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Speleers, Louis: Le chapitre CLXXXII du Livre des Morts
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.12747#0111
[16] LE CHAPITRE CLXXXII DU LIVRE DES MORTS. 101
Qui ne voit qn'Osiris a été confondu ici avec Ré? C'est ce dernier qui brille aux
lianes de la voûte céleste personnifiée par Nout; c'est lui auquel Nout s'est unie; c'est
lui qui naît chaque jour de ses flancs et disparaît tous les soirs par sa bouche de
femme.
L'identification d'Osiris avec Ré est affirmée dans les termes les plus explicites
dans le passage IX, qui a trait à la restitution des membres d'Osiris : a Tu es neuf,
tu es jeune comme Ré, chaque jour, beaucoup. Et tu restes en vie!" Enfin, on met
dans la bouche de Thot un jeu de mots où l'on discerne aisément une confusion entre
le dieu des morts et le soleil, créateur de la vie par excellence : «Je fais que Ré se
repose en [comme) Osiris, et qu Osiris se repose en [comme) Rén (1. 6). C'est une confu-
sion du rôle joué par les deux entités : le soleil qui se couche tous les soirs dans
l'Occident et Osiris ou le mort qui comme Ré se repose dans l'Occident dès le jour
de son trépas.
Dans la tombe de Nefertari (à Thèbes, époque de Ramsès II) se trouve une repré-
sentation qui illustre ce passage (photo 387 non publiée) : Ré à tête de bélier avec
disque est entouré de Nephthys et d'Isis; le texte qui l'accompagne souligne l'identité
corporelle de Ré et d'Osiris.
Cette confusion ou cette identité furent peut-être amenées dans l'esprit de l'auteur
par l'idée précédente qui affirme que dès sa naissance le mort jouit du trbon vent du
N.a; l'idée de la naissance appelle celle de la mort; à quel dieu pouvait penser l'au-
teur, sinon à Osiris dieu des morts, qui est éternel comme le soleil Ré, symbole de la
vie?
En défalquant ce qui précède, nous pouvons maintenant esquisser le tableau des
actes et des sentiments exclusivement attribuables à Thot, et dont se dégageront le
caractère et le rôle de ce dieu. Nous pouvons ainsi compléter notre étude antérieure
dans le Papyrus de Neferrenpet p. 81-82. Parmi ses attributs principaux, on doit
mentionner ceux de l'écrivain, du savant, du juge et du gouvernant.
Comme écrivain, il est l'auteur du livre présent (1. 1 ) et le conservateur ou le
gardien du calame de Nebrdr (1. 3); on l'appelle «scribe par excellences (1. 3, &),
ce scribe véridiqueT).
Comme savant, il sait le lendemain, prévoit l'avenir et connaît son sort (1. 10).
En tant que juge, il hait le mensonge (1. 3) et le redresse (1. 4); il est le témoin
véridique (de la vérité) des dieux et de la neuvaine divine (1. 6); il est le maître des
lois (1. 3,8).
Enfin, comme gouvernant, il dirige les trois mondes céleste, terrestre, souterrain
(1. 10), et détermine le destin de la terre (Nesit., 1. ih).
A part ces litres et fonctions il passe pour le bienfaiteur de l'humanité vivante et
morte. Sa bienveillance éclate dans le secours qu'il apporte en maintes circonstances.
En faveur des vivants, il écarta le mal, créa le bien et l'abondance par amour des
deux pays (Nord et Sud d'Egypte : Nesit., 1. i5).
Qui ne voit qn'Osiris a été confondu ici avec Ré? C'est ce dernier qui brille aux
lianes de la voûte céleste personnifiée par Nout; c'est lui auquel Nout s'est unie; c'est
lui qui naît chaque jour de ses flancs et disparaît tous les soirs par sa bouche de
femme.
L'identification d'Osiris avec Ré est affirmée dans les termes les plus explicites
dans le passage IX, qui a trait à la restitution des membres d'Osiris : a Tu es neuf,
tu es jeune comme Ré, chaque jour, beaucoup. Et tu restes en vie!" Enfin, on met
dans la bouche de Thot un jeu de mots où l'on discerne aisément une confusion entre
le dieu des morts et le soleil, créateur de la vie par excellence : «Je fais que Ré se
repose en [comme) Osiris, et qu Osiris se repose en [comme) Rén (1. 6). C'est une confu-
sion du rôle joué par les deux entités : le soleil qui se couche tous les soirs dans
l'Occident et Osiris ou le mort qui comme Ré se repose dans l'Occident dès le jour
de son trépas.
Dans la tombe de Nefertari (à Thèbes, époque de Ramsès II) se trouve une repré-
sentation qui illustre ce passage (photo 387 non publiée) : Ré à tête de bélier avec
disque est entouré de Nephthys et d'Isis; le texte qui l'accompagne souligne l'identité
corporelle de Ré et d'Osiris.
Cette confusion ou cette identité furent peut-être amenées dans l'esprit de l'auteur
par l'idée précédente qui affirme que dès sa naissance le mort jouit du trbon vent du
N.a; l'idée de la naissance appelle celle de la mort; à quel dieu pouvait penser l'au-
teur, sinon à Osiris dieu des morts, qui est éternel comme le soleil Ré, symbole de la
vie?
En défalquant ce qui précède, nous pouvons maintenant esquisser le tableau des
actes et des sentiments exclusivement attribuables à Thot, et dont se dégageront le
caractère et le rôle de ce dieu. Nous pouvons ainsi compléter notre étude antérieure
dans le Papyrus de Neferrenpet p. 81-82. Parmi ses attributs principaux, on doit
mentionner ceux de l'écrivain, du savant, du juge et du gouvernant.
Comme écrivain, il est l'auteur du livre présent (1. 1 ) et le conservateur ou le
gardien du calame de Nebrdr (1. 3); on l'appelle «scribe par excellences (1. 3, &),
ce scribe véridiqueT).
Comme savant, il sait le lendemain, prévoit l'avenir et connaît son sort (1. 10).
En tant que juge, il hait le mensonge (1. 3) et le redresse (1. 4); il est le témoin
véridique (de la vérité) des dieux et de la neuvaine divine (1. 6); il est le maître des
lois (1. 3,8).
Enfin, comme gouvernant, il dirige les trois mondes céleste, terrestre, souterrain
(1. 10), et détermine le destin de la terre (Nesit., 1. ih).
A part ces litres et fonctions il passe pour le bienfaiteur de l'humanité vivante et
morte. Sa bienveillance éclate dans le secours qu'il apporte en maintes circonstances.
En faveur des vivants, il écarta le mal, créa le bien et l'abondance par amour des
deux pays (Nord et Sud d'Egypte : Nesit., 1. i5).