mots. Reconnaître le bien-fondé de quelques-unes
des propositions émanant de l'«Ecole de Berlin)), ce n'est pas se rallier à la «méthode
d'Erman)), comme si elle formait un tout indivisible.
§ II. — SUR LE «PSEUDO-PARTICIPE », MODE PERSONNEL.
Le démotique permet d'établir avec plus de force convaincante la théorie d'Erman
relative au ce pseudo-participe)), qui est à coup sûr une des plus fécondes parmi ses
découvertes grammaticales, mais qui n'a pas cependant rallié tous les suffrages. Soient
les trois passages du Pap. mag. de Londres et Leyde :
Hr 'Imn nt hms ccHorus-Amon qui est assis)) (i, 21), 2mooo
nntr.w tre.w e-w bms.t «tous les dieux quand ils sont assis)) (verso, 33, 2), zmact.
p ntr '0 nt hms.k ce le grand dieu qui est assis » (5, 12).
Nous Aroyons la forme à suffixe h associée aux formes sans suffixe ou à suffixe t con-
servées dans les qualitatifs coptes. Le fait est encore mieux visible dans les exemples
plus anciens tirés des Pap. dém. Rylands et représentés dans la même formule des
contrats de vente : ce je cède)), -b-OYHY :
te.y ww (XLIV; 29 après J.-C; Fayoum);
te.ywy.t (XIV; 281 avant J.-C; Thèbes);
te.y wyk (XIII; mêmes date et provenance) W.
(1) Autre exemple : Revue égyplologique, I, pl. h (Louvre a&38). Pour la première personne du pluriel
je ne connais que les deux formes ivj (Revue égyplologique, I, pl. h, pap. Hay) et wj.t (Rylands, XXXIII, h).
Le manuel d'Erman fournit au traducteur l'aide la plus précieuse, grâce à un excel-
lent classement des faits. Mais, quant aux théories d'allure généralisatrice, on y trouve
beaucoup d'hypothèses aventurées et même une bonne part de bluff. J. Lesquier s'y est
laissé prendre et s'est montré assez injuste envers les devanciers d'Erman, quand il a
écrit : ce Aujourd'hui la situation n'est plus la même qu'il y a vingt ans; grâce à Ermari
et à Sethe, la grammaire égyptienne existe, avec des lacunes, sans doute, et des ques-
tions litigieuses et peut-être même (qui sait?) des théories à revoir, mais elle exister).
Un thème cher aux savants d'outre-Rhin est la constatation du nombre toujours
croissant d'égyptologues, même français, qui a travaillent d'après la méthode d'Er-
man d. Ici, il est utile d'établir une distinction. Une conversion survenue après mûr
examen et fortement motivée pourrait légitimement être enregistrée comme un
succès de l'école et de sa propagande. Par contre, si quelqu'un, demeuré longtemps
et doctus cum Maspero », se réveille un beau matin cr doctus cum Sethe », sans avoir,
ni avant, ni après sa volte-face, exprimé d'idées personnelles sur la linguistique
égyptienne, y a-t-il vraiment là de quoi défiler sous l'arc de Brandebourg?
Il faudrait éviter déjouer sur les mots. Reconnaître le bien-fondé de quelques-unes
des propositions émanant de l'«Ecole de Berlin)), ce n'est pas se rallier à la «méthode
d'Erman)), comme si elle formait un tout indivisible.
§ II. — SUR LE «PSEUDO-PARTICIPE », MODE PERSONNEL.
Le démotique permet d'établir avec plus de force convaincante la théorie d'Erman
relative au ce pseudo-participe)), qui est à coup sûr une des plus fécondes parmi ses
découvertes grammaticales, mais qui n'a pas cependant rallié tous les suffrages. Soient
les trois passages du Pap. mag. de Londres et Leyde :
Hr 'Imn nt hms ccHorus-Amon qui est assis)) (i, 21), 2mooo
nntr.w tre.w e-w bms.t «tous les dieux quand ils sont assis)) (verso, 33, 2), zmact.
p ntr '0 nt hms.k ce le grand dieu qui est assis » (5, 12).
Nous Aroyons la forme à suffixe h associée aux formes sans suffixe ou à suffixe t con-
servées dans les qualitatifs coptes. Le fait est encore mieux visible dans les exemples
plus anciens tirés des Pap. dém. Rylands et représentés dans la même formule des
contrats de vente : ce je cède)), -b-OYHY :
te.y ww (XLIV; 29 après J.-C; Fayoum);
te.ywy.t (XIV; 281 avant J.-C; Thèbes);
te.y wyk (XIII; mêmes date et provenance) W.
(1) Autre exemple : Revue égyplologique, I, pl. h (Louvre a&38). Pour la première personne du pluriel
je ne connais que les deux formes ivj (Revue égyplologique, I, pl. h, pap. Hay) et wj.t (Rylands, XXXIII, h).